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REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE ET DE SIGILLOGRAPHIE CLIX 2013 BELGISCH TIJDSCHRIFT VOOR NUMISMATIEK EN ZEGELKUNDE BRUXELLES BRUSSEL Franois de CALLATAŸ* ∗ PROBLÈMES DE TERMINOLOGIE EN NUMISMATIQUE GRECQUE : LA CLASSIFICATION EN PÉRIODES, SÉRIES, CLASSES, GROUPES, ÉMISSIONS, ETC. Abstract – A large number of die-studies are now available for Greek coinages. However, very few authors are explicit about the classifying terminology for these coinages. is paper considers 150 monographs in order to make an inventory of the terms used (‘group’, ‘issue’, ‘period’, ‘series’, but also ‘class’, ‘family’, ‘mint’, ‘officina’, ‘phase’, ‘section’, ‘style’, ‘symbiosis’, ‘type’, ‘variant’ or ‘variety’). For each of them, an effort has been made to define their meaning(s), their frequency of use, and their relative power, which is the proportion of occurrences for which they are in a dominant position. Special interest is devoted to the words ‘groups’ and ‘series’ which are o en used in opposite ways. L a numismatique grecque se caractérise par le nombre inégalé d’études de coins – plusieurs centaines – qui ont été menées à son sujet, lesquelles couvrent à présent – peut-on penser – plus de 10% de tous les monnayages en métaux précieux (de Callataÿ 1997 y 2003). Ces études n’échappent pas à un problème général : celui de devoir organiser le matériel en ensembles et sous-ensembles et de devoir ainsi recourir à une terminologie normative qui rende compte des divisions opérées. Or non seulement et sans surprise, très peu d’auteurs ont-ils jugé nécessaire de justifier la terminologie mise en œuvre – « période », « série », « groupe » et « émission » bien sûr, mais aussi « atelier », « classe », « famille », « officine », « phase », « section », « style », « symbiose », « type », « variante » ou « variété » – et on ne sera pas plus édifié en se reportant aux introductions classiques aux monnayages antiques, qui n’abordent pas la ____________________ * Bibliothèque royale de Belgique (4, bd. de l’Empereur – 1000 Bruxelles), Université libre de Bruxelles et École Pratique des Hautes Études (Paris). E : callatay@kbr.be L’auteur tient à remercier Olivier Picard, Christophe Flament ainsi que les deux lecteurs anonymes pour les utiles suggestions apportées au manuscrit de cet article. rbn clix (2013), p. 1-32. 2 franois de callataÿ question [1], mais encore est-on confronté à un foisonnement de termes qui fait la part belle tantôt aux synonymes (quand deux termes différents désignent le même concept), tantôt aux fausses homonymies (quand le même terme est employé dans des sens différents). La présente recherche se fonde sur un vaste dépouillement dont la bibliographie donne la liste. Plus de cent-cinquante monographies ou articles de numismatique grecque ont été retenus, où il est fait usage d’une telle terminologie ; de nombreuses études de coin n’y recourent pas, à propos d’ensembles de petite taille généralement, dont les caractéristiques ne justifient pas un tel traitement. 1. Classement des études [2] selon le nombre de déterminants La plupart des auteurs ont articulé leurs catalogues en recourant à un (65 cas sur 150) ou deux termes (65 cas), par exemple en « séries » et en « groupes » (16 cas). Mais on possède aussi 16 cas de matériel répartis en trois catégories et 4 cas (seulement) où il a paru nécessaire de recourir à quatre termes, ici appelés « déterminants ». On trouvera ci-dessous le détail de ces 150 études classées, de façon décroissante, d’abord par nombre de déterminants (de un à quatre) [3], puis dans l’ordre du nombre d’occurrences pour chaque combinaison de déterminants. Pour chaque combinaison, les occurrences ont été ordonnées de façon chronologique afin de mieux dégager des filiations. En outre et à chaque fois qu’il a paru nécessaire, on a cité l’auteur ou ajouté un mot de commentaire. ____________________ [1] [2] [3] Ainsi Jenkins 1972, Grierson 1976, Carradice & Price 1988, Morrisson 1992, Howgego 1995, Rebuffat 1996 ou Nicolet-Pierre 2002. Plaidoyer pour remplacer l’appellation « numismatique » par celle de « nummologie », la notice de Formentini 1956 ne concerne en rien la présente recherche. Il arrive quelquefois qu’un même auteur ait recouru à des systèmes différents d’une étude à l’autre, ce qu’il est d’ailleurs intéressant d’observer. C’est pourquoi nous avons préféré tenir une comptabilité par études et non par auteurs (qui aurait été problématique pour cette même raison). Dans quelques cas, l’auteur de l’étude n’a recouru à aucun terme spécifique et n’a joué que sur la numérotation dont il faut alors deviner à quelles subdivisions elle renvoie. Ainsi Lavva 2001 (p. 220 : « b.iv.4. 424-405/4 v.Chr. ». En réalité, la lettre en capitale [a, b, etc.] désigne une période chronologique ; le chiffre romain un groupe iconographique et le chiffre arabe une variante), Elayi 2004 (p. 214 : « iv.2.4.2.h. Sans chiffres visibles au-dessus de la galère ». En réalité, le classement est réalisé en fonction de groupes tels que définis par la chronologie [i, ii, etc.], puis par dénominations [1, 2, etc.], puis par variantes typologiques ; voir p. 32 : « Le classement de ce corpus est d’abord présenté par groupes selon l’ordre chronologique, … puis par dénominations… Un descriptif général des types de droit et de revers est ensuite donné, puis, éventuellement, les variantes typologiques sont indiquées »), Elayi 2009 (idem). problèmes de terminologie en numismatique grecque un déterminant 3 po Groupes : Seltman 1924 (p. xx : “Each Group A, B, C, etc., is compact; the order within each Group is approximately fixed by the sequence of dies, and artistic development makes any alteration in the order of the Groups impossible; that is to say D could not come before B, nor E before C”) – Lederer 1931 – Noe 1935 – May 1939 – Cahn 1944 – Robinson 1952 – Noe 1958 – Westermark 1961 – Jenkins & Lewis 1963 – Atlan 1967 – Starr 1970 – Jenkins 1970 – Kraay 1984 – Le Rider 1992 (reprend la classification de U. Westermark qui distingue des groupes de philétaires sur une base typologique) – Houghton 1992 (les groupes désignent différentes combinaisons de marques de contrôle), 1987 (les groupes désignent différentes combinaisons de marques de contrôle mais aussi peut-être différents ateliers) y 1993 (idem) – Le Rider & Houghton 1993 (les groupes désignent différentes combinaisons de marques de contrôle) – Van Keuren 1994 (uniquement des groupes, de A à J, correspondant chacun à une période chronologique (groupe = période)) – Kritt 1996 – Lukanc 1996 (avec des sous-groupes) – Kritt 1997 – de Callataÿ 1998 – Arnold-Biucchi 1998 – Hurter 1998 – Delrieux 1999 – Fischer-Bossert 1999 (uniquement des groupes, de 1 à 82, présentés par paquets sur base de la chronologie ; les groupes 1 à 9 sont ainsi datés des années 510-450 av. J.-C.) – Nercessian 2000 – de Callataÿ 2004a – Liampi 2004 – Ashton 2007 – Gozalbes 2009 – Prokopov 2012 (groupes et sous-groupes) mm Séries : Newell 1927 – Kleiner 1972 (pour des variantes de symboles) – Kleiner & Noe 1977 – Villaronga 1978 – ompson 1983 y 1991 (p. 11 : répartition en séries, chacune identifiée à l’aide d’une marque de contrôle principale [dans le champ g. le plus souvent]) – Nicolet-Pierre 1997 – Kosmetatou 1998 (définition iconographique de chaque série) – Ashton 1999 – Castrizio 2000 – Sheedy 2006 (chaque atelier est organisé en séries qui correspondent toujours à des chronologies distinctes (et donc « série » = « période »), sauf l’atelier de Paros dont les exemplaires sont répartis en « classes » (= périodes) divisées en « groupes ») kk Types : Desneux 1949 – Lorber 1990 – Carradice 1998 (classement des sicles perses en types et sous-types : iiia et iiib) – de Callataÿ 2004a – Frolova 2004 (p. 77 et sv.: catalogue subdivisé en « types ») y 2006 (catalogue subdivisé en 68 types et parfois des « variantes », pp. 78, 101, 103, etc.) – van ’t Haaf 2007 (types divisés en subtypes) uqu Classes : Noe 1927 Kinns 1999 y 1931 – Barron 1966 – Villaronga 1988 – Johnston 1990 – upu Émissions : Lee 1999 – Psoma 2001 – Sawaya 2005 (chez qui « émissions » = « années ») – Höghammar 2007 unu Périodes : Tudeer 1913 – Schwabacher 1925 Styles : Regling 1906 Phases : Kinns 1998 ulu u ku u ku Il est très clair que l’unité de base, le déterminant de loin le plus attesté dans les études, est le « groupe » (33 occurrences), loin devant la « série » (11), le « type » (7) et la « classe » (6). 4 deux déterminants franois de callataÿ po Séries @ Groupes : Newell 1919, 1938 y 1941 – Herzfelder 1957 – Cahn 1970 – Mildenberg 1984 – Leschhorn 1986 (toutes les monnaies ont les mêmes types. Les groupes sont définis par des marques de contrôle) – Houghton 1989a (les groupes sont définis par des marques de contrôle), 1989b (idem) y 1993 (idem) – Bürrer 1993 – Tselekas 1996b – Houghton 1999 (les groupes sont définis par des marques de contrôle) – Matzke 2000 – Sheedy 2006 (chaque atelier est organisé en séries qui correspondent toujours à des chronologies distinctes (et donc « série » = « période »), sauf l’atelier de Paros dont les exemplaires sont répartis en « classes » (= périodes) divisées en « groupes ») – Barrandon & Picard 2007 kp Groupes @ Séries : Seltman 1921 – Herrmann 1924-1925 – Boehringer 1929 – Raymond 1953 – Grunauer-von Hoerschelmann 1978 – Hersh 1991 – Kosmetatou 1997 (les séries se différencient par l’iconographie [« série » ≠ « groupe »]) – Westermark 1999 – d’Hermy 2007 usu Périodes @ Groupes : Ravel 1928 (p. 19 : “ e coinage has been divided into five chronological periods, taking into consideration the established die-sequence, comparisons of style and the available historical data”; p. 20 : “ e periods have been subdivided into groups, taking as a rule the obverses rather than the reverses into consideration. It would be impossible to establish groups or classes where obverses and reverses would exactly fit”) – May 1950 – Balcer 1968 (p. 7 : “ e catalogue is arranged according to this stylistic progression, with the coins grouped into three periods”) – Schönert-Geiß 1970 – Kraay 1979 (reprend le système de Ravel) – Rutter 1979 – Liampi 2005 (répartition en 8 périodes, subdivisées parfois en groupes (sans que cela ne corresponde à des dénominations) uqu Séries @ Émissions : Mørkholm 1968 – Bodenstedt 1981 – Heipp-Tamer 1993 (les séries correspondent à des périodes (limites chronologiques pour chacune)) – Papageorgiadou-Banis 1997 – Lorber & Houghton 2006 – Kovalenko 2008 (p. 106 et sv. : catalogue divisé en séries, qui correspondent le plus souvent à des chronologies distinctes (mais pas toujours : ainsi les séries i et ii), subdivisées en émissions (le plus souvent pour désigner des dénominations distinctes, mais pas toujours)) upu Périodes @ Séries : Westermark & Jenkins 1980 – Deppert-Lippitz 1984 – Caccamo Caltabiano 1993 (classement par périodes [i-iv] suivant une définition purement chronologique ; chaque période étant subdivisée en séries) – Campo & Mora 1995 (p. 27-67 : « Las series : descripción y análisis » : division du matériel en quatre périodes, divisées en séries) – Hurter 2008 uou Groupes @ Émissions : Williams 1992 – Troxell 1997 (p. 20: “ e Alexander tetradrachm’s pattern, established long ago by Edward T. Newell, is of a number of successive groups, each of which includes from three to twelve different issues, i.e., coins with differing reverse markings”) – Le Rider 1999 (suit Newell : groupes @ émissions) – Troxell 1999 (p. 361 : “ e coinage is divided into three groups, i-iii, distinguished as noted by their strikingly different styles”) – Bauslaugh 2000 (p. 31 : “ e word ‘group’ has been used throughout the Catalogue in the place of ‘period’ to designate identifiable clusters of issues. Despite clear evidence that considerable time passed between the introduction of the Aesillas type and its final problèmes de terminologie en numismatique grecque 5 abandonment, groups seem to be more appropriate than periods as designations for the distinct clusters of associated issues that emerge from the die-study, because the exact relative chronology of the different clusters still cannot be established with absolute certainty”) uou Périodes @ Sections : Williams 1965, 1972 y 1992 umu Périodes Dénominations : Schönert-Geiß 1987 (11 périodes chronologiques @ dénominations @ description de la variété [noms ou marques de contrôle]) – Konuk 1998 ulu @ Périodes Séries @ @ Émissions : Dengate 1967 Types : Newell 1911-1912 – Karwiese 1995 (pas d’étude de coins) u ku ulu Groupes @ Types : Fritze 1912 – Lorber 1992 (les types sont en réalité appelés ‘Head types’ sur un critère stylistique des coins de droit) ulu Séries @ Styles : Alfaro Asins 1988 (avec une détermination winckelmannienne des styles ; p. 198 : « estilo clasico », p. 206 : « estilo barroco » et p. 216 : « estilo decadente ») u ku Groupes droit) Groupes @ @ Classes : Prokopov 2006 (où les classes correspondent aux coins de Variétés : Warren 1998 u ku u ku Groupes @ Variantes : Markou 2011 (p. 95 : « À l’intérieur de la production de chacun de ces royaumes, les monnayages des rois sont présentés par ordre de succession et sont divisés en groupes, qui peuvent comprendre des dénominations différentes, et en variantes, lorsqu’il y a des variations de types dans le même groupe ») u ku Émissions @ Types : Ingvaldsen 2002 (plusieurs émissions peuvent être datées de la même manière) u ku Types @ Émissions : Bérend 1992 (les types correspondent à des périodes) Types @ Variantes : Draganov 1993 u ku u ku On reviendra plus loin sur les positions opposées prises à propos de la « série » et du « groupe », qui apparaît ici nettement avec 16 occurrences de numismates plaçant la série avant le groupe mais 9 autres qui font l’inverse. trois déterminants kp Périodes @ Groupes @ Émissions : Naville 1951 – ompson 1961 (p. 30 : « e new Style series has been divided into three general periods: Early, Middle and Late. Within each of these divisions, the catalogue and brief commentary for component issues is followed by a discussion of the group as a whole and the evidence upon which its chronological order is based”) – Ripollès & del Mar Llorens 2002 (p. 349 : « El catálogo de las monedas documentadas, que se expone en las siguientes páginas, se ha ordenado en cinco grandes períodos siguiendo la propuesta de 6 franois de callataÿ seriación cronológica desarrollada en el capitulo 9. Dentro cada período ha prevalecido la agrupación por emisiones cuando la información disponible así lo ha permitido… En ocasiones, aunque algunas monedas pueden pertenecer a una misma emisión, se han dado entradas separadas del catálogo con el objeto de facilitar su seriación ») umu Séries @ Groupes @ Émissions : Le Rider 1977 (p. 334 : « L’appartenance des deux groupes à la même série est assurée par d’incontestables analogies de style ») – Picard 1979 (p. 10-11 : voir citation donnée infra) – Papae hymiou 2002 umu Périodes @ Séries @ Émissions : Troxell 1982 (p. 15 : “For lack of better term, ‘Period’ has been used to denote the five major divisions of the League’s coinage, alternately bronze and silver. ere is however considerable chronological overlap between Periods ii and iii, iii and iv, and iv and v”) – Grandjean 2003 (p. 8 : « Les monnaies ont été classées à l’intérieur de chaque période par séries de même dénomination [numérotées en chiffres romains] qui se subdivisent en émissions ([classées par lettres grecques minuscules] ») ulu Périodes @ Groupes @ Séries : May 1966 – Duyrat 2005 (p. 9 : les quatre grands ensembles chronologiquement distincts sont définis par leurs dates de production dans le catalogue mais sont appelés « séries ») ulu Périodes @ Classes @ Groupes : Tselekas 1996a u ku Séries @ Groupes @ Officines : Newell 1918 (p. 77 : “In the first place, we are forced to the conclusion that the ten varieties of tetradrachms here treated are not consecutive issues. Rather must they be divided into two groups, which, for convenience sake and following a custom known to have existed in Roman times, may be designated as the issues of two officinae, A and B, of a single mint. ese two groups are strictly contemporaries of each other as proved by the use in common of certain obverse dies, and by a general similar progression of style and technique displayed by their respective obverses and reverses. With the exception of the first group of each officina, the coins of ‘A’ are all marked with an A, the coins of ‘B’ with a B. In addition, pellets singly or in groups and placed in various positions on the reverse die, serve as minor marks of control”) u ku Séries @ Émissions @ Variantes : Oeconomides, Lakakis-Marchetti & Marchetti 2007 (pour le monnayage d’argent de la Ligue achéenne : « série » = iconographie ; « émissions » = monogramme ; « variante » = marque de contrôle additionnelle) u ku Groupes @ Séries @ Émissions : Franke 1961 u ku Groupes @ Types @ Émissions : Meadows 2002 (p. 107 : “ e coinage here classed as group 3 maintains, for the most part, the types of group 2. ere are obvious differences in style and fabric, however, and, as is clear from the weights tables, a substantial reduction in standard”; p. 110 : “ e superficially disparate issues here categorized as 4a, b and c have been grouped on the basis of two clear unifying features. First, they all have a legend on the obverse… Second, the weight standard…”) u ku Groupes @ Dénominations @ Variantes : Elayi 2004 (p. 214 : « iv.2.4.2.h. Sans chiffres visibles au-dessus de la galère »). En réalité, le classement est réalisé en fonction de groupes tels que définis par la chronologie (i, ii, etc.), puis par déno- problèmes de terminologie en numismatique grecque 7 minations (1, 2, etc.), puis par variantes typologiques (voir p. 32 : « Le classement de ce corpus est d’abord présenté par groupes selon l’ordre chronologique, …puis par dénominations… Un descriptif général des types de droit et de revers est ensuite donné, puis, éventuellement, les variantes typologiques sont indiquées ») u ku unu quatre déterminants Périodes @ Classes @ Séries @ Groupes : Ravel 1936 (p. 99 : « Nous avons divisé les différentes périodes du monnayage de Corinthe en grandes classes, englobant différentes séries, qu’il aurait été désirable de classer par petits groupes ») u ku Périodes @ Séries @ Émissions @ Styles : Chryssanthaki-Nagle 2007 (l’ouvrage présente plusieurs types de classement pour le bronze : « périodes @ émissions @ variantes » d’abord ; « périodes @ séries @ émissions @ styles » ensuite [à partir de la Période xi, p. 237]. Le terme « série » définit une différence iconographique (l’ajout d’une légende en carré au revers) ; le terme « émission » est employé pour le monétaire dont le nom est indiqué en toutes lettres) u ku Séries @ Groupes @ Émissions @ Sous-émissions : Tsangari 2007 (p. 37 : « Dans notre classement, nous avons distingué cinq séries. Chaque série regroupe des monnaies dont l’homogénéité de poids et de types montre qu’elles ont circulé en même temps et pouvaient être échangées au pair … Chaque série comporte plusieurs groupes, émissions et sous-émissions [ou « variété »]. Nous désignons par le terme émission toutes les monnaies frappées en même temps, qui portent les mêmes marques de contrôle (monogrammes, symboles ou lettres) » u ku Groupes @ Émissions @ Officines @ Sous-officines : Caccamo Caltabiano, Carroccio & Oteri 1997 (p. 37 : « A prescindere dai diversi nominali, tutte le monete regali fanno capo a due gruppi principali di emissioni fra i loro distinte dall’iconografia dei veicolo presente al rovescio : la quadriga o la biga rappresentate al passo o al galoppo. …, ci fanno immaginare che dovessero esistere a Siracusa almeno due grandi ambienti di lavoro, con relative équipes di maestranze, che convenzionalmente chiameremo gruppo a e gruppo b. All’interno di tali gruppi, un ulteriore distinzione delle diverse emissioni è creata dall’utilizzo di marche di controllo constituite da lettere semplici o da monogrammi. … Chiameremo « officine » ciascuno di questi insiemi, riconoscibile dall’iniziale del nome del ﬔnzionario che vi opera, e « subofficine » i piccoli insiemi cui riconosciamo una ﬔnzione di supporto » ; p. 61 : « Le emissioni saranno pertanto distinte, sulla base delle diverse marche di controllo, in ‘officine’ o ‘subofficine’, a seconda che siano state realizzate dai gruppi di lavoro principali o da operatori con ﬔnzione di sostegno »). Répartitions par officines en fonction des marques de contrôle, subdivisées ensuite en phases u ku    Ce récapitulatif donne la mesure de la diversité des usages. Le lecteur diligent s’apercevra aussi que l’usage peut avoir varié chez le même auteur, ce qui n’est pas étonnant et témoigne de l’adaptation constante au matériel examiné. Ainsi, l’étude de Jean-Noël Barrandon et Olivier Picard sur les bronzes de Marseille privilégie d’abord le binôme « séries @ groupes », à un 8 franois de callataÿ moment où les groupes ne se laissent pas dater, avant de passer au binôme « séries @ périodes », dès lors que la datation des sous-ensembles peut être établie (Barrandon & Picard 2007). Moi-même, j’ai en règle générale préféré recourir au terme « groupe », plus neutre que celui de « série », sauf dans le cas des statères d’argent d’Amastris dont le matériel se divise en deux ensembles sur une base iconographique, ce qui m’a fait opter pour les distinguer par le terme « types » (de Callataÿ 2004a). 2. Puissance de chaque déterminant Chaque terme ou déterminant peut apparaître seul ou pris dans une séquence. Pour déterminer la puissance relative de ces déterminants, il convient alors de situer leur place dans les séquences : sont-ils maîtres ou subordonnés ? Ainsi, dans la séquence « période @ série @ groupe @ émission », le déterminant « série » est subordonné à « période » (= - 1) mais subordonne « groupe » et « émission » (= =2), soit un total pour cette séquence de =1 (= 2 – 1). Le Tableau 1 fait la somme de toutes ces relations de subordinations pour les principaux déterminants : Déterminants Sub. positives Sub. négatives Pourcentage positif Période 40 0 100% Série 46 22 ~68% Groupe 40 39 51% Classe 3 3 50% Type 3 6 33% Émission 6 39 13% Tableau 1 – Classement des déterminants par ordre décroissant de subordinations positives Il apparaît que le terme « période » n’est jamais subordonné à aucun autre (100% de subordinations positives). Il est suivi par la « série » (68%) qui – on va le voir – se confond souvent en pratique avec la « période ». Viennent ensuite le « groupe » (51%) et la « classe » (50%), avec à peu près autant de relations positives que négatives. Plus loin, on trouve le « type » (33%), qui lorgne parfois du côté de la variété et de la variante, et enfin « l’émission » qui ne se trouve que dans 13% des cas en situation de subordination positive. Un certain nombre de termes n’ont pas été repris dans ce tableau, parce que très faiblement attestés, et la plupart d’entre eux du reste toujours en position de subordination négative (ainsi « section », « officine », « dénomination », « style », « variante », « variété » et « symbiose »). problèmes de terminologie en numismatique grecque 9 3. Catalogue commenté de chaque déterminant classé dans un ordre décroissant de puissance Pour mettre de l’ordre dans ce foisonnement, il faut revenir sur chaque terme en tâchant d’en dégager les sens attestés dans la littérature et, si possible, un sens sur lequel on pourrait s’accorder (et qui deviendrait dès lors le sens). Le catalogue ci-après classe les quatorze termes retenus dans leur ordre décroissant de puissance qui place donc à la première place le terme « période », lequel n’est jamais subordonné à un autre, et se conclut avec les termes « variante », « variété » et « symbiose » sur lesquels, à l’inverse, tous les autres prennent le pas. Pour chaque terme, on fournit après le commentaire général la liste complète des occurrences, en la faisant précéder de leur nombre et du rappel de sa puissance [4]. 1. – Période. Le terme période ne pose guère de problèmes : il désigne, en effet, dans presque tous les cas sauf en mathématique, un espace de temps. Il est toujours utilisé dans ce sens dans la littérature numismatique et il vient toujours en tête des classements. Non sans poser des problèmes quelquefois, dont Hyla Troxell rend bien compte lorsqu’elle écrit : “For lack of better term, ‘Period’ has been used to denote the five major divisions of the League’s coinage, alternately bronze and silver. ere is however considerable chronological overlap between Periods ii and iii, iii and iv, and iv and v” (Troxell 1982, p. 15). En outre, on comprend bien à lire les ouvrages cités que l’on ne s’est pas privé de dater les monnayages d’après une chronologie politique qui ne leur rend pas justice et que l’on cherche aujourd’hui à dépasser (voir « série »). Occurrences mk | Puissance : 40 sur 40 (100%) Périodes : Tudeer 1913 – Schwabacher 1925 Périodes @ Séries : Westermark & Jenkins 1980 – Deppert-Lippitz 1984 – Caccamo Caltabiano 1993 – Campo & Mora 1995 – Hurter 2008 Périodes @ Séries @ Émissions : Troxell 1982 – Grandjean 2003 Périodes @ Séries @ Émissions @ Styles : Chryssanthaki-Nagle 2007 Périodes @ Groupes : Ravel 1928 – May 1950 – Balcer 1968 – Schönert-Geiß 1970 – Kraay 1979 – Rutter 1979 – Prokopov 1998 – Liampi 2005 Périodes @ Groupes @ Séries : May 1966 – Duyrat 2005 Périodes @ Groupes @ Émissions : Naville 1951 – ompson 1961 – Ripollès & del Mar Llorens 2002 Périodes @ Classes @ Séries @ Groupes : Ravel 1936 Périodes @ Classes @ Groupes : Tselekas 1996a Périodes @ Émissions : Dengate 1967 ulu uou ulu u ku uru ulu umu u ku u ku u ku ____________________ [4] Le nombre d’occurrences fait la somme des études dans lesquelles le terme apparaît tandis que l’indication de la puissance ne s’intéresse qu’aux relations de subordinations, en ignorant par exemple les cas où le terme est employé seul, sans inclusion dans une séquence. 10 franois de callataÿ Périodes @ Sections : Williams 1965, 1972 y 1992 Périodes @ Dénominations : Schönert-Geiß 1987 – Konuk 1998 umu ulu 2. – Phase. Le déterminant « phase » n’apparaît qu’une seule fois et se confond avec celui de « période » qu’il faut dès lors lui préférer. Occurrence u ku Phases : Kinns 1998 u ku 3. – Série. Stricto sensu, une « série » est une succession ordonnée d’objets de même nature. Elle se distingue en ceci de la définition du « groupe » par son caractère de succession ordonnée. Dans cette mesure, il est plus indiqué de dénommer « groupes » des ensembles dont on ne peut assurer qu’ils soient chronologiquement distincts, alors que le terme « séries » sera plus volontiers réservé à ce qui s’apparente dans les faits à des « périodes » [5]. On peut se demander pourquoi dès lors ne pas recourir sans détour à ce dernier terme de « périodes », plutôt qu’à celui de « séries » définies comme l’ensemble des frappes appartenant à « un même système monétaire homogène » (Picard & Faucher 2012, p. 18). Pour Olivier Picard et ceux qui le suivent, la série monétaire, échappant aux divisions de l’histoire politique, est le fruit d’une mutation monétaire : c’est l’ensemble du métal monnayé qui, ayant été produit ensemble a circulé ensemble, et dont la fin coïncide donc avec une nouvelle mutation monétaire, que celle-ci soit accompagnée ou non par le décri des pièces alors en circulation. On évitera par ailleurs de restreindre l’utilisation du terme « série » à des différences de marques de contrôle ( ompson 1991), que l’usage commun désigne du terme de « groupes » (voir infra), de la même manière que l’on hésitera à définir une série sur une base iconographique (Kosmetatou 1997 et Oeconomides, Lakakis & Marchetti 2007) [6]. Occurrences pm | Puissance : 46 sur 68 (68%) Périodes @ Séries : Westermark & Jenkins 1980 – Deppert-Lippitz 1984 – Caccamo Caltabiano 1993 – Campo & Mora 1995 – Hurter 2008 Périodes @ Séries @ Émissions : Troxell 1982 – Grandjean 2003 Périodes @ Séries @ Émissions @ Styles : Chryssanthaki-Nagle 2007 Périodes @ Groupes @ Séries : May 1966 – Duyrat 2005 Périodes @ Classes @ Séries @ Groupes : Ravel 1936 Séries : Newell 1927 – Kleiner 1972 – Kleiner & Noe 1977 – Villaronga 1978 – ompson 1983 y 1991 – Nicolet-Pierre 1997 – Kosmetatou 1998 – Ashton 1999 – Castrizio 2000 – Sheedy 2006 Séries @ Groupes : Newell 1919, 1938 y 1941 – Herzfelder 1957 – Cahn 1970 – uou ulu u ku ulu u ku kk ____________________ [5] [6] Ainsi chez Newell 1918 y 1938, Cahn 1970, Le Rider 1977, Picard 1979, HeippTamer 1993, Papae hymiou 2002, Sheedy 2006, Tsangari 2007, Kovalenko 2008. Pour Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, « La série est un ensemble formant une entité monétaire et numismatique évidente, dans laquelle, répétons-le, les classes sont des variations d’un même thème typologique » (Colbert de Beaulieu 1973, p. 106). problèmes de terminologie en numismatique grecque Mildenberg 1984 – Leschhorn 1986 – Houghton 1989a, 1989b y 1993 – Bürrer 1993 – Tselekas 1996b – Houghton 1999 – Matzke 2000 – Sheedy 2006 – Barrandon & Picard 2007 Séries @ Groupes @ Officines : Newell 1918 Séries @ Groupes @ Émissions : Le Rider 1977 – Picard 1979 – Papae hymiou 2002 Séries @ Groupes @ Émissions @ Sous-émissions : Tsangari 2007 Séries @ Émissions : Mørkholm 1968 – Bodenstedt 1981 – Heipp-Tamer 1993 – Papageorgiadou-Banis 1997 – Lorber & Houghton 2006 – Kovalenko 2008 Séries @ Émissions @ Variantes : Oeconomides, Lakakis-Marchetti & Marchetti 2007 Séries @ Styles : Alfaro Asins 1988 Séries @ Types : Newell 1911-1912 – Karwiese 1995 Groupes @ Séries : Seltman 1921 – Herrmann 1924-1925 – Boehringer 1929 – Raymond 1953 – Grunauer-von Hoerschelmann 1978 – Hersh 1991 – Kosmetatou 1997 – Westermark 1999 – d’Hermy 2007 Groupes @ Séries @ Émissions : Franke 1961 11 kp u ku umu u ku upu u ku u ku ulu usu u ku 4. – Groupe. Techniquement et à la différence de la « série », le « groupe » renvoie à un ensemble d’objets similaires sans qu’on puisse leur donner un ordre de succession (pace Seltman 1924) [7]. Dans la plupart des cas, le « groupe » n’est – tout comme la « série » – qu’une version prudente de la « période » au sens où le définit par exemple Pere Pau Ripollès : « con el concepto de grupo se entiende una unitad de acuñación en el tiempo, aunque no necesseriamente consecutiva e ininterrumpida » (Ripollès 2007, p. 123). Autrement dit, le « groupe » est une période dont les dates ne peuvent être tenues pour assurées, ce que dit aussi clairement Robert Bauslaugh : “ e word ‘group’ has been used throughout the Catalogue in the place of ‘period’ to designate identifiable clusters of issues. Despite clear evidence that considerable time passed between the introduction of the Aesillas type and its final abandonment, groups seem to be more appropriate than periods as designations for the distinct clusters of associated issues that emerge from the die-study, because the exact relative chronology of the different clusters still cannot be established with absolute certainty” (Bauslaugh 1997, p. 31). En pratique, la définition du terme « groupe » fait l’objet de bien des nuances. Pour certains et non des moindres (Leschhorn 1986, Houghton 1989a, 1989b, 1992, 1993a y 1993b, Le Rider & Houghton 1993, Houghton 1999), le « groupe » est défini par une ou plusieurs marques secondaires. Mais il peut aussi et plus rarement réunir un ensemble de monnaies présentant une iconographie commune (Westermark 1961, Caccamo Caltabiano, Carroccio & Oteri 1997, p. 37), un style (Troxell 1999, p. 361) ou un ____________________ [7] L’idée de « successive groups » (Troxell 1997, p. 20) paraît à ce titre assez contradictoire. 12 franois de callataÿ développement artistique (Seltman 1924, p. xx) et même – dans un cas – une identité de coins de droit (Prokopov 1998). Occurrences sm | Puissance : 40 sur 79 (51%) Périodes @ Groupes : Ravel 1928 – May 1950 – Balcer 1968 – Schönert-Geiß 1970 – Kraay 1979 – Rutter 1979 – Prokopov 1998 – Liampi 2005 Périodes @ Groupes @ Séries : May 1966 – Duyrat 2005 Périodes @ Groupes @ Émissions : Naville 1951 – ompson 1961 – Ripollès & del Mar Llorens 2002 Périodes @ Classes @ Séries - Groupes : Ravel 1936 Périodes @ Classes @ Groupes : Tselekas 1996a Séries @ Groupes : Newell 1919, 1938 y 1941 – Herzfelder 1957 – Cahn 1970 – Mildenberg 1984 – Leschhorn 1986 – Houghton 1989a, 1989b y 1993 – Bürrer 1993 – Tselekas 1996b – Houghton 1999 – Matzke 2000 – Sheedy 2006 – Barrandon & Picard 2007 Séries @ Groupes @ Émissions : Le Rider 1977 – Picard 1979 – Papae hymiou 2002 Séries @ Groupes @ Émissions @ Sous-émissions : Tsangari 2007 Séries @ Groupes @ Officines : Newell 1918 Groupes : Seltman 1924 – Lederer 1931 – Noe 1935 – May 1939 – Cahn 1944 – Robinson 1952 – Noe 1958 – Westermark 1961 – Jenkins & Lewis 1963 – Atlan 1967 – Starr 1970 – Jenkins 1970 – Kraay 1984 – Le Rider 1992 – Houghton 1987 y 1992 – Le Rider & Houghton 1993 – Van Keuren 1994 – Kritt 1996 – Lukanc 1996 – Kritt 1997 – de Callataÿ 1998 – ArnoldBiucchi 1998 – Hurter 1998 – Delrieux 1999 – Fischer-Bossert 1999 – Nercessian 2000 – Villaronga 2003 – de Callataÿ 2004a – Liampi 2004 – Ashton 2007 – Gozalbes 2009 – Prokopov 2012 Groupes @ Séries : Seltman 1921 – Herrmann 1924-1925 – Boehringer 1929 – Raymond 1953 – Grunauer-von Hoerschelmann 1978 – Hersh 1991 – Kosmetatou 1997 – Westermark 1999 – d’Hermy 2007 Groupes @ Séries @ Émissions : Franke 1961 Groupes @ Émissions : Williams 1992 – Troxell 1997 y 1999 – Le Rider 1999 – Bauslaugh 2000 Groupes @ Émissions @ Officines @ Sous-officines : Caccamo Caltabiano, Carroccio & Oteri 1997 Groupes @ Classes : Prokopov 2006 Groupes @ Dénominations @ Variantes : Elayi 2004 Groupes @ Types : Fritze 1912 – Lorber 1992 Groupes @ Types @ Émissions : Meadows 2002 Groupes @ Styles : Ripollès 2007 Groupes @ Variétés : Warren 1998 Groupes @ Variantes : Markou 2011 uru ulu umu u ku u ku kp umu u ku u ku mm usu u ku uou u ku u ku u ku ulu u ku u ku u ku u ku 5. – Classe. En sciences naturelles, la « classe » vient haut dans la classification de Linné : elle se situe après le « règne » et l’« embranchement », mais avant l’« ordre », la « famille », le « genre » et l’« espèce ». Ainsi, l’espèce du loup appartient au genre des canidés, à l’ordre des carnivores, à la classe des mammifères et à l’embranchement des vertébrés. En numismatique problèmes de terminologie en numismatique grecque 13 aussi, la « classe » se présente généralement comme une unité supérieure, après la « période » mais avant les autres déterminants. Ainsi chez Oscar Ravel : « Nous avons divisé les différentes périodes du monnayage de Corinthe en grandes classes, englobant différentes séries, qu’il aurait été désirable de classer par petits groupes » (Ravel 1936, p. 99). De façon surprenante pour un docteur en sciences, Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu situe la « classe » beaucoup plus loin dans l’arborescence, après la série : « Les classes correspondent à une fonction, celle de distinguer les émissions » (Colbert de Beaulieu 1973, p. 104) et encore : « L’ensemble des individus, des variétés isolées et des groupes charactéroscopiques dépendant des mêmes caractéristiques est la classe, dont nous avons plus haut esquissé la définition. La classe est un groupe typologique proche généralement de plusieurs autres avec lesquels elle forme un plus grand ensemble ou série monétaire » (Colbert de Beaulieu 1973, p. 101). Plus étonnant encore, on trouve un cas où les classes correspondent aux coins de droit (avec autant de classes donc que de coins de droit – Prokopov 2006). En réalité, le terme « classe », peu utilisé dans le champ des études numismatiques, fait double emploi avec d’autres en sorte qu’on distingue mal la nécessité d’y recourir. Occurrences usu | Puissance : 3 sur 6 (50%) Périodes @ Classes @ Séries @ Groupes : Ravel 1936 Périodes @ Classes @ Groupes : Tselekas 1996a Groupes @ Classes : Prokopov 2006 Classes : Noe 1927 y 1931 – Barron 1966 – Villaronga 1988 – Johnston 1990 – Kinns 1999 u ku u ku u ku upu 6. – Type. Synonyme de « classe », « espèce », « genre » et « ordre » selon le Larousse, le « type » n’a pas eu une riche descendance en numismatique, alors même qu’il avait été lancé par Newell dans sa publication du trésor de Demanhour. Il se définit en général d’abord par l’iconographie, comme il est très clair avec les monnaies en électrum de Cyzique (Fritze 1912). Occurrences ko | Puissance : 3 sur 9 (33%) Séries @ Types : Newell 1911-1912 – Karwiese 1995 Groupes @ Types : Fritze 1912 – Lorber 1992 Groupes @ Types @ Émissions : Meadows 2002 Émissions @ Types : Ingvaldsen 2002 Types : Desneux 1949 – Lorber 1990 – Carradice 1998 – de Callataÿ 2004a – Frolova 2004 y 2006 – van ’t Haaf 2007 Types @ Émissions : Bérend 1992 Types @ Variantes : Draganov 1993 ulu ulu u ku u ku uqu u ku u ku 7. – Émission. On aimerait s’en tenir à une définition strictement monétaire du terme « émission » : « on entend par là l’ensemble de la production monétaire résultant d’un acte officiel et délibéré de l’autorité émettrice » (Hackens 1975, p. 13). C’est la conception développée par l’école autri- 14 franois de callataÿ chienne de l’Au﬋au et singulièrement par Karl Pink (1884-1965) et Robert Göbl (1919-1997) (à ce sujet, voir Wolters 2005 et Alföldi 1978, p. 55-56). Appartiennent à la même émission tous les exemplaires qui ont été réalisés en fonction de la même ordonnance monétaire, quelles que soient du reste les différences d’iconographie ou de métal. La définition est simple mais sa mise en œuvre soulève des difficultés à vrai dire insurmontables. Pour l’Antiquité gréco-romaine, nous n’avons rien qui s’apparente à une ordonnance (les comptes amphictioniques de Delphes gravés dans la pierre étant probablement ce qui s’en rapproche le plus). Il appartient donc au numismate de reconstituer le schéma des productions au mieux de ses connaissances pour retrouver ces émissions que l’on souhaiterait avoir été caractérisées par une double unité de lieu et de temps. Sans être forcément incompatible, cette définition du terme « émission » ne recouvre pas le sens que la plupart des études lui donnent, à savoir l’ensemble des pièces présentant non seulement la même dénomination et les mêmes types mais qui sont en outre caractérisées par l’emploi des mêmes marques de contrôle. Les études pionnières d’Edward T. Newell ont puissamment contribué à répandre cette acception, reprise par beaucoup après lui, même dans des traditions qui se veulent indépendantes (voir Caccamo Caltabiano, Carroccio & Oteri 1997, p. 37). C’est ce que dit nettement H.A. Troxell par exemple : “different issues, i.e., coins with different reverse markings” (Troxell 1997, p. 20). Occurrences ml | Puissance 6 sur 45 (13%) Périodes @ Séries @ Émissions : Troxell 1982 – Grandjean 2003 Périodes @ Séries @ Émissions @ Styles : Chryssanthaki-Nagle 2007 Périodes @ Groupes @ Émissions : Naville 1951 – ompson 1961 – Ripollès & del Mar Llorens 2002 Périodes @ Émissions : Dengate 1967 Séries @ Groupes @ Émissions : Le Rider 1977 – Picard 1979 – Papae hymiou 2002 Séries @ Groupes @ Émissions @ Sous-émissions : Tsangari 2007 Séries @ Émissions : Mørkholm 1968 – Bodenstedt 1981 – Heipp-Tamer 1993 – Papageorgiadou-Banis 1997 – Lorber & Houghton 2006 – Kovalenko 2008 Séries @ Émissions @ Variantes : Oeconomides, Lakakis-Marchetti & Marchetti 2007 Groupes @ Séries @ Émissions : Franke 1961 Groupes @ Émissions : Williams 1992 – Troxell 1997 y 1999 – Le Rider 1999 – Bauslaugh 2000 Groupes @ Émissions @ Officines @ Sous-officines : Caccamo Caltabiano, Carroccio & Oteri 1997 Groupes @ Types @ Émissions : Meadows 2002 Émissions : Lee 1999 – Psoma 2001 – Sawaya 2005 – Höghammar 2007 Émissions @ Types : Ingvaldsen 2002 Types @ Émissions : Bérend 1992 ulu u ku umu u ku umu u ku upu u ku u ku uou u ku u ku unu u ku u ku problèmes de terminologie en numismatique grecque 15 8. – Section. Mentionné par souci d’être complet, le terme « section » n’apparaît que dans les monographies de Roderick Williams qui n’y a jamais dérogé. Il se confond avec les concepts de « séries » ou de « groupes » et gagnerait à ne plus être utilisé. Occurrences umu | Puissance : 0 sur 3 (0%) Périodes @ Sections : Williams 1965, 1972 y 1992 umu 9. – Officine. Le concept d’officine, largement en usage dans le monde romain impérial, surtout à partir du iiie s., demeure rare en numismatique grecque. Il est utilisé par Edward T. Newell dans le cas très particulier des alexandres frappés à Tarse, lesquels présentent au revers des lettres qui ne sont pas des années de règne et ont dès lors été interprétées comme des officines à l’intérieur du même atelier. On sera plus réservé quant à l’emploi de ce terme pour la production de l’atelier de Syracuse à l’époque hellénistique. Le danger est de faire croire, par le seul usage du mot « officines », en l’existence d’une production abondante ayant nécessité plusieurs équipes en parallèle. Occurrences ulu | Puissance : 0 sur 4 (0%) Séries @ Groupes @ Officines : Newell 1918 Groupes @ Émissions @ Officines @ Sous-officines : Caccamo Caltabiano, Carroccio & Oteri 1997 u ku u ku 10. – Dénomination. Le terme « dénomination » se définit naturellement par la métrologie. Il est sans doute abusif de l’avoir mis sur le même pied que d’autres catégories puisqu’aussi bien il se rencontre très souvent et bien au-delà des deux cas particuliers repris ici. Occurrences ulu Périodes @ Dénominations : Schönert-Geiß 1987 – Konuk 1998 ulu 11. – Style. Le terme « style » renvoie explicitement au monde des graveurs de coins, qui en sont les premiers responsables. Occurrence ulu | Puissance : 0 sur 2 (0%) Séries @ Styles : Alfaro Asins 1988 Groupes @ Styles : Ripollès 2007 u ku u ku 12. – Variante. Le terme variante se comprend toujours comme « variante iconographique », laquelle peut être liée soit aux types principaux (Elayi 2004, p. 214 ; Markou 2011, p. 95), soit aux marques de contrôle (SchönertGeiß 1987). Occurrences unu | Puissance : 0 sur 6 (0%) Séries @ Émissions @ Variantes : Oeconomides, Lakakis-Marchetti & Marchetti 2007 u ku 16 franois de callataÿ u ku u ku u ku Groupes @ Dénominations @ Variantes : Elayi 2004 Groupes @ Variantes : Markou 2011 Types @ Variantes : Draganov 1993 13. – Variété. Les avis divergent fortement au sujet du terme « variété ». Doit-on y voir tous les exemplaires présentant les mêmes types principaux et secondaires (comme le fait systématiquement Edward T. Newell), tous les exemplaires frappés par les deux mêmes coins (comme chez Tony Hackens), ou seulement tous les exemplaires provenant d’un même coin, chaque monnaie représentant nécessairement deux variétés (comme chez Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu) ? Tony Hackens écrit : « Le nom de variété est réservé par certains à tous les exemplaires issus des deux mêmes coins » (Hackens 1975, p. 13). Et il poursuit en note : « Le terme variante sera donc réservé à une différentiation d’ordre iconographique » avec renvoi au système élaboré par J.-B. Colbert de Beaulieu (Hackens 1975, p. 13, note 43), lequel diffère en réalité du concept décrit ci-dessous en précisant : « Nous réserverons par convention l’appellation de variété aux pièces d’un même coin. Une pièce appartient donc à deux variétés, celles dont elle relève pour chacune de ses faces » (Colbert de Beaulieu 1973, p. 100). Un grand nombre de numismates ont tenu à numéroter leur corpus en donnant un nombre individuel à chaque liaison de coins. Quoiqu’il ne soit pas assuré que ceci soit très utile en termes de compréhension historique (on ne voit pas l’avantage qu’on pourrait en retirer s’agissant d’estimer le nombre originel de coins), il paraît cependant approprié de donner un nom à ces combinaisons uniques d’un coin de droit avec un coin de revers et, dès lors, d’entériner l’usage dominant qui en fait des « variétés ». En revanche, on n’encouragera pas d’autres significations comme celle qui associe « variété » à « sous-émissions » (Tsangari 2007, p. 37). Occurrences u ku | Puissance : 0 sur 1 (0%) Groupes @ Variétés : Warren 1998 u ku 14. – Symbiose. Le terme symbiose est utilisé par le seul Ravel (1936, pp. 11, 38) pour décrire l’union spécifique de tel coin de droit avec tel coin de revers (le concept est donc identique à celui de « variété » tel que défini par Hackens). Le dictionnaire Larousse le définit comme une « Association constante, obligatoire et spécifique entre deux organismes ne pouvant vivre l’un sans l’autre, chacun d’eux tirant un bénéfice de cette association. (La symbiose est fréquente entre les micro-organismes [symbiotes] et des plantes ou des animaux.) ».    Ce passage en revue permet d’éliminer une série d’appellations ou de définitions joliment qualifiées par les Anglo-Saxons d’idiosyncratiques. Ainsi, problèmes de terminologie en numismatique grecque 17 paraît-il préférable de faire un trait sur certaines louables mais peu opportunes innovations lexicales dans le champ des études numismatiques. On oubliera la « phase », la « section » (Roderick Williams) et la « symbiose » (Oscar Ravel). Et on évitera à tout le moins l’usage dissonant fait par JeanBaptiste Colbert de Beaulieu de la « classe » et de la « variété ». 4. Présentation matricielle des subordinations entre déterminants Groupe Classe Type Émission Variante/ Variété Total Période Série Période Au sujet des déterminants majeurs, on peut procéder à une analyse matricielle, indiquant plus finement – au-delà de leur taux global de puissance – les rapports qu’ils entretiennent terme à terme. C’est ce que résume le Tableau 2, où par exemple le nombre « 11 » à la troisième colonne (« série ») de la seconde ligne (« période ») signifie que l’on recense 11 cas pour lesquels la « période » englobe la « série ». Le Tableau 3 donne le détail des cas repris par ce Tableau 2. 11 15 2 – 7 – 35 22 – 2 15 1 40 1 3 15 3 34 – – – 3 2 1 3 1 2 Série – Groupe – 12 Classe – 1 2 Type – – – – Émission – – – – 1 Variante – – – – – – Total – 24 39 3 6 39 0 6 117 Tableau 2 – Présentation matricielle des subordinations entre déterminants principaux Si on dresse la somme des occurrences, positives et négatives, pour établir le classement des déterminants auxquels il est le plus recouru, on obtient l’ordre suivant : le « groupe » (73 occurrences), la « série » (64), devant l’« émission » (41) et la « période » (35). Les autres viennent loin derrière, que ce soient le « type » (9), la « classe » (6) ou les « variétés » et les « variantes » (6). En réalité, la suprématie du « groupe » sur la « série » est bien plus forte encore si on tient compte des 33 occurrences pour lesquelles le « groupe » est attesté seul (contre 10 seulement pour la « série »). 18 franois de callataÿ Série Période Groupe Ravel 1936, May 1966, Westermark & Jenkins 1980, Troxell 1982, Deppert-Lippitz 1984, Caccamo-Caltabiano 1993, Campo & Mora 1995, Grandjean 2003, Duyrat 2005, Chryssanthaki-Nagle 2007, Hurter 2008 11 Groupe Classe Ravel 1928 y 1936, May Ravel 1936, Tsele1950, Naville 1951, kas 1996 2 ompson 1961, May 1966, Balcer 1968, Schönert-Geiß 1970, Kraay 1979, Rutter 1979, Tselekas 1996a, Prokopov 1998, Ripollès & del Mar Llorens 2002, Duyrat 2005, Liampi 2005 15 Newell 1918 y 1919, Ravel 1936, Newell 1938 y 1941, Herzfelder 1957, Cahn 1970, Le Rider 1977, Picard 1979, Mildenberg 1984, Leschhorn 1986, Houghton 1989a, 1989b y 1993, Burrer 1993, Tselekas 1996b, Houghton 1999, Matzke 2000, Papaefthymiou 2002, Sheedy 2006, Barrandon & Picard 2007, Tsangari 2007 22 Série Seltman 1921, Hermann 1924-25, Boehringer 1929, Raymond 1953, May 1966, Franke 1961, Grunauer-von Hörschelmann 1978, Hersh 1991, Kosmetatou 1997, Westermark 1999, Duyrat 2005, d’Hermy 2007 12 Ravel 1936 1 Classe — Prokopov 2006 1 Ravel 1936, Tselekas 1996a 2 Émission — — — Type — — — Variante — — — Total 24 39 3 Tableau 3 – Détail de la présentation matricielle des subordinations problèmes de terminologie en numismatique grecque Émission Naville 1951, ompson 1961, Dengate 1967, Troxell 1982, Ripollès & del Mar Llorens 2002, Grandjean 2003, Chryssanthaki-Nagle 2007 7 19 Type Variété ou variante Total — — 35 Franke 1961, Mørkholm Newell 1911-12, Oeconomidès et al. 1968, Le Rider 1977, Karwiese 1995 2 2007 1 Picard 1979, Bodenstedt 1981, Troxell 1982, Heipp-Tamer 1993, Papageorgiadou-Banis 1997, Papaefthymiou 2002, Grandjean 2003, Lorber & Houghton 2006, Chryssanthaki-Nagle 2007, Tsangari 2007, Oeconomides et al. 2007, Kovalenko 2008 15 40 Naville 1951, Franke 1961, Fritze 1912, Lorber Warren 1998, Elayi ompson 1961, Le Rider 1992, Meadows 2004, Markou 2011 1977, Picard 1979, Wil2002 3 3 liams 1992, Caccamo et al. 1997, Troxell 1997, Le Rider 1999, Troxell 1999, Bauslaugh 2000, Meadows 2002, Papaefthymiou 2002, Ripoolès & del Mar Llorens 2002, Tsangari 2007 15 34 — — — 3 Ingvaldsen 2002 1 Oeconomides et al. 2007 1 Bérend 1992, Meadows 2002 2 Draganov 1993 — — 39 6 entre déterminants principaux (voir Tableau 2) 1 2 3 —— 6 117 20 franois de callataÿ 5. La « série » et le « groupe » : positions opposées On s’aperçoit aussi à la lecture du Tableau 2, que s’il existe 22 cas pour lesquels la « série » vient avant le « groupe », il existe également 12 cas pour lesquels c’est l’inverse : le « groupe » vient avant la « série ». Un tableau supplémentaire (Tableau 4), tiré du tableau général (Tableau 3), donne le détail des cas de subordinations entre « série » et « groupe » : Série Série Groupe Newell 1918, 1919 y 1938, Ravel 1936, Newell 1941, Herzfelder 1957, Cahn 1970, Le Rider 1977, Picard 1979, Mildenberg 1984, Leschhorn 1986, Houghton 1989a, 1989b y 1993, Burrer 1993, Tselekas 1996b, Houghton 1999, Matzke 2000, Papae hymiou 2002, Sheedy 2006, Barrandon & Picard 2007, Tsangari 2007 22 Groupe Seltman 1921, Hermann 1924-25, Boehringer 1929, Raymond 1953, May 1966, Franke 1961, Grunauervon Hörschelmann 1978, Hersh 1991, Kosmetatou 1997, Westermark 1999, Duyrat 2005, d’Hermy 2007 12 Tableau 4 – Détail des subordinations entre « série » et « groupe » Qui considère les auteurs des études incriminées ne peut s’empêcher de noter que c’est surtout dans le monde germanique que le « groupe » l’emporte sur la « série » (voir les noms de Hermann, Boehringer, Franke, Grunauer-von Hörschelmann), tandis que plus nombreux sont ceux qui, à la suite d’Edward T. Newell, ont procédé de façon inverse et placé plusieurs groupes dans une série. C’est notamment le cas de Georges Le Rider et d’Olivier Picard dans leurs grands ouvrages sur Philippe II (Le Rider 1977) et Chalcis (Picard 1979). On perçoit aussi combien des filiations universitaires, parfois bientôt organisées en traditions nationales, ont pu jouer dans la reproduction de ces usages terminologiques (avec leurs exceptions remarquables comme toujours). Il se trouve aussi que, à y regarder de plus près, nombreux sont les auteurs qui font rimer « groupe » ou « série » avec le concept de « période », puisqu’ils attribuent à ces catégories des bornes chronologiques fixes. Le Tableau 5, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, range une série d’études en fonction de cette équivalence : problèmes de terminologie en numismatique grecque 21 Publications pour lesquelles série = période Newell 1918 y 1938, Cahn 1970, Le Rider 1977, Picard 1979, Heipp-Tamer 1993, Papae hymiou 2002, Sheedy 2006, Tsangari 2007, Kovalenko 2008 Publications pour lesquelles série ≠ période Caccamo Caltabiano 1993, Campo & Mora 1995, Papageorgiadou-Banis 1997, Kosmetatou 1997 y 1998, Grandjean 2003, Kovalenko 2008 (avec toutefois des exceptions) Publications pour lesquelles groupe = période Seltman 1921, Ravel 1928, Boehringer 1929, Cahn 1944, Atlan 1967, Jenkins 1970, Van Keuren 1994, Bauslaugh 2000, Elayi 2004, Prokopov 2006 Publications pour lesquelles groupe ≠ période Naville 1951, ompson 1961, Le Rider 1977, Prokopov 1998, Warren 1998, Fischer-Bossert 1999, Duyrat 2005, Liampi 2005, Picard 1979, Papae hymiou 2002, Tsangari 2007 Tableau 5 – Équivalence ou non du terme « période » avec les termes « série » et « groupe » On peut se demander, à la lecture de ce tableau, si, dès lors qu’il y a identité de définition, il ne serait pas préférable de recourir au mot « période », en laissant tomber ceux de « groupe » ou de « série ». Il se trouve qu’Olivier Picard est l’auteur qui a peut-être le plus explicitement tenu à justifier sa terminologie et qu’il est de ceux qui recourent au mot « série » dans un sens qui fait penser à celui de « période » : « Ces émissions, je les ai classées par groupes et par séries et il convient donc d’expliquer ce que j’entends par ces catégories. Les traits qui caractérisent une monnaie et en permettent le classement sont de deux ordres. Les premiers, qui n’affectent pas la valeur financière de la pièce, traduisent par l’apparition de nouvelles sortes de symbole ou de signatures une réorganisation du système de contrôle de l’atelier, mais surtout révèlent la main de l’artisan et les habitudes de l’atelier : c’est le style de la gravure, l’aspect général de la monnaie, la forme du flan, de la tranche, l’ajustement ou le non ajustement des coins, le soin apporté à la finition, etc. L’étude de ces traits m’a permis de définir des groupes chronologiques d’émissions. D’autres traits, au contraire, affectent directement la valeur de la pièce : il s’agit de l’étalon, du module, éventuellement, mais nous n’en aurons pas d’exemple ici, de l’aloi, mais aussi des types monétaires. En effet, certains phénomènes monétaires, comme les surfrappes et les contremarques, montrent que ce qui définit la monnaie légale de la cité, ou pour reprendre le terme grec, la monnaie dokimos, c’est un certain type. En frappant des pièces avec des types nouveaux, la cité retire du même coup leur caractère de monnaie dokimos aux pièces précédentes et leur fait perdre la prime par rapport au métal non monnayé ou aux espèces étrangères qui s’attache à la monnaie dokimos sur le territoire de la cité. Ce sont ces traits qui caractérisent mes séries. 22 franois de callataÿ Une telle distinction entre groupes et séries apparaît aisément dès lors que l’on se met à la place de l’utilisateur des pièces. Deux monnaies analogues, drachmes, chalques ou autres de deux groupes distincts, ne présentent que des différences minimes, qui ne sont perceptibles qu’à un observateur attentif ; et par conséquent, elles sont échangeables au pair, compte tenu, au moins dans certains cas, du frai, c’est-à-dire de la perte de poids due à l’usure. Au contraire, les monnaies de deux séries différentes, se distinguant par l’étalon utilisé, ou par leurs types, ou par les deux, ne seront jamais échangeables au pair. Les monnaies de la série ancienne ont perdu leur caractère de monnaies dokimoi et ont subi une dépréciation sensible si elles sont en argent, ou perdu toute valeur si elles sont en bronze. Il est donc capital de bien faire la différence entre groupe et série, dès lors que l’on ne se contente pas de dresser une chronologie numismatique mais que l’on cherche à comprendre l’histoire monétaire de la cité » (Picard 1979, p. 10-11). [8] Comme il apparaît bien dans la récente publication des monnaies de fouille du Centre d’Études Alexandrines, plusieurs séries sont susceptibles d’avoir circulé de façon concomitante, dès lors que le lancement de la nouvelle série dans la circulation n’a pas été accompagné du retrait de la précédente. 6. En guise de conclusion À vrai dire, derrière la multiplicité des sens donnés aux mêmes mots par les uns et les autres et la diversité quelquefois des termes pour désigner la même réalité, chacun est confronté aux mêmes types de problèmes : il s’agit d’abord d’établir une chronologie (et le terme « période » est alors le plus approprié) que l’on voudrait définie par les grandes mutations monétaires plutôt que par l’histoire politique. Ensuite de quoi, il s’agit de classer et d’ordonner les sous-ensembles à l’intérieur de ces grands groupements chronologiques, ce qui se fait souvent sur une base iconographique en fonction des types principaux. Enfin, pour chaque type, il convient encore de distinguer les variantes mineures, qui sont souvent des marques de contrôle, c’est-à-dire touchant aux types secondaires. La plupart des auteurs ont organisé leur matériel selon ce schéma ternaire. C’est la trilogie « séries @ groupes @ émissions », que l’on trouve chez Georges Le Rider (1977) et Olivier Picard (1979), et qui figure déjà chez ____________________ [8] Cette position a fait des émules, à commencer auprès de ses doctorants (voir Tsangari 2007, p. 37 : « Dans notre classement, nous avons distingué cinq séries. Chaque série regroupe des monnaies dont l’homogénéité de poids et de types montre qu’elles ont circulé en même temps et pouvaient être échangées au pair … Chaque série comporte plusieurs groupes, émissions et sous-émissions (« ou variété »). Nous désignons par le terme émission toutes les monnaies frappées en même temps, qui portent les mêmes marques de contrôle (monogrammes, symboles ou lettres) »). problèmes de terminologie en numismatique grecque 23 Edward T. Newell avec, la plupart du temps, une définition chronologique donnée à l’emploi du mot « série » ou « groupe » [9]. Ce faisant, ils reprennent l’articulation « groupes @ émissions » chère à Edward T. Newell qui, le plus souvent confronté à des ensembles plus restreints par la chronologie, comme les ateliers d’Alexandre le Grand, ne recourut jamais lui-même au concept de « période ». Pour Newell, les « émissions » se distinguent par le jeu de marques de contrôle au revers [10], ce qui est assez loin – on l’a vu – du concept défendu notamment par l’Aufbau viennoise, à savoir une masse métallique monnayée en fonction d’une ordonnance qui en définit les modalités. Mais Newell lui-même ne ﬔt pas le premier. Il est significatif à ce propos que la première étude de coins véritable, celle que proposa Kurt Regling en 1906 pour les monnaies de Terina (Italie du Sud), soit caractérisée par un classement « winckelmannien », c’est-à-dire en fonction de l’évolution du style (Älterer Stil, Entwickelter Stil, etc.) [11]. D’autres études suivirent : Lauri Tudeer ne recourut qu’aux « groupes » pour Syracuse (Tudeer 1913). Charles Seltman aussi définissait des « groupes » de monnaies athéniennes dont la séquence lui paraissait assurée (et qu’il eût donc pu appeler « séries ») [12]. Quant à Oscar Ravel, il ﬔt le premier à déployer, en 1936, un système à quatre niveaux : la période, la classe, la série et le groupe : « Nous avons divisé les différentes périodes du monnayage de Corinthe en grandes classes, englobant différentes séries, qu’il aurait été désirable de classer par petits groupes » (Ravel 1936, p. 99). Comme il n’est que trop évident : les mots sont chargés d’histoire et de traditions et ils n’ont pas exactement les mêmes résonnances selon les langues et les cultures. Les contextes aussi diffèrent : tel monnayage qui se ____________________ [9] [10] [11] [12] Voir Houghton & Lorber 2002, pp. 76-77 et 308-313. C’est aussi ce qu’écrivent Catherine Grandjean (Grandjean 2003, p. 8 : « Les monnaies ont été classées à l’intérieur de chaque période par séries de même dénomination [numérotées en chiffres romains] qui se subdivisent en émissions [classées par lettres grecques minuscules] ») ou Josette & Alain Elayi (Elayi 2004, p. 214 : « Le classement de ce corpus est d’abord présenté par groupes selon l’ordre chronologique, … puis par dénominations … Un descriptif général des types de droit et de revers est ensuite donné, puis, éventuellement, les variantes typologiques sont indiquées »). Voir Troxell 1997, p. 20 : “The Alexander tetradrachm’s pattern, established long ago by Edward T. Newell, is of a number of successive groups, each of which includes from three to twelve different issues, i.e., coins with differing reverse markings”. Regling 1906. L’ouvrage est d’ailleurs publié dans le cadre du 65ème programme des fêtes winckelmaniennes de la Société archéologique de Berlin. Pour un classification en fonction du style, voir aussi Alfaro Asins 1988. Seltman 1924, p. xx : “Each Group A, B, C, etc., is compact; the order within each Group is approximately fixed by the sequence of dies, and artistic development makes any alteration in the order of the Groups impossible [nb : on sait ce qu’il en est advenu]; that is to say D could not come before B, nor E before C”. 24 franois de callataÿ laisse dater dans l’absolu appellera une classification en « périodes » là où tel autre, dont le classement repose sur l’iconographie, favorisera une classification en « types ». Cette étude est à mettre avant tout sur le compte de la curiosité intellectuelle ; son but n’est pas d’édicter les règles du bon usage et n’a, par exemple, pas comme ambition de trancher la question de savoir si la « série » doit l’emporter sur le « groupe » (ou l’inverse). On ose espérer toutefois que le lecteur aura profit à considérer les usages dominants, et ceux pour ainsi dire folkloriques. On espère surtout que, instruits par ce panorama et son riche spectre de possibilités, les auteurs à venir auront à cœur de justifier leurs choix terminologiques davantage que ne le firent leurs devanciers en prenant conscience que, parmi les termes les plus usités, seul celui de « classe » apparaît neutre et purement taxinomique. Tous les autres, tels que reçus par la littérature aujourd’hui, sont à classer en quatre registres distincts : ainsi 1) le terme « période » appartient au registre de la chronologie historique (souvent conçue comme une chronologie politique) — 2) les termes « émission » et « série » relèvent de l’histoire monétaire, en se limitant à la production monétaire pour « émission » (dans l’acception prônée par l’Aufbau), et à la production comme à la circulation dans le cas de la « série » si l’on adopte le point de vue soutenu par Olivier Picard — 3) les termes « type » et « variante » renvoient à l’iconographie (principale pour « type » et secondaire pour « variante »), tandis que — 4) le terme « variété » appartient au registre de l’étude de coins, si l’on suit ceux qui le réservent à l’association d’un coin de droit et d’un coin de revers. bibliographie Alfaro Asins 1988 = C. Alfaro Asins, Las monedas de Gadir/Gades, Madrid. Alföldi 1978 = M. R.-Alföldi, Antike Numismatik, I, Mainz. 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