Des singes soumis à des “souffrances extrêmes”, pointe du doigt un groupe de défense des droits des animaux, risquent de porter un nouveau coup à Neuralink. Dans un nouveau rebondissement sur la situation difficile de la licorne de neuroscience dirigée par Elon Musk, l’association aurait réuni suffisamment de preuves pour avancer ses accusations. Elle vient de déposer une plainte auprès du Ministère américain de l’Agriculture.
Révélations sur la mort de multiples singes cobayes de Neuralink
Les faits se concentrent sur une période de 2017 à 2020 lorsque Neuralink a commencé à tester ses premières versions de son implants sur des singes. Ce n’est qu’en août 2020 que nous avons vu la première démonstration sur un animal en direct lors d’une conférence Neuralink, mais il s’agissait d’un porc. Pour voir le premier singe à l’écran, il faut remonter au mois d’avril 2021. Dans une vidéo publiée sur YouTube, un singe jouait – par la pensée – à un jeu de ping-pong.
Mentionnée à de multiples reprises par les équipes et Elon Musk en personne, l’aspect du bien-être animal semblait respecté. Mais il en serait tout autre. La face cachée du projet Neuralink impliquerait un lourd passé de tests sur des singes auquel 15 des 23 individus devenus cobayes de l’implant cérébral seraient décédés suite à des “souffrances extrêmes”. L’association des Physicians Committee for Responsible Medicine, à l’origine de ces accusations, parlait alors de “soins inadéquats apportés aux animaux et des implants crâniens expérimentaux hautement invasifs pendant les expériences”.
9 lois sur le bien-être animal auraient été violées lors de ces trois années d’essais recensés dans un dossier de 700 pages que l’association a pu lire dans le détail. Nous apprenons ainsi, selon Business Insider qui a pu partager l’information, que plusieurs des individus seraient morts à la suite d’hémorragie cérébrale, d’automutilation, d’euthanasie suite à de lourdes infections cutanées, ou de vomissements suivie de fatigue extrême. Jeremy Beckham, directeur de la promotion de la recherche au sein de l’association, disait :
“Presque tous les singes qui avaient eu des implants dans la tête souffraient d’effets assez débilitants sur la santé. […] Ils étaient, franchement, en train de mutiler et de tuer les animaux.”
Vers des essais humains cette année ?
Les pratiques de Neuralink, si celles-ci s’avèrent véridiques, entraîneraient aussi des complications pour l’Université de Californie à Davis, fief des tests sur les singes. Interrogé, un porte-parole de l’établissement disait que leur travail avec Neuralink avait pris fin en 2020, d’où la période de trois ans mentionnée dans la plainte de l’association de défense des animaux. Depuis, la collaboration s’est terminée et il n’existe pas pour l’heure de plaintes au sujet de tests réalisés depuis 2020.
Une chose est sûre, ces révélations arrivent quelques semaines seulement après l’annonce de Neuralink pour ses futurs essais sur l’Homme. Fin janvier, la société publiait une offre d’emploi pour trouver son nouveau “directeur des essais cliniques”, que la société projette pour la fin de l’année – avec deux ans de retard sur son calendrier initial.
Pour pouvoir se lancer, faudra-t-il encore qu’elle réussisse son recrutement à l’heure où les employés critiquent les conditions de travail chez Neuralink, que son cofondateur s’est retiré pour aller chez la concurrence et que la communauté de scientifiques se méfie de plus en plus. Il faudra aussi obtenir le feu vert des autorités, qui n’ont encore rien confirmé.
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