/misc
Publicité

Biden, Trump et ben Salmane

Biden, Trump et ben Salmane
AFP


Alors que les Américains iront voter dans moins d’un mois, le président Joe Biden doit multiplier les déclarations et les actions sur la scène internationale. Si l'on estime généralement que la politique étrangère a peu d’impact sur le résultat du vote, cette fois politique intérieure et politique extérieure pourraient être intimement liées.

L’humiliation saoudienne

De tous les enjeux internationaux, celui qui risque dans l’immédiat de faire le plus mal au 46e président est sans aucun doute cette décision de l’Arabie saoudite de cautionner la décision de l’OPEP de diminuer la production de pétrole de deux millions de barils par jour.

L’image qui vient immédiatement à l’esprit est celle du candidat Biden, celui qui disait qu’il ferait de l’Arabie saoudite un État paria et qui affirmait que le prince héritier Mohammed ben Salmane avait commandité l’assassinat de Jamal Khashoggi. Vous vous souvenez? Les Américains, oui.

Biden, Trump et ben Salmane
AFP

Depuis, le président a effectué une visite controversée en Arabie saoudite et a échangé un fist bump remarqué avec MBS. Il semble que cette première humiliation n’ait pas suffi et que Biden doive maintenant assister à une hausse des prix de l’essence tout juste avant les élections. 

De plus, cette décision devrait permettre à la Russie d’engranger des revenus supplémentaires, dont elle a grandement besoin pour poursuivre le combat en Ukraine. À court terme, les États-Unis perdent la face. À moyen et à long terme, l’Arabie saoudite se comporte dangereusement en faisant le jeu de la Russie ou en risquant la stabilité de l’alliance militaire avec les États-Unis.

MBS préfère Trump

Si l’Arabie saoudite semble tendre la main à Vladimir Poutine, on dirait bien que Mohammed ben Salmane a emprunté une page du livre de jeux du président russe. Ce n’est probablement pas un hasard si la baisse de production du pétrole coïncide avec la dernière ligne droite des élections de mi-mandat. 

Pourquoi insister sur ce synchronisme? Parce qu’il semble évident que le prince héritier préférait négocier avec Donald Trump et qu’en s’ingérant dans la campagne électorale, il espère que les républicains, toujours à la botte du 45e président, reprennent le contrôle des deux chambres, pavant peut-être la voie au retour de Trump à la présidence.

Dans l’immédiat, Joe Biden devra probablement ronger son frein. De l’avis des experts, qu’on songe à réduire les exportations américaines de pétrole ou à utiliser la réserve stratégique, les risques encourus dépassent les avantages. Il en va de même pour la levée de sanctions contre l’Iran ou le Venezuela.

Il ne semble y avoir sur la table qu’une seule proposition un peu moins risquée (et encore!): passer une loi au Congrès qui autoriserait les États-Unis à engager des poursuites judiciaires contre les cartels du pétrole. 

Accuser ces cartels de violation des lois antitrust est envisageable, mais il faudrait d’abord que démocrates et républicains s’entendent dans les deux chambres. Vous croyez que le GOP sera pressé de voter cette loi avant les élections?

Publicité

Publicité


Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.