Mort d'un stagiaire de 16 ans : vive émotion dans le Saint-lois

En pleine période des stages de fin d'année, le drame touche particulièrement les élèves. © Radio France - Benoît Martin

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Alors que l'enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur les causes de l'accident qui a coûté la vie à un lycéen de 16 ans en stage dans un magasin de l'enseigne Gifi à Saint-Lô mardi, l'émotion est vive et les questions nombreuses autour de la sécurité des stages de fin d'année de seconde.

En ce jeudi matin 19 juin, alors que les élèves occupés à réviser leurs examens sont peu nombreux actuellement dans les établissements scolaires, tous les lycéens qui se rendaient en cours au sein du lycée Curie-Corot à Saint-Lô étaient au courant de la mort tragique de l'un de leurs camarades la veille, au centre hospitalier de Caen. La victime, un élève de 16 ans, a été projetée en arrière lors de la chute d'une palette de marchandise débarquée d'un camion mardi 17 juin 2025. Sa tête a violemment heurté le bord d'un trottoir. Évacué par hélicoptère, son décès a été constaté le lendemain.

Devant la grille du lycée, ce drame est connu de tous et beaucoup font le lien avec leurs propres expériences de stage. "C'est perturbant de se dire qu'on peut se rendre dans une entreprise et ne pas en revenir le soir. Ça nous inquiète", souligne cet élève de première. "J'en ai parlé avec mon tuteur dans l'entreprise où je suis. Il m'a dit qu'on allait encore faire plus attention à la sécurité", ajoute son camarade.

La sécurité des stagiaires questionnée

La sécurité des élèves envoyés à la découverte du monde du travail, pour le SGEN-CFDT, qui fait part de ses condoléances à la famille de la victime dans un communiqué, c'est une vraie question. "Un élève ne devrait pas mourir en stage. Le SGEN-CFDT Normandie s'interroge sur la mise en place précipitée de ces stages en seconde générale et sur le sens pédagogique dans le parcours de formation de l'élève. Il nous semble nécessaire d'encadrer davantage le choix des lieux de stage et d'instaurer une formation adéquate pour les tuteurs et les stagiaires afin d'éviter un nouveau drame. En effet, les jeunes de lycée général ne sont pas formés par exemple aux risques liés à la sécurité en entreprise comme cela se pratique en lycée professionnel."

Le décès du jeune lycéen plonge également la commune de Canisy dans la peine. C'est dans ce bourg qu'il résidait avec ses parents. Ceux qui le connaissaient font état de leur douleur et du sentiment d'injustice face à cette mort accidentelle si jeune. Sentiment et émotion partagés dans le message publié par le club de football du jeune homme sur les réseaux sociaux. Il évoluait au sein de l'équipe des moins de 18 ans de l'Agneaux football club.

Enfin l'enseigne GIFI, par l'intermédiaire de sa direction a fait état de son émotion et de sa tristesse. "Toutes nos pensées et notre compassion vont à sa famille, à ses proches et à ses collègues. (...) Nous nous engageons à les soutenir dans ce moment particulièrement douloureux".