Le seul sous-marin argentin opérationnel présente de graves défaillances

  • Dernière mise à jour le 24 avril 2018.

Il s’agit d’anomalies similaires à celles que présentait le sous-marin ARA San Juan. Un rapport de l’Inspection générale de la Marine parle de limitation de la durée de vie des batteries, de fuite d’air et de balises de secours obsolètes.

Le 22 novembre 2017, Rodolfo Ramallo, porte-parole de la base navale de Mar del Plata, a été surpris par la question d’un journaliste espagnol, qui arrivait de Madrid pour couvrir la recherche du San Juan. « Pourquoi vous n’utilisez pas l’autre sous-marin, le Salta, pour le retrouver ? » « Ce n’est pas le moyen le plus adapté pour retrouver un autre sous-marin, » a répondu le marin sans donner d’autres précisions.

Depuis la disparition du San Juan, le Salta est le seul sous-marin dont dispose la marine argentine, au moins jusqu’à la fin des réparations du Santa Cruz. Et il est loin d’être en bon état. En 2016, l’amiral Guillermo Luis Lezama, inspecteur général de la marine, a remis au chef d’état-major, l’amiral Marcelo Srur, un rapport sur l’état du sous-marin où il écrit que « ses équipements présentent des défaillances ».

L’anomalie la plus importante est la limitation de la durée de vie de ses batteries, qui selon des experts et des anciens commandants de sous-marins, peuvent constituer le plus grave danger pour un sous-marin. « Si on les utilise de façon excessive, les batteries peuvent dégager de l’hydrogène, dégrader la stabilité de l’électrolyte et provoquer une explosion, » explique l’un d’entre eux.

Et la liste continue : les 2 balises de secours du Salta sont obsolètes : leur fréquence n’est pas compatible avec le système de communications SAR, la console de contrôle en mode automatique est hors service et un système d’antenne HF de secours ne fonctionne pas non plus.

Un des 2 périscopes du sous-marin est hors service et il y a une fuite d’air au niveau du joint de dilatation d’un ballast. Le sonar passif est « trop peu fiable », selon les termes utilisés dans le rapport, pour naviguer en plongée.

Les problèmes ne sont pas seulement mécaniques ou techniques : il y a 9 combinaisons de sauvetage obsolètes et qui ne peuvent être réparées. Le sous-marin n’a pas de matériel sanitaire de base permettant d’opérer. Il n’y a même pas une trousse de secours transportable.

Le système de dosage de l’oxygène n’a pas subi d’épreuve hydraulique depuis l’an 2000. Les bouteilles d’air comprimé depuis 1995.

En 2017, le Salta a été réparé à Mar del Plata. Mais les travaux réalisés n’ont pas permis de rétablir la situation : la coque a été repeinte, les ballasts ont été nettoyés, des tuyaux d’eau ont été réparés, de même que les barres de plongée et de direction et la ligne d’arbre.

Actuellement, le sous-marin reste la plupart du temps accosté à Mar del Plata. La marine assure que c’est pour des raisons « budgétaires » et non opérationnelles.

Source : Misiones Online (Argentine)