Holistik Magazine n°11 - Silence

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numéro 11 Décembre- Hiver 2017 Rédactrice en Chef Coordination Editoriale Graphisme et Maquette Sofia Barão

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Correctrices-Bénévoles Odile F Béatrice Gallas Anne Lambert Chloé Mason Et les autres bénévoles anonymes (grand merci à tous)

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Partenariats-Annonceurs holistikmagazine@gmail.com

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Suggestions - Retour des lecteurs holistikmagazine@gmail.com

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Abonnement gratuit - Newsletter http://eepurl.com/bamFIH

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Chaque texte est l’expression d’une voix ; celle de l’auteur qui l’a écrit. Holistik Magazine vous propose de les découvrir, mais c’est à vous, ensuite, de vous questionner par rapport à ce que vous allez lire et de vous faire, vous-même, votre propre idée indépendante et libre. Nous devons être curieux de tout et de tous, nous devons aussi exercer le discernement personnel et le libre-arbitre, le tout dans le respect de l’opinion de l’autre. Pour soi-même, l’expression d’un autre que soi ne doit jamais, être pris comme la seule et unique vérité possible. Se questionner est le travail le plus fascinant et le plus important que nous avons à entreprendre dans cette vie.

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Magazine Fondé par Sofia Barão

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Silence

S’il y a bien une chose à laquelle je suis attachée, c’est le silence. Le silence m’a toujours permis de me retrouver au milieu des cris du monde.

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Comme tout dans la vie, il peut devenir également nocif s’il n’est pas choisi, voulu ou cherché. Briser le silence est tout aussi nécessaire qu’il est impératif à d’autres moments de le sauver.

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J’aime le silence, parce que dans le silence je confronte et je me défais de certaines de mes certitudes, je recule, j’avance, je me remets en question…le silence aide à me pauser, à m’écouter et à me ressentir. À faire le vide et le plein...

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Je vous souhaite une belle découverte et une bonne lecture de ce nouveau numéro consacré au Silence. Je vous invite également, à partager ce magazine avec tous ceux qui pourraient bénéficier de cette graine d’inspiration.

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Et puisque nous sommes fin décembre, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année.

" Immense gratitude. " "" "" "" "" "" "" "

Sofia Holistik magazine - 3


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FlowerGlyphe

CG Coaching

Au Bonheur des Divas

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Soak up the Wild

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Silence. Comme un repère sacré au fond de moi. Je m’engouffre dans la tanière de mon corps, je rampe doucement en moi-même et viens me lover tendrement dans le sombre et chaud humus de ma riche terre vivante. J’entre en moi-même et je te contacte, Silence. Et alors j’entends. J’entends le pouls de la Terre, moi, le grand Gong Universel qui régit la multitude de mes univers cellulaires. Je me fais louve et je me love au creux de moi, pour mieux te vivre, Silence. Et là, j’entends. J’entends que tu n’existes pas, Silence. Es-tu seulement une Un-tension ? Un grand vide qui permet le plein ? Longtemps, je t’ai cherché, en quête de Paix, à l’extérieur de moi-même. Et toujours, tu m’échappais, même dans le chant de l’oiseau et dans le souffle du vent, seule dans le sein de la Nature vivante, tu n’étais pas là, Silence. Ce que je cherchais là-bas, c’était Paix. Bien sûr, je ne savais pas qu’elle vivait peut-être avant tout audedans de moi, si je le voulais, si je le voulais vraiment, au-delà de la volonté de mon Âme et de ma Conscience.

Je t’ai aussi cherché, Silence, dans mon refuge intime, mon havre de paix, celui de ma maison, mais jamais tu n’étais réellement là, insaisissable Silence. Et j’ai appris qu’absence de bruit n’est pas Silence. Alors, je t’ai cherché dans le creux de mon corps, tout comme dans le creux de la Terre. Et tant dans la grotte de pierre que dans ma grotte de chaire, je ne t’ai pas trouvé, Silence. Le cliquetis de l’eau sur la roche tout comme la pensée agile dans ma tête s’écoulaient, semblables, libres et mutins, emplis de résonance. Même le simple son de mon souffle vivant en moimême n’était pas toi, Silence. Alors où étais-tu, Silence ? Existaistu vraiment ? C’est ce que j’ai commencé à me demander, sans l’entendre, imperceptiblement. Et j’ai vu que même quand je choisis de me taire, de ne pas prononcer la parole, devant l’autre ou audedans de moi-même, ce n’est pas pour autant que je te vis, Silence. L’absence de parole n’est pas silence. Elle devient simple Présence. Emplie de Vivant. Des vibrations imperceptiblement sonores du Vivant. Alors qui es-tu et où es-tu, Silence ? Es-tu réellement de ce monde, Silence ?


Je m’enfouis en peu plus en moi, me love un peu plus dans le berceau de mon corps, bien au centre, au centre de chacune de mes cellules et partout en même temps, partout en mon centre. Et là, dans ce haut-lieu sacré en moi-même, ne te rencontrerais-je, Silence ? Pas même, je crois. Car quand je te cherche, quand je tends de toute mon âme et de son vaisseau de chair, ensemble, pour te toucher du doigt, Silence, c’est alors moi que j’entends. La vibration de mon être vivant. J’entends le son de ma propre vie. J’entends ou plutôt imperceptiblement je ressens, la vibration du vivant que je suis. Au début était le Son. Je suis le Son de Vie. Et quand je cherche à te rencontrer Silence, c’est alors moi que je rencontre, que je ressens. La pulsation subtile et unique de la vibration de vie que je suis. Et c’est alors que je me ressens, vivante. A cet endroit en moi-même, à cet endroit en mon corps où entendre et ressentir ne font qu’un. Et c’est le cadeau de ma quête de toi, Silence. Car je deviens alors non plus audiente mais sentiente. Je n’entends plus je ressens. Silence, dans l’absence de notre rencontre, tu m’offres à vivre la découverte que je suis avant tout, et peut-être seulement au fond, ressenti. Et tout mon corps de vie se fait émetteur-récepteur du son du vivant que je suis. Alors peut-être, peut-être, je me dis, Silence, que tu n’es pas de ce monde ? Et pourtant, pourtant, Silence, de nos retrouvailles jamais consommées, je reçois le cadeau de ressentir enfin la vie que je suis. Et alors, je me dis, Silence, que peut-être tu es l’absolu qui me permet de ressentir le Son du Vivant que je suis, dans ce monde, ici et maintenant. Et cela est le Présent de ton absence. La Vie n’est peut-être pas Silence. Au début était la Vie. Au début était le Son. Je suis le Son du Vivant au-delà de tout. Et tu es le Grand Vide qui contient Tout, Silence.

Il n’existe nul concert de Silence qui ne soit l’écrin de la révélation de la vibration du Vivant.

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Qu’est-ce que je fais dans la vie ? J’écris. J’écris le souffle de vie qui circule à travers mon corps. J’écris, et de plus en plus, je danse ! Texte: Magali Peyroux Portrait: Faustine Peyroux

" flowerglyphe.com (en cours de création) " " " " " " " " "

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LE SENS DU SILENCE

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Dans l’idéal, vous n’auriez autour de vous que les divins bruits de la nature… Dans l’idéal, vous pourriez lire lentement cette page en savourant la résonnance en vous, sans penser à autre chose en même temps… Dans l’idéal, il suffirait du mot silence pour qu’il se fasse, en vous et autour de vous…

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Mais nous vivons dans une autre réalité ! Le silence est pratiquement éliminé de notre environnement. Brouhaha incessant de la ville et du quotidien ou règne en maîtres musiques, radios, écrans qui tournent en boucle dans les lieux publics et jusque dans nos maisons. Une enquête sur les pratiques environnementales des français montre que les nuisances sonores sont bel et bien le principal problème de leur vie quotidienne. Et c’est sans compter le nombre de pensées ou d’idées qui ont surgit dans votre tête depuis le début de cette lecture !

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Mais de quel silence s’agit-il ?

Selon notre bon vieux Larousse, le silence est « une absence de bruit dans un lieu calme, l’action de se taire, de ne rien dire ou de cesser de donner des nouvelles ou encore une absence de mention de quelque chose». Il y a aussi des « silences qui en disent long » et ce fameux « le silence est d’or ». De quoi cogiter sur ce simple mot ! Si nous vivons dans un environnement encore trop sonore, le silence à un ennemi bien plus redoutable. L’intensité du bruit serait moins dommageable que la connexion permanente, parfois l’hyper-connexion qui impose à l’individu un flux incessant d’informations, de paroles et d’images par le biais des technologies nouvelles. Un environnement sonore et visuel qui sans conteste nous étourdi, nous perturbe….et nous déconnecte de nous en nous éloignant de la personne la plus importante : nous. Non pas que le progrès soit une mauvaise chose, bien au contraire. Il nous faut suivre ce mouvement de l’évolution, nous y adapter, car c’est le monde d’aujourd’hui et de demain. Le challenge est plutôt de ne pas fuir, de ne pas être effrayé par cette connexion à nous, car l’écoute de soi calme et apaise, nous donne la bonne direction. Holistik magazine - 12


Chez bon nombre d’individus surgissent des angoisses nouvelles que les nouveaux supports et réseaux amènent : la peur de se tromper, de rater quelque chose d’essentiel. Dans le monde d’aujourd’hui, selon moi, le silence n’est donc pas une absence de bruits extérieurs, ni une absence de pensées, mais une connexion à tout ce qui fait notre richesse intérieure, une reconnexion à notre corps et nos sensations. Cette attention particulière que nous retrouvons dans les différentes formes de sophrologie et dans la pleine conscience nous permet de décélérer à tous les niveaux en nous préservant.

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Le silence n’est pas enfermement, mais ouverture.

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Le silence serait donc un état dans lequel nous faisons un retour sur nous-mêmes, ou nous avons la possibilité de nous connaître mieux en observant nos mécanismes et nos états d’âme. Cette écoute, en nous offrant la possibilité d’entendre tous nos bruits intérieurs, nous remet en accord avec la musicalité de notre vie. Elle nous offre donc la possibilité incroyable de retrouver le lien avec notre intériorité. Nous pouvons enfin entendre nos pensées, nos sensations, nos idées, notre créativité qui n’attendent que nous. Nous pouvons les entendre, mais aussi mieux prendre conscience de leur nature. Plus nous sommes éloignés de nous et de notre corps, plus l’agitation interne est grande. Là est le bruit, l’absence de calme qui nous fait sortir de notre silence créatif et inventif. L ’ ê t r e humain est tellement

bien

fait que ce qu’il émet en pensées, en idées ou en jugements, quels qu’ils soient, active naturellement sa biologie dans le même sens. Nos cellules fonctionnent comme des émetteurs-récepteurs. Ce qui est fabuleux, c’est que nous avons toutes les capacités naturelles en nous pour sortir enfin du « subir », la possibilité de nous ajuster et d’ajuster notre vie. C’est bruits et agitation intérieure VS observation et sérénité ! S’accorder des pauses silence c’est faire le choix de s’arrêter, d’être présent pour soi et son corps. C’est accepter, observer nos pensées mêmes les plus noires. Comme dans le symbole du Yin-Yang, l’équilibre se fait en intégrant le blanc dans le noir et le noir dans le blanc. C’est reconnaître tout ce qui fait la richesse de notre monde intérieur pour trouver plus de calme et d’apaisement. C’est nous aimer mieux avec nos pensées, nos idées et nos actions. C’est dans l’acception pleine et entière qu’advient le silence. Dans toutes les cultures, les religions, nous trouvons des temps consacrés au silence. Quelle qu’en soit la forme, c’est un retour à soi. Cela nous rappelle que nous n’existons pas que dans le faire ou dans l’agir ou encore au travers du flux d’informations, mais aussi dans l’être, en étant connecté à notre espace intérieur. Les outils contemporains comme la sophrologie, la sophrologie dynamique nous permettent d’être plus heureux et de regagner une énergie fabuleuse, celle grignotée auparavant par le flux incessant de nos ruminations, celle amoindrie par les sollicitations qui nous fragilisent émotionnellement et corporellement, parfois depuis longtemps. Savoir faire des pauses « silence intérieur » ça s’apprend ! Que se soit un temps de respiration ou un exercice de sophrologie applicable au quotidien ou encore un moment calme en allant dans une bibliothèque, une église ou encore lors d’un séjour dédié à la pratique, ce silence retrouvé et inhabituel apaise l’esprit, permet de décompresser, de ralentir et d’apaiser toute notre physiologie. Elles nous reconnectent au présent en nous allégeant du passé et du futur. Appuyons de temps en temps sur le Holistik magazine - 13 bouton OFF !


Le silence crée du lien et de la beauté

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Ces pauses silence au-delà de nous remettre en lien avec nous, nous remettent en lien avec nos pairs, allégés de nos émotions, de nos préoccupations, des jugements et des comparaisons… Cette qualité de relation à nous-mêmes fait naitre obligatoirement une nouvelle qualité de relation à l’autre. Nous créons dans notre tête et notre cœur quelque chose de précieux : la disponibilité. Loin de nous couper, les pauses silence nous reconnecte avec le monde. Alors prêt à ne plus avoir peur de ce retour à l’intérieur ? Prêt à réapprivoiser cet espace qui est le nôtre pour enfin y trouver un peu de silence ? Prêt à écouter sa résonnance et en faire un allié pour libérer notre force intérieure et notre énergie de vie ? C’est là que nous trouvons en grande partie nos zones de sécurité et le plus beau de notre vie. En reconnaissant ce beau à l’intérieur, nous pouvons reconnaître le beau à l’extérieur…là, le silence a tout son sens. Faisons le vœu pour nous et nos enfants, de cette nouvelle écologie humaine, celle qui commence par soi et qui fait naitre un cercle vertueux. Celle qui nous rend vivants et rajoute de la vie à notre vie.

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Florence Binay est sophrologue, praticienne en pleine conscience et en traitement des émotions et du stress pour les particuliers et les entreprises. Formatrice et auteure, son travail est axé sur la qualité de la relation à soi en tant que clé d’équilibre et sur les intelligences naturelles contenues en tout être humain. - 121 astuces de sophrologie & autres petits bonheurs – éditions Le Souffle d’Or (page 55 de ce numéro) - Grandir Heureux & zen – éditions Solar

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Texte et portrait: Florence Binay www.detenteetsophrologie.com Facebook: Florence Binay

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Lorsque le silence est de plomb… Dans sa dimension toxique Nombre de personnes ayant vécu un ou plusieurs traumatismes dont elles se souviennent, ont expérimenté ou expérimentent encore le poison du silence dont elles ne peuvent mesurer la toxicité qu’à posteriori, si par « miracle », elles n’en succombent pas avant d’avoir libéré leur parole. La victime qui n’envisage aucune autre issue que celle de se taire à jamais et d’emporter son secret dans la tombe, souvent n’a pas conscience qu’elle a commencé à creuser elle-même insidieusement son propre tombeau à partir du moment où elle s’est tue. Elle peut être muselée par les menaces, paralysée par la peur, enchainée aux sentiments de honte et de culpabilité, ainsi qu’à la crainte du jugement, de l’incompréhension voire du rejet. Pis encore, sous l’emprise de certitudes anxiogènes, elle se condamne au silence selon « sa théorie du moins pire », car elle est persuadée que parler engendrerait des évènements incontrôlables inévitablement catastrophiques, la rendant encore plus coupable, en se voyant endosser la responsabilité d’un probable chaos, d’une explosion de son univers ; ajouté à cela, la souffrance que la libération de sa parole causerait auprès des personnes qu’elle chérie. En outre, les croyances qu’elle peut « tout passer sous silence sans conséquences » et que « porter seul(e) sa croix est un acte de bravoure, de force, de résistance, de pardon », peuvent totalement l’aveugler. Certes, cela peut révéler un héroïsme de sa part, mais celui-ci est autodestructeur alors que briser la loi du silence relève de l’héroïsme libérateur, aussi bien pour elle que pour les Autres. Cette absence de mots crée de facto la présence de maux, pour la plupart d’ordre psychosomatique jusqu’à l’apparition de maladies –mal à dire–. Ainsi, ce poids sur l’estomac, cette chose qu’on ne digère pas, celle qu’on a en travers de la gorge et bien d’autres symptômes ne sont-ils pas les cris de ce silence qui cherche désespérément à se faire entendre ? Comme l’affirmait Baptiste Beaulieu, « tous les silences ne font pas le même bruit. ». Il est vital de rompre ce silence et, quels que soient les changements qui y font suite, ils sont dans la plupart des cas moins tragiques que les projections anticipées. Parler et sauver sa peau ! Holistik magazine - 15


Dans sa dimension glaciale Sans doute, avez-vous déjà été confronté(e) à ces longs silences qui peuvent mettre mal à l’aise lors d’une conversation et à la peur du « blanc », au point de vouloir combler le vide, de remplir, de tout faire pour qu’il n’y ait aucune interruption, comme le décrivait Raymond Devos : « Dès que le silence se fait, les gens le meublent. ». « Il y a des silences qui en disent long comme il y a des paroles qui ne signifient rien. » [Édith Piaf] Selon Jacques Salomé, « communiquer suppose aussi des silences non pour se taire, mais pour laisser un espace à la rencontre des mots ». Le silence est à la parole ce que le soupir est à la musique, cette pause nécessaire qui nourrit la conversation, qui crée une boucle rythmique, marquant la fin d’une séquence et le début de la suivante, ce trait d’union entre Soi et l’Autre. C’est également un sas de décompression, un espace d’accueil, d’intégration et de partage. « La bouche garde le silence pour écouter parler le cœur. » [Musset] Nous vivons dans une société de consommation construite sur un vacarme incessant, le bruit est omniprésent et remplit tout l’espace à travers les médias, la publicité, la musique d’ambiance dans les lieux commerciaux, etc. Nombreux sont ceux qui ressentent de plus en plus le besoin de s’isoler avec leurs écouteurs le plus souvent possible au cours de la journée ou dans les transports. Très stigmatisé, le silence peut faire peur voire même angoisser, oppresser, créer une sensation de vide et être associé à la désapprobation, au désintérêt, à l’indifférence de l’Autre. Le silence est, par ailleurs, un acte fort de communication voire de non-communication. Et un silence glacial, lequel s’éternise sans explication, peut être vécu comme une violence psychique et une source d’incompréhension ou de questionnement.

Devenons des alchimistes et transformons nos silences de plomb en paroles d’or et nos paroles d’argent en silences d’or. Lorsque le silence est d’or… Le Silence (dans sa pure et noble définition, non le silence de taire une souffrance) est un précieux allié notamment pour éviter les querelles futiles et pour désarmer un conflit qui pourrait dégénérer en violence. Il a la vertu de guérir des blessures, de nourrir l’âme, de clarifier les pensées, d’accueillir le nouveau et bien plus encore, car il est le milieu naturel dans lequel la vie de l’Esprit peut s’épanouir et accroitre nos facultés de l’Imagination, de l’Inspiration et de l’Intuition. Le mental définit le Silence comme étant une absence de pensées, pourtant, Yehudi Menuhin nous enseigne que « le silence est une tranquillité, mais jamais un vide. Il est clarté, mais jamais absence de couleur. Il est rythme, il est le fondement de toute pensée. ». Le Silence est une porte d’accès à un vaste espace intérieur souvent inexploré. Il nous permet d’accéder à notre Être profond, de rentrer en nousmêmes, de contacter le lâcher-prise, la joie, la contemplation, la gratitude ; et de nous élever dans des sphères de haute qualité vibratoire, de nous connecter à notre conscience supérieure et aux dimensions spirituelles. Pindare affirmait que « le silence est le plus haut degré de la sagesse. », Bouddha que « deux choses participent de la connaissance : le silence tranquille et l’intériorité. ». Et comme le décrit joliment le proverbe : « L’arbre du silence porte les fruits de la paix », le Silence est le sésame pour trouver la paix du cœur et ce réceptacle de paix intérieure favorise le rayonnement de la paix extérieure. Holistik magazine - 16


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D’après Lao Tseu, « le silence permet de trouver son destin. ». Il convient alors de s’éloigner de l’agitation de notre civilisation, de dompter notre mental en l’éduquant à canaliser ses pensées, ses ruminations, son bavardage incessant. Ceci requiert acceptation, tolérance, patience, persévérance et discipline. À l’instar d’un sportif de haut niveau, il est nécessaire de nous entrainer quotidiennement si nous souhaitons accéder aux sommets les plus silencieux. C’est dans le Silence que l’on peut le mieux entendre le bruissement de nos besoins, de nos désirs, de nos aspirations profondes. En entrant à l’intérieur de nous-mêmes et en contactant ce sanctuaire où repose notre Essentiel, comme le souligne Martignad : « Dans le silence et la solitude, on n’entend que l’essentiel. », nous développons nos aptitudes à grandement nous écouter et à aller à la rencontre des Autres en sachant ainsi mieux les écouter et mieux les aimer. « Je suis plein du silence assourdissant d’aimer. » [Aragon] De plus en plus d’études s’intéressent aux vertus du Silence. Dans son ouvrage intitulé « Les bienfaits du SILENCE, se ressourcer dans un monde assourdissant », Thich Nhat Hanh nous ouvre une voie. Les techniques de prise de conscience corporelle, de relaxation, de méditation, de pleine conscience, les retraites silencieuses sont autant de moyens à disposition pour nous aider à nous reconnecter au Silence. Selon Patanjali, « le yoga est l’installation de l’esprit dans le silence. ».

" Et maintenant, Chhhhhuuuuut ! Installons-nous confortablement, fermons les yeux et accueillons le Silence…

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"" " " " Candice Gatti est coach personnel et professionnel, praticienne en thérapies du bien-être, art-thérapeute et a fondé le cabinet CG COACHING sur une approche holistique. Elle a créé la méthode inédite de coaching bio-inspirée « CGénial, Permaculturezvous ! » alliant la richesse des principes du coaching, du développement personnel, de la thérapie holistique et de la permaculture. Portrait, texte et illustration: Candice Gatti www.cgcoaching.fr Facebook: le Cercle des PermaCréatrices

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Passées les évidences que le silence se goûte au sortir du bruit ou qu'il peut être inquiétant lorsque l'on se trouve en montagne, tout entouré du coton de la neige ; nous le ressentons de diverses manières. On le souhaite, on le redoute, on l'appelle, on cherche à le meubler selon l'humeur du moment. De ses multiples facettes deux me parlent plus particulièrement – oui le silence à des choses à nous dire ! Côté sombre : le silence d'une voix qui ne chante plus pour moi, un être aimé – mais l'amour n'est plus – dont le son de la voix a fui avec lui. Une personne disparue qui parle peut-être à présent aux étoiles. Ces voix que mon cœur perçoit toujours manquent à mon oreille. Un vide douloureux. Côté lumière : le silence qui s'installe à l'intérieur de moi comme un baume, lorsqu'enfin le mental accepte de se taire, que les pensées stoppent leur incessante ronde tapageuse. Comme je l'aime ce silence ! Ici le vide se fait plénitude de l'âme.

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Laure Mitrani est collagiste autodidacte depuis plus de vingt ans. Un mode d’expression qui lui permet dans un même temps de créer un univers onirique, de mettre en images sa vision du monde et parfois se raconter. Tout en souhaitant laisser la place au spectateur d’imaginer sa propre histoire, son propre rêve.

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Texte et art: Laure Mitrani http://laure-collages.blogspot.fr/ Facebook: Laure Collages

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J’ai passé plus de 13 ans dans le train du manque d’estime de soi. J’ai ainsi vécu pendant longtemps une vie qui ne me ressemblait pas. Je me suis laissé dépasser par le bruit : critiques, manque de confiance, ruminations, sentiment d’infériorité, comparaisons avec d’autres femmes, anxiété, attente du miracle, peur de s’affirmer, peur du regard et du jugement des autres, etc. Tout ceci m’empêchait de me reconnecter à mon essence et j’ai oublié mes rêves de jeune fille petit à petit…

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Suite à plusieurs déclics et à des décisions importantes, j’ai commencé à sortir du « nuage de bruit » à partir de 2014 en reconquérant mon estime de soi. Et depuis, je continue à créer ma vie de Diva. C’est-à-dire une vie en accord avec mes valeurs et mes désirs authentiques.

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Vous êtes une femme qui a une vie en désaccord avec ses valeurs et ses désirs authentiques ? Je vous partage ce que j’ai appris durant le voyage vers mon silence et ma voix.

" Un long fleuve pas si tranquille que ça "

Mon aventure n’a pas été un long fleuve tranquille et elle ne l’est toujours pas. Oui, on peut s’en sortir, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Vous ferez face à différentes choses intenses, belles, envahissantes, mais toujours avec une leçon à la clé ! Et ça, c’est magnifique. Le fleuve coule entre douceur, calme, abondance et turbulence. Holistik magazine - 21


La turbulence du bruit

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essence vous permettra de créer la vie dont vous rêvez.

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Voici 3 outils que vous pouvez utiliser pour cultiver le silence, vous reconnecter à votre voix et la suivre : la méditation, l’écriture à travers un journal de vie, et la visualisation créative.

Le bruit a deux facettes. La facette externe, ce sont le regard, les opinions ou les critiques négatives et les jugements des autres. La facette interne, c’est notre propre bruit à nous : nos croyances, nos doutes et nos peurs internes. Ces deux facettes s’influencent. Ma plus grande bataille a été le regard, les opinions et les jugements des autres. C’était comme une épée de Damoclès que je traînais partout avec la peur que cela tombe sur ma tête… Quelle charge mentale intense et épuisante !

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Nous pouvons être à l’origine de notre bruit interne ou il peut être provoqué par le bruit externe. Quoi qu’il en soit, il est très important de savoir faire le silence.

" Le pouvoir du silence intérieur "

Pourquoi c’est important de créer le silence intérieur ? Il permet de : - vous reconnecter à votre voix, à votre intuition et de les entendre, - cultiver votre sérénité. Votre voix, c’est la femme que vous êtes avec vos qualités, votre vulnérabilité, vos valeurs et vos désirs authentiques. Votre intuition, c’est ce mouvement du cœur ou du corps qui vous indique le chemin à suivre en cas de prise de décision ou de questionnement. Et la sérénité, c’est ce sentiment de paix qui vous envahit lorsque vous n’êtes plus intimidée par le bruit (entre autres).

" Révélations " Le pouvoir de création "

Le bruit fait mal ou effraie. C’est tout à fait normal. Le problème ne se trouve pas là. Il y aura un problème que si vous autorisez ce bruit à vous empêcher d’aller de l’avant. Vous n’avez pas de contrôle sur les autres. En revanche, vous avez le pouvoir sur vos pensées, vos émotions et votre comportement. Alors, utilisez ce pouvoir de création qui réside en chaque femme. Lorsque le bruit prend le dessus, votre capacité à cultiver le silence et à vous reconnecter à votre

" Quelques outils magiques " " Les muses "

En plus de ces outils, vous pouvez : - écouter de la musique qui vous fait du bien ainsi que les audios / podcasts de personnes qui vous inspirent, - afficher dans un endroit visible les citations qui vous touchent.

" Une belle invitation au voyage "

Ce genre d’aventure est aussi une belle invitation au voyage. Apprendre à se reconnecter à sa voix, à prendre soin de soi, à prendre conscience de sa puissance féminine… C’est tellement enivrant et beau. C’est difficile de décrire les émotions. Il faut vraiment le vivre. Je vous souhaite une belle aventure vers votre silence intérieur et votre voix.

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Coach en amour et en soin de soi, j’aide les femmes à s'aimer, à se (re)découvrir et à prendre soin d'elles grâce à mon blog et à mon podcast Au Bonheur des Divas.

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Texte et portrait: Korotoumou Kanouté http://aubonheurdesdivas.strikingly.com/ Facebook: AuBonheurDesDivas

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Parlons-nous du silence extérieur, absence de bruit ou du Silence vivant qui se manifeste lorsque tout est au repos en nous ?

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Parlons du silence extérieur ; on peut se mettre dans un environnement silencieux, mais si l’on observe de plus près, y a-t-il pour autant absence de pensées ? Non ! Car les pensées sont actives et peut-être même le mental en train de dire : « il faut faire ceci ou cela : acheter le pain pour ce soir, faire une machine de linge … ». Et pourtant, il y a absence de bruit, mais si l’on écoute vraiment, au plus profond en nous, il y a peutêtre même vacarme intérieur.

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Pour accéder au Silence, le chemin est en soi. - Se poser physiquement, ressentir les sensations du corps, ses perceptions, se mettre à l’écoute et accueillir ce ressenti, ce que le corps manifeste, - devenir observateur des pensées ; la « fabrique à pensées » comme j’aime l’appeler. Elle fonctionne toute seule, mais lorsque l’on se met à observer les pensées, à devenir observateur d’elles, sans jugement, elles ne font que passer comme les nuages

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Gratitude dans le ciel. Et peu à peu, elles s’estompent naturellement ; le vacarme des pensées laisse place au Silence.

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Écouter, écouter d’une écoute intérieure où tous les sons n’en font plus qu’un. Ressentir le corps et toutes ses sensations, ses perceptions pour qu’elles deviennent plus qu’une sensation, une perception.

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Un son, une sensation totale du corps, une perception de l’espace qui nous entoure : devenir observateur de tout ce qui est entendu, ressenti, perçu, vu.

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Le Silence intérieur laisse place à cet espace d’accueil, accueil de ce qui est, dans l’instant.

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Une vastitude se manifeste alors : le Silence, Silence Réceptif, Silence Conscient, conscient de l’espace qui l’entoure, Silence Energie, vivant, vibrant, Silence Présence, Silence Vide.

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Marielle est énergéticienne, thérapeute. Grâce à l'ouverture du cœur et à l'écoute bienveillante, Marielle soigne et accompagne les personnes en difficultés physiques ou psychiques. Elle saura vous écouter et adapter le soin énergétique à votre cas pour établir avec vous une vraie relation d'aide. Marielle travaille en direct ou à distance accompagnant l'individu dans sa globalité.

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Texte et portrait: Marielle Bouilhac http://www.nectardamour.fr/ Facebook: Marielle Bouilhac

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C’est très rare d’entendre le silence. Encore plus rare de décider de l’écouter. Parce qu’il nous fait peur. Parce qu’il nous ennuie. Parce qu’il nous laisse tout seul avec un ami très délicat…voire notre pire ennemi : notre esprit. Notre tête ! Cette espèce d’espace vaste, vide quand on le veut plein, plein quand on le voudrait vide, qui s’accroche, qui résiste, et qui fait beaucoup de bruit. S’il pouvait s’incarner sous une forme terrestre, il ressemblerait à un écureuil, sautant à toute vitesse de branche en branche ; impossible de l’attraper, même difficile de le voir ! Ou bien à un personnage loufoque et schizophrène, passant du rire aux larmes, un moulin à paroles tantôt invincible, tantôt suicidaire ! Pas facile un ami pareil… Alors on l’évite. On l’évite avec plus de bruit. On se tourne vers un autre ami : l’ego. Lui, il ne connaît pas la sourdine ! Il a toujours besoin de plus. Il pense que plus, c’est mieux. Plus d’arrogance, plus de larmes, plus de poudre aux yeux pour dissimuler plus de chaos. Il est à côté de la plaque ! Mais il pense qu’il va être vu, qu’il va être aimé. Plus de bruit encore. C’est sa carapace, son armure pour gagner la bataille. L’écureuil suicidaire et l’ego sans sourdine communiquent entre eux. Ils réfléchissent, ils philosophent. Certains jours, leurs échanges sont fructueux et paisibles ; d’autres, c’est plus chaotique…

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Cependant leur lien reste fort, car ils ont un projet commun : ils cherchent la tranquillité ! Leurs incessantes conversations les mènent de découverte en découverte. Ils font des expériences. Ils essaient de se concentrer, ils essaient de ne plus parler, de ne plus penser, mais c’est si dur ! Ils jettent l’éponge, souvent. Toutefois, ils ne lâchent jamais le morceau. Un jour, lors d’une énième tentative avec une nouvelle technique de méditation révolutionnaire arrivée tout droit d’Amérique, ils réussissent à se taire. Ils ont réussi à ne pas se regarder. Ils ont réussi à s’oublier un peu. Pas longtemps. Pas même 5 secondes ! Mais ça leur a fait du bien. C’était donc possible !

Pauline Maton-Weston est naturopathe en Provence ainsi qu'à Bristol, en Angleterre. Passionnée de plantes médicinales et de nutrition, elle accompagne ses clients du monde entier vers une vie plus saine, plus simple et plus nature.

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Texte et portrait: Pauline Weston-Maton www.soakupthewild.com

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Il leur a montré le chemin. Il parle très peu en général, il est très silencieux. Il a une jolie voix douce, pleine d’amour et de candeur : le cœur. Et il leur a dit : « Regardez la Nature : elle évolue sans cesse, elle change de couleurs, de formes, elle nourrit, elle abreuve, elle soigne le corps et même l’esprit. Elle est d’une richesse inquantifiable et insoupçonnée. Elle est la beauté infinie que beaucoup de gens ne verront pas. Et pourtant, humble et silencieuse, elle continue. Elle continue à donner, à aimer, à chatoyer et se faire belle. Sans bruit. Moi, je suis comme la Nature. Je travaille sans cesse, sans me plaindre. J’aime, je ris, je pleure… en silence. Même quand je suis triste, je continue. Je continue de travailler, d’aimer, d’espérer. J’existe pour vous. J’existe pour que vous existiez. Parfois, vous me fatiguez avec votre vacarme, et pourtant je vous aime. Et je voudrais être votre ami. Même si je ne parle pas beaucoup, j’ai des choses à vous dire. Est-ce que vous voudriez bien vous installer avec moi, confortablement comme devant un bon feu de cheminée en hiver, arrêter votre bruit, et écouter mon silence ? »

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témoignages / récits de vie

Je m'appelle Emeline Bailleux (AimeLine depuis que j'ai compris la symbolique de mon prénom), j'ai 32 ans, officiellement professeur de français. En 2014, la maladie d'Hashimoto est venue me (R)éveiller à moi-même et depuis je suis une Femme en chemin qui découvre le pouvoir des mots et qui tente d'ensemencer les âmes en chemin pour trouver la graine magique qui ne demande qu'à germer à l'Intérieur d’euxmêmes.

Dans le Silence de mon Jardin Intérieur je me suis trouvée, Moi Graine bien enfouie dans la Terre jusqu’ici. Pour me trouver dans ce Silence Natur’Elle, il a fallu que j’accueille tous les autres Silences nécessaires. Dans le Silence de mon Corps mis en repos forcé, j’ai compris qu’il fallait que j’écoute ma Voix Intérieure qui me demandait de me révéler à la Lumière du Soleil. Dans le Silence de mon Âme, il y a avait tant de choses à Ecouter. Semeuse de Mots & Dans le Silence du Passé, il y avait beaucoup de bruits pour ne rien dire, beaucoup de Jardinière de l’Âme bruits pour juger, beaucoup de bruits pour ne rien construire. http:// jardindessenciel.wixsite. Dans le Silence de mon Jardin Intérieur, une Plume est venue se poser entre mes pieds com/jardindessenciel nus pour me demander à présent de faire du bruit avec les Mots. Dans le Silence de mon Intérieur Douillet, j’ai osé écouter ce que mon âme avait à me Facebook: jardinessentiel dire pour faire encore plus de bruit dans ce monde. Dans le Silence du Monde, mon Âme m’a fait comprendre que j’avais une place à prendre et qu’il fallait cesser de me taire. Dans le Silence de mes Peurs, j’ai appris à oser pour avancer, à me planter pour pousser. Dans le Silence de mon Cœur, j’ai réappris à ouvrir les portes et à être douce avec Moi. Il a fallu beaucoup pleurer pour autoriser le Silence à s’installer en Moi. Aujourd’hui, dans le Silence de mon Être tout Entier, on fait de la Musique, on écrit et on se rencontre. Dans le Silence de mon Âme, on essaye de faire de la Vie une Fête pour réveiller les Bruits de la Vie. Dans le Silence aujourd’hui, j’écris dans le tintamarre des touches de mon clavier, dans le crissement de ma plume sur le papier. Dans le Silence, j’ai appris. Dans le Silence, j’ai grandi. Dans le Silence, je Suis, parce que dans le Silence je me suis trouvée. Dans le Silence aujourd’hui, je fais de Moi la personne la plus importante de ma Vie. Dans le Silence de mon Cœur, aujourd’hui, je m’aime toute Entière.

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témoignages / récits de vie

Tout a commencé il y a deux ans de cela. J'étais assistante ressources humaines dans un grand Ministère sur Paris. Un poste qui me plaisait, même si le cadre autour n'était pas forcément agréable. Pour la première fois je fus confrontée à ma couleur de peau et au regard des autres. Un rejet pour certains, dans le milieu où j’étais, même si j'ai la nationalité française. Eh oui, on ne penserait pas que certains soient aussi anciens et stupides dans leurs attitudes jusqu'à vous appeler pour vous traiter d’ « esclave » en « plaisantant » ou vous dire que vous n'êtes pas une vraie Française, car vous êtes de couleur. J'étais tellement choquée sur le coup de ce genre de propos que je ne répondais pas. Puis, le harcèlement moral s'est amplifié au fil des mois pour ne laisser plus aucune place à la plaisanterie. La violence, la méchanceté gratuite et des mots qui dépassaient leurs pensées. Un humour plus que noir et moi qui mourrait à petit feu. Mon enthousiasme était en train de s'éteindre. Devais-je accepter ces attitudes malveillantes pour un super salaire à ce poste-là ou devais-je le quitter ? Je n'ai vraiment pas eu le temps d'y penser. Après des nuits de cauchemar, le burn-out a 'sonné' un matin à ma porte. Mon cerveau et mon corps ne répondaient plus. Je ne voulais plus aller travailler, je ne voulais plus côtoyer ces goujats, ces barbares, ces ignominies, ces personnages qui me renvoyaient à ma couleur de peau et à mes origines qui n'avaient pas leur place chez eux, comme ils le disaient.

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Amal BAKKAR, 42 ans maman de deux enfants, ancienne assistante ressources humaines dans une administration, actuellement à la recherche d'un emploi. En attendant, je fais de la méditation, du Hatha yoga. J'adore lire des livres de développement personnel. Voici mon blog parents-enfants http:// www.blog-parents.fr/ mixparents-mixenfants/ Mon compte Facebook amal.bakkar


Mon mari et mes deux enfants ne me reconnaissaient plus. J'avais perdu 20 kilos en deux mois, ne mangeais plus ou peu. L'anorexie sonnait à ma porte également. Mon mari, devant mes larmes et ma maigreur, dans la panique m'a proposé d'aller consulter un médecin d'urgence. Dieu merci, le médecin m'a déclaré sujette au burn-out. Un mal du siècle m'a-t-il dit. J'avais le brouhaha dans ma tête, des cris, des larmes. Je souhaitais et j'aspirais au silence. Un silence qui devait s'imposer pour me réparer et apprendre à me reposer sur ce mal-être. Puis, surtout dormir.

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Je fus interné un mois et demi dans une clinique de repos. Un havre de paix avec un grand jardin pour me promener, écouter les oiseaux. La nature. Pas de reproches, pas de haine, pas de harcèlement. Je n'étais plus victime, mais actrice de ma vie silencieuse. Je voyais mon mari et mes enfants qui me rendaient visite le week-end. Leurs sourires me pansaient l'âme. Ils me faisaient du bien.

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Puis, j'ai appris le silence de la méditation et du yoga. Deux activités de la clinique qui m'ont fait du bien. La méditation, deux fois par semaine, pour me recentrer et me connecter à mon âme, gérer mes colères intérieures, mes non-dits, ce que j'avais subi. Le yoga était un moyen pour moi de me connecter à mon corps et également de le sculpter avec douceur et dynamisme.

Un plaisir qui fait écho en moi deux ans après ce drame et qui est devenu mon compagnon de Vie saine. Un silence qui m'est nécessaire pour apprendre à vivre avec les autres, ma famille, quelques amis qui sont restés et qui m'ont soutenu. Un silence à la valeur d'or que je ne subis pas, mais que j'ai appris à apprivoiser, à dompter pour mon bien-être personnel.

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Maintenant, je suis dans la transmission de ce magnifique silence avec mes enfants. Je leur apprends à conjuguer avec ce silence. À digérer les choses, les actes qu'ils font. Je leur apprends à ouvrir des parenthèses de silence, pour équilibrer leurs journées pleines de brouhaha à l'école. Et sincèrement, ils adorent. Ils apprécient leurs petits moments méditatifs qui les aident à mieux connaitre leurs envies, à écouter leur fatigue éventuelle ou bien, à mieux démarrer les activités de la journée. Le plus extraordinaire dans ce chaos que j'ai vécu c’est que j'ai trouvé le calme, me suis recentrée sur l'essentiel de la vie et ce que je ne voulais plus vivre. Je ne suis plus un masque de société. Je suis MOI. Je m'assume. Et le silence est devenu ma meilleure arme. Mais la parole aussi ! Merci la Vie.

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J'ai appris à apprécier le Silence avec parcimonie, avec plaisir. Holistik magazine - 30


Lorsque j’évoque ce mot me vient l’image de la neige étouffant les bruits sous son nappage poudreux. Me vient aussi un souvenir très ancien où, enfant, j’avais fait une retraite de deux jours auprès de nonnes ayant fait vœu de silence. J’avais été très impressionnée par ce retrait volontaire, seulement rompu lors de la prise des repas par la lecture des Écritures. Depuis lors, il m’est resté ce sentiment de paix permettant la reliance avec soi, l’écoute intérieure permettant de s’écouter et de s’entendre. Dans le silence émerge l’intuition, cette petite voix ténue, incarnant notre sagesse ; elle sait ce que notre mental omnipotent, omniprésent, ignore. Notre sagesse interne naît de ce calme profond, ne se ridant pas sous l’impact, l’altérité des choses de la vie. C’est en se retirant du bruit que l’on se reconnecte à qui l’on est fondamentalement, que l’on peut prendre de la hauteur sur le quotidien. C’est dans le calme né du silence que le corps et le mental se ressourcent. C’est probablement ce vide apparent qui impressionne certaines personnes : il leur faut un bruit de fond pour leur rappeler que la vie bat son pouls depuis notre gestation, jusqu’à notre dernier souffle.

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« Certains trouvent que le silence est insupportable parce qu’ils renferment beaucoup trop de bruit en eux-mêmes. » Robert Fripp

" En étant constamment entouré de bruit, beaucoup croient vivre, alors qu’ils ne font qu’exister.

Serait-ce se fuir que de s’étourdir dans un ailleurs trépidant ? Serait-ce se fuir que de s’étourdir pour ne pas penser? Est-ce que le bruit atténue la notion de solitude non choisie ? Toutefois, c’est dans ce sentiment de vide que tout peut se créer de nouveau : on ne peut remplir ce qui est déjà plein. Faire silence, c’est laisser aller le trop-plein de nos pensées et entendre la terre bruisser. Le silence épouse bien la lenteur, favorisant l’ouverture de l’espace et du temps. Le rythme s’adoucit en conscience. L’harmonie naît de l’équilibre d’un temps pour soi dédié au calme et d’une vie sociale plus agitée. Goûterait-on le silence avec délectation s’il ne naissait pas du contraste avec l’agitation de notre monde ?

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Charlotte Saintonge, auteur de treize livres d'épanouissement personnel, animatrice en expressions créatrices.

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Texte et portrait: Charlotte Saintonge charlottesaintonge.e-monsite.com

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Au commencement était le Verbe...Un son, une vibration. Cette vibration a émergé du silence et a donné naissance et forme au monde manifesté. Ainsi, il y a toujours deux aspects à toute chose : la vibration et le silence, le manifesté et le non-manifesté, la création et le potentiel infini d'où émerge cette création. Ces deux aspects de la réalité, comme les deux faces d'une médaille, ne forment qu'un - une boucle ininterrompue grâce à laquelle la Présence Silencieuse du Créateur se projette dans sa propre Création afin de se découvrir, se vivre, s'expérimenter. Nous, en tant qu'êtres humains, sommes des parties intégrantes de cette Création, et donc nous sommes autant d'outils dont le Créateur dispose pour évoluer.

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Les écoles des mystères affirment que ce que nous appelons « réalité » est en fait le rêve du Créateur, dans lequel il peut oublier qui il est, interagir avec lui-même et apprendre de lui-même à travers tout ce qui compose ce rêve. C'est la même chose pour nous lorsque nous rêvons : il y a différents lieux, différents personnages et une intrigue au sein de laquelle nous évoluons en tant qu'être individué. Et pourtant, les lieux, l'intrigue et les personnages sont intégralement générés par notre propre conscience. Ils font donc partie intégrante de nous. De même, dans le grand rêve du Créateur, nous, en tant qu'humains sommes partie intégrante de Lui. L'ultime réalisation est de comprendre que tout est Un.

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En tant que thérapeute travaillant avec des états modifiés de conscience, j'ai me suis rendue compte assez rapidement d'une dimension intérieure très profonde que chaque être humain possède en soi. Notre psyché est tel un océan : agitée à la surface, mais calme et immobile au fond. Ce que nous appelons notre « moi » est justement créé par l'agitation de la surface, agitation mentale, agitation émotionnelle et physique. Nous faisons du sport, allons aux rendez-vous et au travail, nous résolvons des problèmes et y trouvons des solutions, nous rêvons, nous aimons et nous détestons, nous nous projetons dans le futur et nous repensons au passé... Tout ceci n'est que la surface de l'être que nous sommes véritablement.

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Mais il suffit de plonger plus profondément en soi pour découvrir qu'à la base de notre personne il y a cette Présence Silencieuse qui n'est ni ceci, ni cela, mais simplement EST. Un état pur d'Être sans besoin d'être quelque chose ou quelqu'un de particulier. C'est le niveau de conscience où opère le Créateur, et nous découvrons alors notre unité avec Lui en réalisant que notre « moi » de tous les jours est une manifestation partielle du potentiel illimité de Sa conscience.

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Si notre identité véritable est celle du Créateur, si c'est lui qui rêve la vie du « moi », alors il nous est possible, en entrant en contact avec Sa Présence Silencieuse en nous, de diriger son rêve à notre avantage, et par conséquent de transformer positivement notre réalité et notre personne. La Présence Silencieuse a le pouvoir de nous guérir, de nous fournir les ressources et l'aide dont nous avons besoin au cours de nos aventures. Elle est ce que certains appellent Dieu, l'Univers ou le Moi Supérieur. Et Elle nous est directement accessible avec un peu d’entraînement.

Cette présence est pour moi ce que certains appellent le « superconscient », ou le Moi Supérieur. Notre Moi Supérieur est un aspect plus évolué de nous-mêmes. Il possède une vision globale de notre évolution et de là où nous en sommes dans la vie. Pour autant, il n'est pas séparé de nous. En fait, notre Moi Supérieur est nousmêmes, lorsque nous parvenons à un état de conscience élargi et déconnecté des mondanités de la vie terrestre. À ce niveau nous pouvons accéder à la sagesse de notre Moi Supérieur et aux sensations uniques d'expansion de conscience.

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Ce mois-ci je vous propose une séance audio d'hypnose qui vous amènera à la rencontre de votre Présence Silencieuse : Séance d'hypnose (cliquez pour suivre le lien)

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Anastasiya AKHADOVA est sophrologue à Lyon et en ligne. Elle aide ses clients à traverser sereinement les crises existentielles et à se libérer des émotions difficiles en guérissant leurs blessures intérieures.

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Texte et portrait: Anastasiya Akhadova www.mapausesophro.com/ Youtube: Ma pause sophro

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J'appelle les membres de ma communauté « les Sophronautes » : sophro- , comme la sophrologie, science de l'harmonie de l'esprit, et -nautes, comme navigateurs. Nous naviguons les états de conscience harmonieux, nos voyageons à l'intérieur de notre esprit afin de nous découvrir, nous guérir et évoluer. Au cours de nos voyages intérieurs, il n'est pas rare que nous rencontrions la Présence Silencieuse en nous.

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Tout ce qui vit sur terre a naturellement besoin d'espace vital. Lorsque l'être humain a l'espace vital qui lui est nécessaire, cela le rend plus vivant, énergisé et créatif. Un être humain sans son espace vital est comme un animal sans territoire. C'est contraire aux lois biologiques et naturelles. L'être humain a besoin d'espace physique, d'espace émotionnel et d'espace mental. Sans cela, il a le sentiment de n'être rien, de manquer d'amour. Votre espace physique, c'est l'endroit où vous habitez, votre chambre, votre lit, vos biens, votre espace au travail, vos outils de travail et tout ce qui vous appartient. C'est aussi votre corps : votre santé, la nourriture que vous ingérez, les odeurs et les touchers des autres. C'est également votre vie et votre mort. Votre espace émotionnel est formé par vos désirs, vos buts, vos choix quotidiens, votre horaire, votre temps, vos amis, votre travail, votre ressenti ainsi que la beauté présente dans votre vie. Votre espace mental quant à lui est défini par votre choix d'études, vos connaissances, vos pensées, croyances et peurs, votre courrier, vos engagements et vos moments de solitude pour réfléchir. Votre capacité à délimiter et faire respecter votre espace physique, est le reflet de votre capacité à délimiter et respecter votre espace émotionnel et mental. C'est le reflet de votre capacité de vous affirmer, de vous respecter et faire respecter les besoins de votre être. Observez si vous vous respectez et si vous vous faites respecter dans tout ce qui concerne votre monde physique et vous saurez à quel degré vous respectez votre espace émotionnel et mental.

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Vous aspirez probablement - comme tout le monde - à avoir tout l'espace voulu, mais peut-être pensez-vous que c'est impossible en vivant et travaillant avec d'autres personnes ayant elles, des besoins différents. Par exemple : Vos enfants crient en s'amusant alors que vous voudriez du silence pour vous reposer; Vous n'aimez pas les amis de votre conjoint ou vice-versa; Votre conjoint aime accumuler de vieux objets alors que vous préférez vous en débarrasser; Vous aimez et voulez sortir souvent alors que votre conjoint préfère rester à la maison. Vo u s v o u s d e m a n d e z probablement: Comment arriver à avoir mon espace vital si précieux et pourquoi certaines personnes y arrivent-il plus facilement que d'autres? Si vos parents - surtout le parent du même sexe que vous - ne vous a pas montré par l'exemple à délimiter et respecter votre espace, vous aurez plus d'efforts à faire pour y arriver. La plupart des parents ne sont pas structurés et disciplinés, ils ne savent pas se respecter. Ils sont soit trop dans le " laisser-faire " ou trop dans le contrôle et la retenue des enfants. C'est la raison pour laquelle la plupart d'entre nous avons à apprendre à délimiter l'espace dont nous avons besoin. Voici quelques indices permettant de vérifier si vous avez de la difficulté à délimiter et respecter votre espace : Vous ne respectez pas l'espace des autres : vous voulez les contrôler et les changer. Si c'est le cas, les autres agissent sûrement de la même façon avec vous; Vous croyez au " vivre et laisser vivre " dans le monde du " avoir et faire "; par exemple, les autres

membres de la famille font ce qu'ils veulent dans votre espace et vous croyez que c'est de les aimer que de les laisser faire. Vous vous sentez coupable de réclamer votre espace. Exemple : Quelqu'un vous crie dans les oreilles, vous l'arrêtez fermement et vous vous sentez coupable par la suite d'avoir été aussi ferme ou direct; Vous avez peur qu'on vous traite d'égoïste lorsque vous ne voulez pas prêter quelque chose ou donner de l'argent à quelqu'un, ou lorsque vous osez faire vos demandes. Exemple : Vous n'osez pas demander d'éviter de fumer dans votre auto. Vous faites des pirouettes pour ne pas être rejeté ou abandonné. Vo u s d é v e l o p p e z u n e maladie - que vous avez créée inconsciemment pour avoir la paix et récupérer l'espace dont vous avez besoin. Moins vous respecterez et ferez respecter votre espace, plus les autres vous envahiront. C'est comme un animal qui ne délimite pas son territoire avec sa senteur, les autres animaux vont empiéter son territoire. Souvenez-vous que ce que les autres vous font est un reflet de ce que vous vous faites à vous-même et de ce que vous faites aux autres. Les accuser et vouloir que les autres vous donnent de l'espace ne vous amènera nulle part. Ça doit d'abord venir de l'intérieur de vous. Voici quelques suggestions pour y arriver. Devenez conscient de ce que vous voulez vraiment en prenant quelques minutes pour tout noter. En revoyant les définitions de l'espace physique, émotionnel et mental, précisez ce qui serait l'idéal pour vous. Décidez ensuite que vous seul pouvez établir votre espace. Holistik magazine - 37


Discutez-en avec les personnes qui vous entourent. Demandez-leur ce que serait l'idéal pour eux au niveau de leur espace. Voyez ensemble comment chacun pourrait trouver satisfaction. Il existe toujours des solutions gagnantes pour chacun. Vous n'arriverez probablement pas à respecter et faire respecter votre espace complètement du premier coup. À la fin de chaque journée, vérifiez si vous vous êtes senti étouffé, si vous sentez avoir manqué d'espace ou si vous ne vous êtes pas senti respecté par vous-même ou par quelqu'un d'autre. Si c'est le cas, notez dans quelle situation et réfléchissez sur ce que vous pourrez faire différemment la prochaine fois. Donnez-vous le droit de ne pas être capable de faire respecter votre espace tout à fait encore, sachant qu'un jour vous y arriverez. Chaque jour, notez ce qui vous a fait vous sentir dans votre espace et félicitez-vous de l'avoir fait. N'oubliez pas que vous avez le droit d'avoir des besoins différents des autres. Souvenez-vous de ces besoins, ils sont importants. Personne au monde ne peut délimiter votre espace à votre place. C'est votre responsabilité de le faire et c'est seulement ainsi que vous arriverez à vivre dans votre propre espace vital tout en respectant l'espace des autres. Sachez que tout comme il y a suffisamment d'air pour tous, il y a suffisamment d'espace sur cette planète pour tout ce qui y vit !

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Lise Bourbeau est fondatrice de l’école Écoute Ton Corps et auteure de 25 livres dont son tout nouveau "Écoute Ton Corps-version homme". Découvrez son site Web à www.lisebourbeau.com et consultez le site www.ecoutetoncorps.com pour plus d’information sur les ateliers de l’école qu’elle a fondée.

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« Être libre, c’est être maître de ses pensées ». Lorsque j’ai lu ces mots de Matthieu Ricard dans son livre Plaidoyer pour le Bonheur, j’ai eu la sensation d’avoir fait la plus grande découverte de ma vie. C’était la réponse à mes questions les plus obsessionnelles: qu’est-ce que la liberté ? Comment l’atteindre ?

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Lorsque je me suis lancée dans l’entrepreneuriat, je pensais être enfin libre. Personne pour me donner des ordres, travailler comme je voulais, quand je voulais et si je voulais, la possibilité d’exploiter enfin tout mon potentiel. C’était forcément ça la clé de la liberté. Mais la réalité fut bien différente. Certes j’avais toutes ces choses et pourtant, j’ai vécu mes débuts de chef d’entreprise comme un vrai calvaire. Je suis devenue l’ombre de moi-même, engloutie jour après jour sous des pensées toutes plus négatives les unes que les autres. Je n’étais pas libre, j’étais prisonnière de moimême. Quelle ironie !

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Quand on touche le fond, peu importe la raison, on ne sait plus quoi faire. Alors on redouble d’efforts, on réfléchit, on se débat, on analyse, on cherche encore et encore de nouvelles solutions, de nouvelles options. C’est un peu comme s’atteler à creuser un tunnel avec une petite cuillère pour s’échapper de sa cellule. Parfois ça fonctionne, parfois non, mais indéniablement on finit par glisser lamentablement un peu plus bas. J’ai fait ces tentatives bien des fois, mais une seule chose m’a permis de mettre un terme à tout cela et de remonter la pente petit à petit, sans glisser : le silence. Holistik magazine - 40


Trouver le silence à l’extérieur de soi apaise, mais faire le silence en soi libère. C’est comme enfin voir que pendant tout ce temps, la clé était sur la serrure, à portée de main et qu’il suffisait de pousser la porte pour retrouver sa liberté.

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Cela ne se fait certes pas du jour au lendemain, faire le silence en soi demande du temps et de la détermination, mais c’est tellement plus simple que toutes les autres solutions, tellement moins éreintantes. Cela demande aussi du courage pour traverser calmement le tumulte des pensées et oser les observer, sans faillir.

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La pratique quotidienne de la méditation a été la solution qui m’a permis d’atteindre le silence. Même cinq ou dix minutes, assise ou allongée, en écoutant une méditation guidée ou non, je me suis fixé comme objectif d’en faire tous les jours sans exception, sans excuse. Je ne voulais pas une pratique parfaite, je voulais simplement en faire une habitude, un réflexe pour trouver chaque jour un peu de tranquillité. Et c’est grâce à cette ténacité que j’ai fini par faire le silence en moi.

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95% de nos pensées sont les mêmes que celles de la veille. Imaginez le désastre lorsque l’on traverse une période difficile et que l’on ressasse jour après jour les mêmes choses. Je parie que vous voyez parfaitement de quoi je parle. Si la méditation reste à mes yeux, la clé essentielle pour atteindre le silence et donc la liberté, comme tout dans la vie, chacun peut trouver la méthode qui lui correspond le mieux : marcher dans la nature, écrire, peindre, faire du yoga, de la musique. Peu importe tant que c’est la clé qui déverrouille votre esprit.

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Ne sombrez pas dans une croisade contre vos pensées, acceptez-les, acceptez que cela prenne du temps. Comme dans des sables mouvants, moins vous luttez et moins vous vous enfoncerez. Puis vous commencerez par apercevoir les vertus du silence jusqu’à les ressentir pleinement.

l’arbre, prendre de la hauteur pour découvrir la situation telle qu’elle est et non telle que nous la voyons. Savoir faire le silence, c’est savoir penser et ressentir par soi-même, c’est être capable de penser en dehors de la pensée commune et d’oser faire des choix qui nous correspondent à défaut de correspondre aux attentes que l’on a de nous. C’est être capable de comprendre qui l’on est, pourquoi on ressent ce que l’on ressent et de s’aimer plutôt que de se détester et de se juger.

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En hiver, toute la nature se replie sur elle-même avec humilité. C’est une période idéale pour prendre le temps d’observer ce qu’il se passe à l’intérieur de nous, plutôt qu’à l’extérieur, et de faire le silence en soi. Loin de sa réputation angoissante, vous découvrirez je l’espère tout le confort et le réconfort qu’il peut vous apporter.

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Alors, tendez la main, et tournez la clé ! La liberté est juste derrière la porte.

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Emilie est une multipotentielle accomplie. Fondatrice et gérante de la société d’évènementiel artistique et culturel Ar’péro, elle œuvre conjointement dans le développement international et l’aide humanitaire depuis près de dix ans. Egalement écrivain, elle a publié son premier roman, Le Cordon d’Argent aux éditions Abatos (page 55 de ce numéro).

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Texte et portrait: Emilie Compignie http://ar-pero.com Facebook: artenafterwork

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Le silence permet de se reconnecter à son intuition, de faire le tri sans lutter et de prendre la bonne direction. Le silence permet de découvrir son potentiel créatif et créateur pour modeler sa vie à son image. C’est aussi changer de perspective et voir la forêt qui se cache derrière

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Energéticienne, sophro-relaxologue et coach, Marie-Christine consulte à Paris, par téléphone ou Skype. Spécialiste de la lecture des Archives Akashiques – la mémoire de l’âme, elle accompagne les personnes désireuses de se relier à leur part sacrée et intuitive. Texte et portrait : Marie-Christine Delhaye http://www.reliance-coeur.com h t t p : / / w w w. f a c e b o o k . c o m / ArchivesAkashiques/

Dans le silence, j’entends qui je suis. " Je suis UN. Je suis fragment du UN. Je suis UN et multiple. Le silence me permet de rentrer dans mes profondeurs intérieures, de contacter mes parts d’ombre (mes peurs, mes colères, mes blessures), mais aussi ma lumière, mon étincelle de vie. Dans le silence, j’explore. Dans le silence, je créé. Dans le silence, la présence est. Et moi, j’observe. Le silence est mon refuge. Pour certains, le silence peut être assourdissant, source d’angoisses, de terreur. Face à face avec soi-même, le silence est fui. En fuyant ce silence, je me fuis moi-même. Je m’éloigne de moi. Je ferme la porte à une rencontre authentique avec moi-même, une rencontre sans faux semblants, sans artifices. Dans le silence, point de tricherie. Bas les masques ! Dans le silence, point de mensonges.

Le silence est un miroir. Il permet de se voir, se découvrir. Le silence est une mise à nu. Comment suis-je dans le silence ? Quel est mon rapport au silence ? Comment se sent mon corps ? Suis-je détendu.e ou est-ce que je fais tout pour fuir cet état de silence ? Mon rapport au silence parle de mon rapport à moi m’aime. En parvenant à apprivoiser le silence, c’est moi que j’apprivoise. J’accède alors à cette capacité à être en présence de moimême sans crispation. Le silence est un chemin de retour à soi, de réconciliation avec soi. Lorsque je suis en accord avec moi-même, le silence ne m’effraie pas. Lorsque j’ai guéris mes peurs, mes colères et mes blessures, je peux accueillir le silence sereinement. Je peux m’asseoir dans la présence bienveillante du silence et goûter à la paix intérieure. Dans cet état de paix intérieure, les notions de temps et d’espace n’existent plus. Ma conscience est libre et peut voyager. La densité de mon corps s’allège. Je suis. Holistik magazine - 43


Il y a 6 ans, je débarque dans cette ville totalement chaotique, vibrante, bruyante. Saigon au Sud du Vietnam.

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Immergée dans cette atmosphère, je vis ma vie, j’essaie de m’adapter, je m’agite jusqu’au jour où je m’épuise. Je me sens comme au bord d’un précipice, prête à sombrer. Je sens que quelque chose de plus fort que moi m’appelle. Je sens cette aspiration. Je comprends que cet environnement n’est que le reflet de ce que je vis finalement aussi dans ma tête. Et c’est à cet instant précis que j’ai ressenti cette urgence.

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Ce voyage dans cette contrée lointaine m’a donc offert la possibilité d’aller explorer mes propres contrées avec une densité jamais expérimentée auparavant. La puissance de ce lieu m’a invité à entrer dans mon silence. J’ai découvert sa beauté…et son luxe.

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Le silence est une richesse. J’ai commencé à tâter le silence avec la pratique du yoga à travers la respiration et le mouvement en conscience. N’entendre plus que son souffle d’abord. Souple, intense et apaisant. Danser avec lui et le laisser m’effleurer puis me pénétrer pour m’offrir un autre espace dans ma vie. Tant intérieur qu’extérieur. Le silence n’est que vide et ça peut être effrayant. Cette rencontre qui, au premier abord, peut être acide m’a été plutôt douce et accueillante. Je sentais déjà que je me donnais la possibilité d’un contact rassurant dans lequel en tout cas, je prenais plaisir.

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Puis j’ai rencontré la méditation assise qui m’a conduite à aller plus en profondeur dans l’aventure du silence : apprendre à véritablement faire silence. Cette immobilité physique m’a fait prendre conscience de toute son ampleur et sa richesse. J’ai été saisie d’une autre saveur, beaucoup plus fine et en même temps beaucoup plus dense. Beaucoup plus vibrante.

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Taire. Se taire. Garder le silence. Faire silence. Vivre le silence. Le silence est fort. Il nous permet de nous reconnecter à nous-mêmes. Axe central autour duquel on se met en mouvement. Axe autour duquel on gravite pour à la fois s’ancrer et s’élever. J’ai ici compris de l’importance du regard que l’on pose sur Soi et de l’importance de la qualité de présence avec laquelle on écoute tout ce qui nous touche, nous chatouille, nous érafle, nous heurte parfois…

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La musique du silence n’est pas toujours douce. Sureau dit que pour que le silence soit écouté, il faut qu’il soit révélé. Le silence n’est pas le contraire du bruit. Non, vivre le silence nous apprend à être attentifs aux bruits qu’on n’entend pas, à ces bruits souterrains que nous murmure notre âme. Je parlais tout à l’heure de l’espace tant intérieur qu’extérieur que le silence nous ouvre, ces espaces auxquels on s’ouvre pour entrer en résonnance et vivre l’expérience du silence.

et testé le silence sous ses différentes saveurs: rêveur, créateur, recueillant.

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L’âme humaine est une harpe silencieuse. Moins je me laisse atteindre par le brouhaha extérieur, plus je suis présente à moi-même, plus j’agis avec justesse et joie. Il y a une musique du silence et depuis je me laisse guider par sa mélodie…

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Claire Bailliez Fondatrice de l’agence Grana skills. Ce qui m’inspire et me rend vivante, c’est de permettre aux personnes que j’accompagne à oser s’exprimer pleinement, s’éclater et avancer en toute fluidité.

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Texte et portrait: Claire Bailliez www.granaskills.com https://www.instagram.com/claire.bailliez/

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Depuis ce moment, je me suis reconnecté à mon âme dans toutes ses manifestations. J’ai rencontré Holistik magazine - 45


Pashupatinath(1) semble aussi désert qu’il est obscur. Silence. Seule la faible lueur dansante d’un bûcher au-delà du temple donne vie à ce lieu dédié à la mort. Ensemble, nous franchissons le passage qui descend en pente douce vers les ghats(2), silencieux nous aussi. La paix règne entre nous, et je nous sens reliés par cette marche vers Bishwa et son père. Un premier groupe est réuni près du bûcher d’où émanait la seule lumière. Nous marchons le long des ghats, en quête attentive de Bishwa et de ses proches. De l’autre côté du pont, seul le visage connu de Bishwa nous indique le groupe que nous cherchons ; à leurs pieds, le linceul orange dont la couleur vive semble vouloir nier la mort elle-même enveloppe le corps du père, allongé sur l’espace incliné au milieu des escaliers, les pieds presque au bord de l’eau. Bishwa est là, pieds nus sur la pierre teintée des pigments rituels rouges, le jean roulé sous les genoux. L’expression de son visage m’évoque celle d’un petit garçon. Autour de lui, une quinzaine de personnes debout sur les marches, semblent attendre, désœuvrées. Une certaine émotion me gagne, un sentiment de solennité, que je suis sans doute la seule à ressentir. Des hommes présents, tous népalais, se dégage une telle impression de « normalité » que je me sens isolée dans ma perception de la mort. Pour eux, l’instant n’a rien d’extraordinaire, visiblement. Ils sont justes « là », si habitués à partager ce temps de la crémation. Bishwa nous a vus. Échange de regards chargés de nos liens, emplis de tacite proximité, d’assurance de notre présence, d’amitié, de partage de ce qui se joue. Parler est superflu. Nous sommes tous là près de lui. Il prend l’essentiel que représente notre présence sur ce ghat dans la nuit, silencieux à quelque distance du groupe. Cela lui suffit, je le sais. Je sais aussi que nous voir lui fait du bien, même s’il ne semble pas en avoir besoin. (1)

-Pashupatinath - est le plus haut lieu sacré pour les crémations au Népal. Être incinéré là signifie pour les Hindous être lavé de tous

(2)

ses péchés. " Holistik magazine - 46 - Ghats - sortes de quais en bord de rivière, constitués de marches qui descendent jusqu’à l’eau, et ponctués de plateformes dédiées aux crémations.


Cependant, son père est mort il y a trois ou quatre heures ! Sa tranquillité nous touche et force notre respect. Le franchissement du passage du chevet du malade à ce ghat de crémation me semble trop rapide, mais le visage de Bishwa ne montre ni surprise ni résistance. Il suit le cours d’une séparation pour nous si souvent douloureuse avec une simplicité qui me remue, mais dont la paix me gagne. Retentit alors le son rauque d’une conque, et je vois un jeune homme qui souffle dans un gros coquillage blanc, celui-là même avec lequel on chasse les démons dans les rues la nuit avant un certain festival. Plusieurs fois la conque lance son étrange cri dans la nuit. Quelques gestes soulèvent le linceul, glissent quelque chose sur le corps nu et j’aperçois les pansements sur l’abdomen, qui curieusement, rendent la mort plus réelle encore, en révélant les stigmates sur le corps sans vie des souffrances des semaines passées. C’est comme si cette gaze blanche m’apparaissait comme responsable de notre présence près du bûcher… avec un sentiment d’aboutissement et de soulagement pour le malade cet après-midi encore torturé et désormais libéré. La mort a à cet instant pour moi un visage concret cru, une trivialité et une beauté à la fois qui m’emplissent de Réel, accompagnées d’un sentiment puissant d’inéluctable qui me concerne intensément. Je suis comme cet homme couché sur ce ghat ; rien ne me sépare ni ne me différencie de lui, par nature. J’aperçois une femme, la seule hormis moi. Elle pleure. J’ignore qui elle est, mais je la vois si seule dans son chagrin qu’un mouvement me porte vers elle, que je retiens. Elle se retire dans une petite construction du temple réservé aux familles des disparus. Elle s’assied et pleure, dos aux ghats, comme pour s’extraire de la scène et la nier, se préserver de l’insupportable pour elle. Je voudrais tellement aller lui prendre la main, accroupie à ses genoux, sans rien dire, juste pour être avec elle et soulager ses pleurs. Mais je n’ose pas. Elle ne me

connaît pas et la pudeur m’interdit de m’immiscer dans son espace de tristesse. On me dit qu’elle n’est pas l’épouse, celle-ci n’ayant pas supporté d’être présente est restée à la maison avec sa fille, toutes deux comme isolées dans leur chagrin(3). Un mouvement parcourt le groupe, et des hommes s’approchent avec une sorte d’échelle en bambou. Plusieurs personnes s’activent autour du linceul orange vif, et je comprends le rôle de cet objet mystérieux jusque là. Bishwa et d’autres hommes se saisissent du corps que la rigidité cadavérique n’a pas encore eu le temps de gagner, et le déposent sur le brancard, ajustent les mains du père réunies sur l’abdomen torturé. Ils sont six ou peut-être huit à conjuguer leurs efforts pour le soulever, dont Bishwa, et le cortège se met en marche vers le bûcher. De nouveau une émotion me gagne par cet ultime geste des enfants qui portent celui qui les a portés. Nous suivons en modeste cortège le long des ghats. Les porteurs gravissent avec quelques difficultés les quelques marches étroites qui mènent à la plateforme de pierre, elle aussi exiguë, où trônent les grosses bûches funèbres prêtes à accueillir le père et son flamboyant linceul dans leur berceau. Selon le rituel, les porteurs font trois fois le tour du bûcher, tenus de veiller à ne pas faire de faux-pas sur cet espace si étroit, exercice qui semble malaisé. Puis ils déposent le brancard à côté du berceau de bûches, et, après encore quelques gestes rituels de préparation orchestrés par le prêtre de la mort, prennent le corps et le disposent délicatement sur le lit de bois. Le prêtre dégage le visage du père. La mort et son inéluctabilité se saisissent à nouveau de mes sens. Ici, pas de maquillage, pas de bel habit, pas de satin ni de fleurs, rien pour masquer ou atténuer le Réel. La mort se tient à deux pas de vous, semblant vous dire « un jour, ce sera toi sur ces bûches ». Et l’acceptation naît de l’évidence de la scène. Ce qui se déroule sous mes yeux est si vrai, si authentique, que résister ne serait que vain et futile. Holistik magazine - 47

(3) - Selon le récit détaillé qu’un ami népalais m’avait fait des funérailles il y a sept ans, les femmes sont absentes des crémations, et à ma question du « pourquoi », il m’avait répondu : « parce qu’elles pleurent trop ».


Je suis emplie de gravité, de solennité, mais aussi de simplicité, de ce sentiment de proximité, d’un sentiment de fraternité profonde. « Non, je ne suis en rien différente de toi qui reposes sur ce dernier lit qui n’est plus lit de souffrance… ». Je ne peux empêcher l’étonnement de me gagner devant l’attitude détachée de l’assemblée de ces hommes, cette sensation si forte que pour eux l’instant est normal, banal, ordinaire, qu’il n’éveille pas d’émotion ni de pensée particulière. Je me sens isolée moi aussi dans l’expérience intense que je vis, dans la densité de sensations, de perceptions, de pensées qui se concentrent en moi, mais gagnée par la tranquillité de ceux qui m’entourent. Un singe s’approche de la plateforme toute proche, suivi bientôt par d’autres… Nous sommes distraits un instant par ces visiteurs indifférents et insolents, qui viennent se régaler des petits tas de riz restant peut-être d’une précédente cérémonie, ou que quelqu’un a placés là à leur intention. L’un de mes employés attire mon attention sur un des singes : il n’a que des moignons aux pattes avant, et bien que privé de mains, il mange le riz accoudé à même le sol, ne semblant pas gêné par son handicap. Un moment mes pensées vagabondent en tentant d’imaginer sa vie de singe sans mains… Je suis ramenée à la réalité quand le prêtre place un collier de fleurs de la couleur du linceul autour du cou du défunt. Il y a un échange de paroles entre les proches et lui. Les trois garçons déposent des pigments rouge vif sur diverses parties du corps. Suivent quelques gestes rituels qui échappent au film de la cérémonie. Le prêtre fait des gestes cachés à ma vue par l’écran de sa silhouette, et je réalise lorsqu’il s’écarte qu’il a placé dans la bouche même du père une sorte de gros tampon qui me semble être de cire blanche, qui couvre le bas du visage. Ce détail me percute par sa trivialité, comme une profanation à mes yeux, bien que rituel sacré - dont le sens m’échappe.

Il tend ensuite aux trois fils une petite planchette de bois sur laquelle brûle un fétu de paille. Les trois garçons sont très proches les uns des autres. Alors que chacun des autres touche le précédent en un geste émouvant de lien sacré inaltérable et de rapprochement dans la perte, le frère aîné de Bishwa porte la flamme sur le tampon de cire qui s’enflamme. Puis ils descendent tous trois les quelques marches qui mènent à la rivière, recueillent de l’eau dans leurs mains en coupe et la versent sur les flammes qui ne semblent pas y être sensibles. Ils s’écartent alors définitivement du bûcher pour laisser le feu accomplir son rôle purificateur de dispersion du père… La cire brûle sur la bouche du mort, une flammèche tombe sur l’épaule, une autre sur l’œil gauche où elle reste, grillant le sourcil broussailleux. Je vois la chair du visage léchée par les flammes indifférentes et je l’imagine avec une certaine inquiétude se craqueler et griller sous la chaleur, je devine les poils obligés de s’abandonner au feu inévitable, la fumée s’élève doucement. Les flammes me semblent cruelles de s’attaquer sans concession au corps d’un être humain. Je suis soudain absorbée toute entière par la traînée de cire qui semble couler comme une larme de l’œil droit le long de la tempe, comme d’un pleureur couché, symbole à mes yeux de la libération de la tristesse, de la souffrance, du chagrin d’une vie douloureusement achevée à peine quelques heures auparavant. Cette larme de cire qui ne cesse de couler me touche et s’imprime en moi plus que tout le reste de la scène… C’est comme si cet homme s’exprimait en défiant le silence et l’imminence de la fin.

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Le prêtre couvre le corps de paille qui s’enflamme doucement. Il place des fagots de petit bois dans l’espace ménagé sous l’édifice de grosses bûches. Monte alors l’épaisse fumée de la crémation, en puissantes volutes blanchâtres qui font contraste sur la noirceur et l’immobilité du ciel. On n’entend que le craquement du feu. En suivant longtemps du regard levé vers le haut ces tourbillons légers, je réalise avec acuité que cet homme est en train de retourner à l’Univers, que ses molécules franchissent elles-aussi le passage de la transformation, que de chair elles deviennent air et gaz, qu’en s’élevant vers les nues, elles reprennent leur véritable nature, que le corps n’en est qu’une forme apparente, ponctuelle et fragile. Le père expansé se fond désormais dans le grand tout, sans plus de séparation inhérente à la nature humaine, il retrouve l’unité, l’immensité, la paix et l’équilibre de la Nature. Comme la larme de cire un instant auparavant, ces bouffées d’Être humain qui se dissolvent et s’envolent laissent une empreinte profonde en moi, en un implacable, mais doux voile. Le corps brûle, Bishwa s’approche de nous. Les quelques mots échangés n’évoquent pas la proximité en cet instant. La pudeur masque ce que les regards se disent. La simplicité des uns et des autres face à la mort d’un père me semble plus touchante que la mort elle-même. Pour ces jeunes hommes que je côtoie au quotidien, ces instants n’ont rien d’exceptionnel qui mérite qu’on s’y arrête ou qu’on en parle. Ils ont vécu ce moment comme un autre, mais sont restés auprès de leur chef et collègue jusqu’à la fin, très tard dans la nuit, ne faisant aucun cas de la fatigue ni de leur intérêt personnel. L’évidence les appelait à être là, sans une hésitation, en une tacite priorité. Et j’ai été réellement heureuse d’être là avec eux, si proche et pourtant si différente dans ma perception d’un acte aussi sacré.

" " " " " Grâce à une démarche d’éveil de la conscience commencé voici plus de 30 ans, je prends la responsabilité de « l’Être unique que je suis » et le manifeste dans un rayonnement croissant. Convaincue que la Paix du Monde tient à la nôtre individuellement, je transmets un retour à la Réalité, au service de l’Être, du respect et de l’Amour de soi comme de l’Autre, de l’évolution intérieure et globale, dans l’écoute douce et bienveillante. Texte et portrait: Christine Régnier https://christineregnier.com (groupes de méditation ou individuel via Skype) Facebook: Christine Regnier Accompagnement

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https://www.astrologieetcreativite-holistique.com/projet-quintessence

https://www.astrologieetcreativite-holistique.com/info-cours



Agenda janvier le 5, le 12, 19 et le 26 de 12h à 13h30 (heure France) - en ligne - Atelier Mindfulness - avec Claire Bailliez

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le 6 à 16h - à Paris 12 - Cercle d’écriture intuitive et créative - avec Marie-Christine Delhaye

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le 8 - Apprenez à prendre soin de vous avec simplicité et plaisir - avec Korotoumou Kanouté

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le 19 - à Paris 13 - Atelier « Bulle Oxygène » - Mieux vivre avec les pensées négatives avec Florence Binay

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le 21 - à Paris 10 - Atelier « Bulle Ressource » - Je m’appuis sur mes forces et mes qualités avec Florence Binay

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le 27 - à Paris 13 - Ateliers grandir heureux & zen pour les parents et les pros : développer sa concentration et mobiliser son attention - avec Florence Binay

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Toute l’année - Atelier de Prose par internet - CharlotteSaintonge Toute l’année - Atelier Expressions Créatives par internet CharlotteSaintonge

février le 2, 9 et le 23 de 12h à 13h30 (heure France) - en ligne - Atelier Mindfulness - avec Claire Bailliez

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le 19 - à Paris 13 - Atelier « Bulle Oxygène » - Prendre de la distance et s'ancrer avec Florence Binay

" le 10 - à Paris 12 - Cercle d’écriture intuitive et créative - avec Marie-Christine Delhaye " Toute l’année - Atelier de Prose par internet - CharlotteSaintonge Toute l’année - Atelier Expressions Créatives par internet CharlotteSaintonge

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Agenda mars le 2 de 12h à 13h30 (heure France) - en ligne - Atelier Mindfulness - avec Claire Bailliez

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le 10 - à Paris 13 - Ateliers grandir heureux & zen pour les parents et les pros :mieux s'endormir et dormir - avec Florence Binay

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le 10 et 11 - à Nîmes - Happy Weekend - Deux jours d’ateliers pour vous faire vraiment du bien avec Éditions Souffle d’Or

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le 16 - à Paris 13 - Atelier « Bulle Oxygène » - Savoir se détendre physiquement avec Florence Binay

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du 17 mars au 16 avril - en ligne - Programme « Nouvelle Année Astrologique 2018 » avec Sofia Barão

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le 19 - à Paris 10 - Atelier « Bulle Ressource » - Je développe mes super pouvoirs avec Florence Binay

" le 24 - à Paris 12 - Cercle d’écriture intuitive et créative - avec Marie-Christine Delhaye " Toute l’année - Atelier de Prose par internet - CharlotteSaintonge Toute l’année - Atelier Expressions Créatives par internet CharlotteSaintonge

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«(…) Le poète, au soir de sa vie, s'exprime sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter. Il se livre comme il ne l'avait peut-être jamais fait, et transmet une parole à la fois humble et hardie. Il témoigne d'une vision de la « vie ouverte », en mouvement ascendant, qui renverse notre perception de l'existence humaine, et nous invite à envisager la vie à la lumière de notre propre mort. Celle-ci, transformant chaque vie en destin singulier, la fait participer à une grande aventure en devenir..»

« Lorsque Alice débarque dans une ville du Sud-Ouest de l’Angleterre pour y passer un an en tant que jeune fille au-pair, elle ne sait pas encore que ce séjour va marquer un tournant important dans sa vie. Elle y rencontre James, un petit garçon de 9 ans, aîné de la famille. James n’est pas trisomique, James n’est pas autiste, James est les deux à la fois (…) Inspiré de faits réels, ce roman raconte le cheminement singulier d’une jeune fille qui se découvre elle-même à travers sa lutte contre le handicap. »

« Florence Binay propose 121 exercices à pratiquer à tout moment de la journée pour s équilibrer, se déstresser, mieux respirer ou encore porter un regard différent sur son corps. Quel que soit le temps dont vous disposez, ces techniques vous seront d une aide précieuse. Elles sont applicables partout, que ce soit dans les transports, au travail, dans la rue, à la maison, dans le lit... En trois, cinq, dix minutes, elles activent notre capacité à vivre heureux. Grâce à ces astuces simples et ludiques, vous pourrez adopter de nouvelles habitudes de vie visant l équilibre et la tranquillité dans vos pensées, votre corps, vos émotions, vos actions.(…)»

Cinq Méditations sur la mort Autrement dit sur la vie» François Cheng Éditions Le Livre de Poche 168 pages

Le Cordon d’Argent - Emilie Compignie - Éditions Abatos 282 pages

121 astuces de Sophrologie- & autres petits bonheurs Florence Binay- Éditions Le Souffle d’Or - 160 pages

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« S'abstraire du monde ne veut pas dire tourner le dos à ce qui nous entoure, au contraire : c'est voir le monde avec davantage d'acuité, garder le cap et apprécier la vie. » Dans ce récit intime et militant, Erling Kagge, aventurier des temps modernes, nous montre qu'il suffit parfois de quelques grammes de silence pour trouver son chemin dans le vacarme du monde.

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Quelques Grammes de Silence Erling Kagge - Éditions Flammarion - 142 pages

« S'abstraire du monde ne veut pas dire tourner le dos à ce qui nous entoure, au contraire : c'est voir le monde avec davantage d'acuité, garder le cap et apprécier la vie. » Dans ce récit intime et militant, Erling Kagge, aventurier des temps modernes, nous montre qu'il suffit parfois de quelques grammes de silence pour trouver son chemin dans le vacarme du monde.

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La Révolution du Silence Krishnamurti - Éditions Le livre de poche - 221 pages

« Parfois le silence règne, nous sommes paisibles et concentrés, la lumière est belle et notre regard vigilant : alors l’émerveillement nous saisit. D’où vient ce sentiment fugitif ? Il ne résulte pas forcément de la nature grandiose de la situation ou du spectacle. Souvent c’est un état intérieur favorable qui nous permet de percevoir une dimension secrète et poétique du monde. Soudain on vit pleinement, ici et maintenant, dans le pur présent. Cette disposition intime est une conséquence du désir de vivre et de la faculté de joie. (…)»

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S'émerveiller- Belinda Cannone Éditions Stock - 192 pages Holistik magazine - 56


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« L'événement prend sa source dans un projet plus large, l’Odyssée du Sensible, mouvement collectif qui place le corps comme vecteur de changement pour traverser les mutations actuelles. »

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