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Brésil : Bolsonaro nomme un ministre noir pour faire taire les accusations de racisme

Critiqué pour le manque de diversité au sein de l'exécutif et accusé de racisme au cours des manifestations après la mort de George Floyd aux Etats-Unis, le président brésilien a nommé Carlos Alberto Decotelli à l'Education. Celui-ci est le premier ministre noir du gouvernement depuis l'arrivée au pouvoir du leader d'extrême droite.

Jair Bolsonaro était la cible de critiques sur le manque de diversité au sein de l'exécutif.
Jair Bolsonaro était la cible de critiques sur le manque de diversité au sein de l'exécutif. (EVARISTO SA/AFP)

Par Les Echos

Publié le 26 juin 2020 à 10:33Mis à jour le 26 juin 2020 à 10:49

Jair Bolsonaro tente de redorer son blason. Alors que son gouvernement fait face à une pandémie de coronavirus qui ne cesse de croître et une crise économique profonde, le président brésilien multiplie les initiatives pour sauver son mandat.

Pour faire taire les accusations de manque de diversité au sein de l'exécutif, le leader d'extrême droite a nommé jeudi le premier ministre noir de son équipe, Carlos Alberto Decotelli, qui sera en charge de l'Education. Cet économiste et professeur universitaire est le troisième à occuper le poste depuis le début de la présidence Bolsonaro. Il remplace Abraham Weintraub, qui a démissionné le 18 juin et s'est enfui aux Etats-Unis après une série de polémiques, déclenchées notamment après des déclarations racistes.

Un profil plus consensuel

Âgé de 70 ans, Carlos Alberto Decotelli semble avoir un profil bien plus consensuel. Dans une interview à CNN Brésil, peu après sa nomination, il a promis « plus de dialogue avec les universités et les centres de recherche ». Le nouveau ministre s'est également dit « surpris » d'avoir été choisi par Jair Bolsonaro. « Hier, je donnais encore des cours et aujourd'hui, j'ai été convoqué à une rencontre » avec le président, a-t-il révélé.

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Officier de réserve de la Marine, il avait déjà occupé un poste de haut rang au sein de l'administration Bolsonaro, présidant le Fonds national de développement de l'éducation, de février à août 2019.

Le gouvernement de Jair Bolsonaro a connu, depuis que celui-ci a pris ses fonctions, une dizaine de démissions ou de limogeages de ministres, en raison de polémiques ou pour incompatibilité avec le président. En pleine pandémie de Covid-19, deux ministres de la Santé successifs ont ainsi été débarqués. Et un cinquième secrétaire à la Culture a été récemment nommé.

Au Brésil, 54 % de la population est noire, mais les inégalités raciales persistent dans ce pays qui fut le dernier d'Amérique à abolir l'esclavage, en 1888. Avant son élection, Jair Bolsonaro avait proféré des propos racistes. Ces dernières semaines, des manifestations contre lui ont également rassemblé des militants antiracistes, dans le sillage des mobilisations après la mort de l'Afro-Américain George Floyd.

Un nouveau ministère des Communications

La nomination de Carlos Alberto Decotelli est une réponse directe à ces critiques. Mais Jair Bolsonaro avait déjà entamé son opération de reconquête de l'opinion. Le 11 juin, il avait annoncé la création d'un ministère des Communications et nommé à sa tête Fabio Faria, 42 ans, fils du patron de SBT, l'une des plus grandes chaînes hertziennes du pays. Jeune, fringant et charismatique, celui-ci apparaît comme l'opposé du président, qui se démarque plus volontiers par son ton martial, impulsif et belliqueux.

Fabio Faria aura ainsi la lourde charge de donner une image plus respectable du gouvernement. Mais la création de son ministère s'est déjà attiré des critiques. « Le ministère de la Propagande a été recréé », a ainsi ironisé sur Twitter Sergio Moro, ex-ministre de la Justice, qui avait claqué la porte du gouvernement il y a deux mois. « La guerre de l'information est très importante, c'est pourquoi j'ai décidé de recréer le ministère des Communications », avait pour sa part commenté le président.

Source AFP

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