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Réduire les acides gras saturés alimentaires ne réduit pas les acides gras saturés circulants

Brèves scientifiques
Publié le 13/04/2015
Modifié le 14/05/2021
Modifié le 14/05/2021
Temps de lecture : 5 minutes

Alors que les autorités de santé américaines appellent à une réduction des apports en acides gras saturés pour qu’ils atteignent 7 à 10% de l’énergie totale (et que les ANC français recommandent de les limiter à <12% de l’AET), les résultats de cette étude soulignent la nécessité de considérer l’apport en glucides simultanément avec l’apport en acides gras saturés. La consommation alimentaire de glucides aurait une influence plus forte que la consommation alimentaire d’acides gras saturés sur la teneur en acides gras saturés du plasma.En recommandant à la population américaine de réduire ses apports alimentaires en acides gras saturés,  les autorités de santé encouragent de facto à ingérer des calories sous forme de glucides.

L’objectif de cette intervention diététique était de déterminer l’impact d’une substitution des acides gras saturés par des glucides sur la composition du plasma en acides gras.
16 sujets âgés de 30 à 66 ans, obèses ou en surpoids et présentant un syndrome métabolique, ont été soumis successivement à 6 régimes hypocaloriques d’une durée respective de 3 semaines. La part des glucides augmentait d’une phase à l’autre (de 50 g/jour pour le premier régime – soit 7% de l’énergie totale – à 350 g/jour pour le sixième régime – soit 55% de l’énergie totale, en adéquation avec les recommandations nationales). Tandis que la part des lipides diminuait, pour un apport énergétique constant d’environ 2500 kcal/jour.

Les acides gras plasmatiques n’ont pas été impactés par les évolutions du régime alimentaire et sont restés stables, quelle que soit la fraction lipidique considérée. Ces résultats montrent qu’une augmentation de la part d’acides gras saturés dans le régime alimentaire ne se traduit pas par une accumulation d’acides gras saturés plasmatiques.  L’oxydation accrue des acides gras en situation de restriction glucidique pourrait l’expliquer en partie. De même, une diminution de l’apport alimentaire en acides gras saturés ne se traduit pas par une diminution de la teneur en acides gras saturés du plasma.

Ces résultats vont à l’encontre de la théorie selon laquelle les acides gras saturés alimentaires sont intrinsèquement néfastes et soulignent la nécessité de considérer simultanément les apports en acides gras saturés et en glucides.

L’essai souligne également l’effet des glucides sur la teneur en acide gras mono-insaturé (l’acide palmitoléique (cis-16 :1n-7)), dont les quantités ont significativement augmenté dans les triglycérides et les esters de cholestérol plasmatiques parallèlement à l’augmentation de l’apport en glucides. Or cet acide gras est associé à un risque plus élevé d’hyperglycémie, d’insulino-résistance, de syndrome métabolique et de diabète de type II. D’après les chercheurs, l’augmentation du niveau d’acide palmitoléique plasmatique pourrait constituer le signal d’un dysfonctionnement du métabolisme glucidique dans l’organisme.

Volk BM, Kunces LJ, Freidenreich DJ et al. (2014) Effets of step-wise increases in dietary carbohydrate on circulating saturated fatty acids and palmitoleic acid in adults with metabolic syndrome, 21;9(11):e113605. doi: 10.1371/journal.pone.0113605.