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L’accord gazier russo-hongrois jette un froid avec l’Ukraine

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie/Ukraine Comme nous l’annoncions il y a quelques jours, le groupe énergétique hongrois MVM vient de signer, ce 27 septembre, sous l’égide du ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó, un contrat de 15 ans pour l’achat de gaz à la société Gazprom. 

« Les maisons ne sont pas chauffées par des résolutions politiques… »

« L’approvisionnement énergétique en Hongrie est une question de sécurité, de souveraineté et d’économie, et pas une question politique.

Les appartements, les maisons et les foyers familiaux ne sont pas chauffés par des résolutions politiques mais par du gaz, et il en va de même pour le fonctionnement de l’industrie

[…] en l’absence d’alternatives réelles et viables, l’approvisionnement énergétique de la Hongrie peut actuellement être garanti […] dans le cadre d’un contrat […] avec Gazprom. », a déclaré M. Szijjártó à cette occasion en présence de la vice-présidente de Gazprom, Yelena Viktorovna. 

Le gaz russe ne transitera plus par l’Ukraine 

Ce nouveau contrat prévoyant notamment que le gaz russe à destination de la Hongrie ne transitera plus par l’Ukraine – comme jusqu’à présent – mais par la Serbie d’une part (3,5 milliards de mètres cubes par an) et par l’Autriche d’autre part (un milliard de mètres cubes par an), a provoqué la colère des autorités de Kiev, qui craignent d’être privées du gaz russe dont l’Ukraine a besoin et dont Moscou se sert comme un moyen de pression vis-à-vis de son voisin avec lequel les relations sont encore très tendues. 

« Nous sommes surpris et déçus par la décision de la Hongrie de signer à Budapest, le 27 septembre 2021, un nouveau contrat à long terme avec la société russe Gazprom pour la fourniture de gaz en contournant l’Ukraine. […]

L’accord gazier russo-hongrois affecte de manière significative la sécurité énergétique de l’Ukraine et de l’Europe, crée de nouvelles conditions nécessitant une analyse complète des risques et des menaces, et nécessite une coordination des actions dans la région pour en minimiser les conséquences négatives »,

a ainsi déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, qualifiant de « décision purement politique et économiquement déraisonnable » un accord conclu, selon lui,

« pour le bien du Kremlin et au détriment des intérêts nationaux de l’Ukraine et des relations ukraino-hongroises »

déjà malmenées en raison de la politique de Kiev vis-à-vis des minorités nationales.

Kiev demande un arbitrage de Bruxelles 

« Nous sommes tristes de noter que cette décision est préjudiciable aux résultats positifs et aux tendances des relations bilatérales ukraino-hongroises » précise encore M. Kouleba, qui a aussi demandé le report de la réunion de la Commission intergouvernementale mixte ukraino-hongroise sur la coopération économique qui devait avoir lieu à Budapest les 29 et 30 septembre, et s’est également adressé à Bruxelles au sujet de ce nouveau différend avec Budapest :

« Je souhaite également que la Commission européenne détermine si le contrat est conforme aux règles énergétiques européennes ».