Une femelle orang-outan et son petit, le 5 janvier 2015, sur le point d'être relâchés dans une zone protégée de la forêt d'Aceh, en Indonésie

Une femelle orang-outan et son petit, le 5 janvier 2015, sur le point d'être relâchés dans une zone protégée de la forêt d'Aceh, en Indonésie. (Photo d'illustration)

afp.com/Sumatran Orangutan Conservation

C'est une hécatombe. A Bornéo, un île située en Asie du Sud-Est, la population d'orangs-outans a diminué de moitié depuis 1999, avec la disparition de près de 150 000 singes. Un phénomène largement dû à la déforestation, ont estimé jeudi des chercheurs.

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La chasse illégale des orangs-outans est aussi un facteur majeur de ce déclin, selon l'étude publiée dans le journal Current Biology. "Nos découvertes sont alarmantes", ont alerté les auteurs.

Un sévère déclin dans les endroits déboisés ou transformés

L'étude pointe du doigt la responsabilité de l'exploitation forestière pour le papier, l'huile de palme ainsi que l'exploitation minière. "Les ressources naturelles sont exploitées à des taux élevées, insoutenables, à travers l'écosystème tropical, y compris à Bornéo", ont précisé les chercheurs.

"Le déclin de la densité de population a été plus sévère dans les endroits qui ont été déboisés ou transformés pour l'agriculture industrielle, car les orangs-outans ont du mal à vivre en dehors des zones forestières", a expliqué une des auteurs de l'étude, Maria Voigt, chercheuse à l'institut Max Planck en Allemagne.

Entre 70 000 et 100 000 primates encore vivants

La population d'orangs-outans de Bornéo a diminué de 53% depuis 1999, précise-t-elle. "Cependant, le plus grand nombre d'orangs-outans qui ont disparu pendant la période de l'étude étaient dans des endroits qui sont restés boisés. Cela signifie que l'abattage joue un rôle majeur", a épinglé Maria Voigt, qui estime le nombre de ces primates encore vivants entre 70 000 et 100 000.

"L'homme de la forêt", orang-outan en malais, est un des plus grands singes d'Asie aux côtés de l'orang-outan de Sumatra. Ces deux espèces, en "danger critique", sont proches de l'extinction, rapportait, en 2016, l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Les chercheurs estiment, qu'à ce rythme, 45 000 orangs-outans de Bornéo supplémentaires auront disparu d'ici 35 ans.