Samir Bennis

Conseiller politique à Washington D.C., rédacteur en chef de Morocco World News.

Conférence de Paris sur le Sahara : tromperies et illusions de grandeur de la France

Le 22 février 2023 à 12h24

Modifié 22 février 2023 à 12h24

Qu’attend la France d’une telle conférence si ce n’est de remettre le compteur diplomatique du conflit à zéro et se superposer au rôle que le Conseil de sécurité joue depuis quatre décennies dans la résolution du conflit ?

Le journal Le Monde nous a gratifié la semaine dernière d’une tribune signée par un collectif de journalistes et d’universitaires préconisant la tenue d’une conférence internationale pour trouver une solution à la question du Sahara. On pourrait, à première vue, dire que cette initiative est fort louable et que ses initiateurs cherchent vraiment à aider les pays du Maghreb à en finir pour de bon avec un des plus délétères vestiges du colonialisme français. Des universitaires respectables comme Miguel Hernando de Larramendi ou Bernabé López García sont connus pour les efforts admirables, quoique peu gratifiants, qu’ils ont déployés pendant des décennies pour prôner le rapprochement entre le Maroc et l’Algérie et la création du Grand Maghreb.

Aprioris et contre-vérités historiques

Toutefois, la présence de certains universitaires et journalistes connus pour leur parti-pris contre le Maroc et leur haine viscérale à son encontre ou à l’encontre de la monarchie marocaine pose un vrai problème. C’est à se demander si le but ultime d’une telle conférence tient vraiment d’un désir sincère de résoudre ce conflit, plutôt qu’une ruse pour émousser l’élan diplomatique dont bénéficie le Maroc ces six dernières années. Un élan qui s’est traduit par l’adoption par le Conseil de sécurité d’une série de résolutions entérinant le plan marocain d’autonomie et reconnaissant la responsabilité de l’Algérie dans la création et la prolongation du conflit autour du Sahara.

Le deuxième élément qui pose problème est la tendance des signataires de cette tribune, tout au long de leur texte collectif, à assimiler le Maroc à l’Algérie. Tout bon connaisseur des tenants et aboutissants de ce conflit régional sait que c’est l’Algérie qui l’a créé de toutes pièces à un moment où le Maroc ne cessait de multiplier des gestes de bonne foi à l’égard d’Alger afin de jeter les bases de la création d’un Grand Maghreb solidaire et prospère. Il est aussi de notoriété publique que le Maroc a été d’abord une victime du dépeçage criminel de son territoire par la France, puis des machinations algériennes animées par des ambitions hégémoniques dans la région.

Dire que le Maroc, à l’instar de l’Algérie, a toujours cherché à obtenir une victoire absolue sur l’Algérie est une contre-vérité historique qui discrédite le message de paix présumé porté par les auteurs de cette tribune. Dans un souci de créer une atmosphère de confiance entre le Maroc et l’Algérie et enlever tout obstacle susceptible de rendre impossible la création du Grand Maghreb, feu le Roi Hassan II a en juin 1972 signé avec le Président Algérien Houari Boumediene deux accords : le premier portant sur le tracé des frontières entre les deux pays et le second sur l’exploitation conjointe des gisements de fer de Garet Jbilat situé au sud de Tindouf. En vertu dudit accord, le Maroc a tout simplement renoncé à des pans entiers de son territoire que la France avait annexés à l’Algérie à un moment où elle croyait que cette dernière resterait toujours sous souveraineté française. En contrepartie du sacrifice consenti par le Roi Hassan II, Boumediene s’est engagé à ne pas entraver les efforts du Maroc visant à récupérer le Sahara. Ce dernier s’est d’ailleurs engagé à maintes reprises dans ce sens. ’C'est ainsi, par exemple, que lors du sommet arabe tenu à Rabat en octobre 1974, le président algérien pouvait alors se permettre de dire solennellement : « Pour moi, il n’y a pas de problème au Sahara ; l’Algérie considère que cette affaire est purement maroco-mauritanienne, ni plus, ni moins ». Cette position algérienne a été réitérée lors de la visite au Maroc du ministre des Affaires étrangères de l'époque, Abdelaziz Bouteflika, début juillet 1975. Dans le communiqué de presse publié à l'issue de la visite, Bouteflika a confirmé que son pays n'avait aucune visée sur le Sahara et s'est félicité de « l'entente mutuelle entre les deux pays frères, le Maroc et la Mauritanie, sur la région ».

L’enfer des "bonnes intentions" françaises 

Mais ces déclarations de bonnes intentions cachaient la volonté de Boumediene de faire de son pays la puissance hégémonique du Maghreb. Etant donné que le Maroc était le seul obstacle qui se dressait devant ses ambitions régionales, Boumediene, qui se voyait le Bismarck du Maghreb, s’est convaincu qu’il pouvait user de la question non résolue du Sahara pour affaiblir le Maroc et l’empêcher de parachever son intégrité territoriale.

Grisé par les pétrodollars et l’aura de Mecque de la décolonisation dont jouissait l’Algérie à l’époque au sein des pays non-alignés et dans le milieu des intellectuels et activistes tiers-mondistes de la gauche occidentale (surtout parisienne), Boumediene pensait - à tort - que ces machinations allaient porter leurs fruits et que le rêve de créer un Etat fantoche au sud du Maroc se matérialiserait dans un futur proche. Plus de cinquante ans après, le Maroc est plus sûr que jamais de la légitimité de ses droits historiques et légaux sur le Sahara, et plus déterminé à faire avorter toute tentative visant à le déstabiliser. Force est de constater que la région paie toujours le prix de la folie des grandeurs d’une classe politique-militaire algérienne dont la haine viscérale du Maroc l’a empêché de tirer des leçons de l’histoire de ce royaume millénaire et de la résilience de son peuple.

Le troisième élément que soulève cette initiative exécrable pour le Maroc est son timing. C’est une lapalissade que de dire que la France porte la responsabilité de la genèse de ce conflit. Car c’est elle qui a dépecé et découpé le Maroc à sa guise alors que celui-ci était toujours un pays indépendant et qui, du moins nominalement, traitait d’égal à égal avec les puissances coloniales européennes. Les archives françaises et un grand nombre de livres publiés notamment pendant le XIXe siècle et le début du XXe siècle (dont ces brillants essais sur la genèse profonde de ce conflit) prouvent que ce territoire faisait partie intégrante de ce qu’on appelait alors l’Empire chérifien. Il suffit, pour s’en convaincre de revenir, ne serait-ce que très brièvement, sur les termes de l’accord de mars 1895 signé entre le Maroc et la Grande Bretagne, dans lequel celle-ci reconnaissait solennellement que ce territoire faisait partie du Maroc.

Si le souci de la France était d’aider les pays du Maghreb à créer un bloc régional solide, elle aurait pu le faire à deux occasions : à la suite de la Guerre des Sables en 1963 et en 1975. Dans les deux cas, une conférence internationale tenue à Paris aurait contribué non seulement à trouver une solution, mais tout simplement à éviter qu’il y ait un conflit entre Alger et Rabat, que ce soit par rapport Sahara ou en ce qui concerne le tracé des frontières entre les deux pays.

Dans les deux cas, la France aurait dû tout simplement reconnaitre sa part de responsabilité dans la création du conflit et sortir les documents qui prouvent la souveraineté marocaine sur le Sahara, mais aussi sur Tindouf, Touat, Béchar, etc. Ainsi aurait-elle aidé à éviter que le dossier soit référé aux Nations unies et qu’il traîne dans ses couloirs pendant presque cinq décennies. Dans ce cas-là, la France aurait prouvé aux peuples de la région, plus particulièrement aux Marocains, qu’elle était vraiment animée par un désir de redresser les torts qu’elle avait causés au Maroc durant la période coloniale.

Le conflit du Sahara profite à la France

Au lieu de procéder ainsi, la France a choisi de laisser le conflit territorial s’envenimer et l’animosité entre les deux pays prendre des dimensions disproportionnées. Au bout du compte, cette approche machiavélique servait les intérêts du complexe militaire-économique français. Celui-ci voyait, et continue sans doute de voir, dans le maintien de ce conflit fratricide entre Algériens et Marocains une aubaine pour la France. Dans l’imaginaire de l’élite politico-militaire de Paris, l’objectif, hier comme aujourd’hui, est de permettre à la France de maintenir les deux pays dans son orbite avec toutes les retombées que cela suppose pour l’économie française.

Si les signataires de cette tribune avaient le moindre désir de contribuer à la résolution du conflit, ils devraient tout d’abord exhorter la France à dire la vérité sur ses flagrantes violations du droit international au moment de la signature des accords de 1904 avec la Grande Bretagne et l’Espagne. Ensuite, ils devraient exiger des pays de l’UE d’arrêter toute aide humanitaire aux camps de Tindouf jusqu’à ce que lumière soit faite sur les conclusions de la Commission anti-fraude de l´UE (OlAF) dont le rapport, produit en 2007 et rendu public en 2015, a fait état de malversations massives des aides humanitaires par les responsables algériens et du Polisario pendant plus de quatre décennies. Puis, ils devraient exiger la suspension de ces aides humanitaires jusqu’à ce que l’Algérie permette aux Nations Unies d’organiser un recensement, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU depuis 2011.

Par leur silence sur ces questions sensibles, les initiateurs de cette idée de conférence à Paris contribuent à l’omerta sur l’origine réelle des réfugiés parqués dans les camps de Tindouf. Or la rédaction du journal Le Monde sait mieux que personne que la majorité de ceux-ci ne sont pas originaires du Sahara. Dans un article publié sur les colonnes dudit journal le 14 juin 1979, Charles Vanhecke, correspondant à Madrid, soutenait sans ambages l’écrasante majorité des Sahraouis du Polisario n’avait en fait aucun lieu avec le Sahara marocain. Vanhecke a en effet écrit noir sur blanc pour Le Monde : « Aujourd'hui, les dirigeants espagnols constatent que le Polisario, certes, est composé pour moitié de Sahariens venus du Niger, du Mali, de Mauritanie et d'Algérie, mais qu'il a réussi à créer une volonté commune parmi les populations sahraouies ». On est là devant un constat sans appel qui montre pourquoi l’Algérie persiste dans son refus de permettre la réalisation d’un recensement dans les camps.

Passer tous ces faits sous silence et venir proposer une médiation française et la tenue d’une conférence sur le sol français, après presque cinq décennies - durant lesquelles le Maroc a consenti des sacrifices colossaux à maintenir sa souveraineté sur le Sahara et à déjouer les machinations algériennes - est insultant pour le Maroc et le peuple marocain. Cette proposition est d’autant plus outrecuidante que la France continue d’adopter la politique de l’autruche et refuse de reconnaitre sa responsabilité dans le dépeçage du Maroc et que l’Elysée est, sans doute, impliqué dans la campagne de dénigrement sans précédent qui s’abat sur le Maroc depuis deux ans. Etant donné le timing de la proposition - elle vient moins d’un mois après la rencontre du Président Emmanuel Macron avec les acteurs majeurs du monde médiatique français, illustration parfaite de la connivence qui existe entre hommes politiques et médias français -, on est en droit de se demander si cette proposition n’a pas été soufflé par le président français à ses amis du journal Le Monde.

Il est un secret de polichinelle que la France vit très mal son déclin, lequel, au moins du point de vue géopolitique, se traduit par une perte inexorable d’influence sur le plan régional et international. Que ce soit au Mali, au Burkina Faso, en Libye, et même au Liban et en Tunisie, la diplomatie française sous la houlette de Macron a essuyé des échecs cuisants. A tort ou à raison, l’on voit dans les agissements diplomatiques répétés du président français un certain désir de suivre les traces de Théophile Delcassé. A une époque où la France ne s’était pas encore remise de la perte de l’Alsace-Lorraine dans la guerre de 1870 contre l’Allemagne, ce parrain de la colonisation du Maroc voyait dans la destruction de l’Etat marocain et sa subjugation un moyen sûr de redonner à son pays son aura diplomatique d’antan.

Dans le cas invraisemblable où il arrivait à organiser à Paris une « conférence internationale » sur le Sahara, le président français réussirait non seulement l’exploit diplomatique de redorer le blason diplomatique de son pays, mais aussi de donner une bouffée d’oxygène au régime algérien qui assiste impuissamment à la multiplication des percées diplomatiques du Maroc et voit son rêve d’établir un Etat fantoche au sud du Maroc s’éloigner tel un mirage.

D’Algésiras à Paris

Car au fond, qu’attend la France d’une telle conférence si ce n’est de remettre le compteur diplomatique du conflit à zéro et se superposer au rôle que le Conseil de sécurité joue depuis quatre décennies dans la résolution du conflit ? Et de quelle légitimité politique ou historique la France peut-elle se targuer pour s’arroger le droit d’organiser une telle conférence ? Comment la France pourrait-elle songer à jouer un rôle de médiation dans un conflit qu’elle a créé et dont elle refuse d’assumer la responsabilité ? Sur quel précédent les tenants de cette initiative de conférence se sont-ils basés pour conclure qu’une rencontre sur le Sahara à Paris pourrait nous offrir le dénouement tant attendu ou souhaité ?

Que l’on ne s’y méprenne pas : aucune des conférences internationales qui ont été organisées ces dernières années sur des tas de conflits géopolitiques n’a produit les résultats escomptés. Concernant la Libye, par exemple, il y’a eu la Conférence de Berlin I et II. Idem pour la guerre civile en Syrie et la guerre au Yémen. On organise des conférences internationales où les dignitaires politiques prononcent des discours grandiloquents qui laissent à penser que ceux-ci sont vraiment sincères et se soucient de voir la paix et la stabilité installées dans ces pays. Mais une fois ces conférences terminées, ces mêmes dignitaires oublient tout de leurs discours et reviennent à leur mentalité du « business as usual ». Le sort d’une conférence sur le Sahara ne saurait être différent, d’autant plus que la France n’a jamais eu la volonté de vraiment contribuer à la résolution du conflit et que l’establishment politico-militaire algérien est plus déterminé que jamais à persister dans sa politique d’usure contre le Maroc.

Comment le Maroc pourrait-il accepter une conférence sur le Sahara alors que l’expérience historique lui a appris qu’une telle démarche est synonyme de troubles politiques, manigances diplomatiques et ingérence des puissances étrangères dans ses affaires internes ? Le peuple marocain se rappelle toujours comment la Conférence d’Algésiras de 1906 a sonné le glas du Maroc indépendant et souverain et ouvert la voie à sa subjugation par la France et l’Espagne.

A l’époque, le Maroc fut forcé de faire appel à l’Allemagne pour l’organisation d’une conférence internationale après que Saint-René Taillandier, le ministre français au Maroc, s’est présenté devant le Sultan Moulay Abdelaziz et l’a mis en demeure d’accepter la mise en œuvre des propositions que la France cherchait à lui imposer pour ouvrir la voie à l’occupation du pays. Alors que le Maroc espérait qu’avec le soutien de l’Allemagne la conférence d’Algésiras pourrait éviter le pire et le maintenir à l’abri des griffes du colonialisme français, l’acte de la conférence, et surtout sa mise en œuvre par ses signataires, notamment la France, la Grande Bretagne et l’Espagne, fut désastreux pour le royaume. Alors même que ces trois pays exprimaient dans leurs déclarations publiques leur attachement à l’indépendance du pays, son intégrité territoriale et la souveraineté du Sultan, les dés étaient déjà jetés depuis la signature des accords d’avril et octobre 1904 entre la France et la Grande Bretagne, d’une part, et la France et l’Espagne, de l’autre.

Dans son livre Morocco in Diplomacy, publié en 1912, le journaliste et auteur britannique Edmund Dene Morel dénonçait ce qu’il a appelé, à cette époque déjà, la « malhonnêteté » de la France, l’Espagne et la Grande Bretagne, lesquelles, tout en se déclarant favorables à l’indépendance et l’intégrité territoriale du Maroc, n’ont ménagé aucun effort pour la détruire, mettre le pays à genoux et le forcer à se soumettre à la tutelle française.

L’irréversible centralité du processus onusien

Dans quel monde les initiateurs de cette proposition vivent-ils pour penser qu’un peuple aussi farouchement attaché à sa souveraineté et fier de son histoire pourrait accepter l’ingérence d’autres puissances dans une affaire qui ne concerne que le Maroc ? Comment ont-ils pu penser une seule seconde que le Maroc, fort de toutes les percées diplomatiques qu’il a réalisées ces dernières années pourrait accepter qu’un quelconque pays ou une quelconque organisation régionale s’accapare des prérogatives qui sont du ressort exclusif des Nations Unies ? Et sur quel précédent se fondent-ils pour suggérer sournoisement qu’une telle conférence devrait compter sur la participation de l’Union Européenne, la Ligue Arabe et l’Union Africaine ?

Une UE qui souffle le chaud et le froid et dont certains organes se sont faits une spécialité de harceler le Maroc et le diaboliser, n’a aucune légitimité pour jouer un rôle de médiation dans le conflit dont il est question. Alors que la Commission et le Conseil de l’UE ont, à travers les différents accords de partenariats signés pendant cinq décennies, reconnu implicitement et par leur pratique ultérieure la souveraineté marocaine sur le Sahara, d’autres organes du club européen, à savoir sa Cour de Justice et son Parlement, n’ont eu de cesse d’émettre des jugements ou d’adopter des résolutions qui portent atteinte à l’intégrité territoriale du royaume.

Par ailleurs, quoique l’UE soit un géant mondial sur le point économique, elle reste un nain sur le plan politique. Ceci se reflète, par exemple, dans son incapacité à formuler une politique commune ou à peser dans des dossiers comme celui de la Libye. Et comme on le voit dans d’autres conflits – comme la guerre en Ukraine, ou encore le conflit entre la Palestine et Israël, l’UE reste toujours tributaire de l’action diplomatique des Etats Unis.

Idem pour l’UA et la Ligue Arabe, dont le palmarès politique et le manque de légitimité ne militent pas en faveur de leur médiation dans le différend du Sahara. La Ligue des Etats Arabes est connue pour les divisions et les luttes fratricides qui l’empêchent de jouer un rôle quelconque sur la scène régionale ou internationale. Cette organisation s’est montrée incapable de jouer un rôle décisif, salvateur dans les crises en Libye, en Syrie et au Yémen, sans parler de la question palestinienne. Pas plus qu’elle ne fut capable de jouer un rôle de médiation dans la crise du Golfe qui a mis le Qatar aux prises contre l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn. Quant à l’UA, le fait même de compter la pseudo République Arabe Saharaoui Démocratique parmi ses membres la disqualifie d’emblée de jouer aucun rôle de médiation dans le conflit.

Il est frappant de voir que les signataires de la tribune ont tout bonnement exclu les Etats-Unis - pourtant la première puissance mondiale et porte-plume des efforts de résolution de ce conflit au Conseil de sécurité - de leur liste d’acteurs ou de participants sur lesquels on devrait compter pour la tenue de la très chimérique conférence de Paris. Tout aussi frappant est le fait de vouloir soustraire le conflit des mains du Conseil de sécurité, seul organe international chargé de préserver la paix et la sécurité internationales. Cette démarche reflète au mieux la naïveté de ses initiateurs, au pire leur mauvaise foi et leur désir de ramener le conflit à la case départ. L’ultime but dans un tel cas de figure, on le sait, est de réduire à néant tous les acquis diplomatiques récents du Maroc.

Il fallait être vraiment soit dupe, soit déconnecté du monde réel pour penser une seconde qu’une telle proposition tiendrait la route. Ceci est d’autant plus vrai que la France ne jouit plus de la confiance du Maroc qui semble avoir tiré des leçons de sa fourberie au début du XXème siècle, mais aussi de la mauvaise foi de sa classe politique, économique et médiatique, qui semble attachée à une vision surannée et révolue des relations entre le Maroc et de le France.

A Rabat, on sait désormais que la France n’est plus la grande puissance qu’elle a été ; on sait que son influence sur la scène régionale et internationale n’a cessé de dégringoler ces dernières années. Le Maroc, donc s’emploie désormais à traiter la France comme il le devrait, c’est-à-dire comme une puissance européenne de seconde classe et un allié circonstanciel dont il faut toujours se méfier de la fourberie et d’une certaine force de frappe médiatique. Mais par-dessus tout, le Maroc n’entend plus se laisser mordre une deuxième fois en laissant l’initiative à d’autres pays dans une affaire qui concerne sa souveraineté et qui, du reste, est exclusivement entre les mains du Conseil de sécurité des Nations Unies.

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