Urbanisme : Brazzaville et Pointe-Noire dans vingt ans

Lundi 14 Mai 2018 - 14:28

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Dans la vision supposée du développement des deux villes, les autorités congolaises ont élaboré deux schémas directeurs pour remplacer ceux datant des années 1980. Une planification est déjà en cours.

Les deux projets de schéma directeur ont été présentés le 2 mai, lors d’un Conseil de ministre, par Josué Rodrigue Ngouonimba, ministre de la Construction, de l’urbanisme et de l’habitat. Ces outils administratifs et techniques de planification présentent un ensemble d’actions à réaliser dans les vingt prochaines années. Ils devront abroger les anciens plans d’il y a plus de trente ans car 60% de leurs spécifications, rappelait le gouvernement lors du même Conseil de ministres, ne sont plus aux normes urbanistiques, notamment en matière d’occupation des sols. 

Selon les schémas directeurs, Brazzaville couvrira désormais un territoire allant de Lifoula à Koubola, englobant la ville de Kintélé, et passant par les plateaux de Mayama et Djoumouna. Pour la ville de Pointe-Noire, le schéma directeur d’urbanisme couvre un territoire allant de Mengo à Diosso et, sur l’axe est, jusqu’à Fouta. Cette nouvelle politique, explique-t-on, a été validée après une large concertation qui a connu la participation des pouvoirs publics et de la société civile, dans le cadre du projet Eau, électricité et développement urbain.

Des politiques urbaines plus efficaces

Brazzaville connaîtra l’éclosion de grands pôles urbains, à en croire ce projet. Une ambition qui vise à « mieux maîtriser l’occupation de l’espace par des mécanismes institutionnels et juridiques permettant des pratiques urbaines efficientes ». Si l’un des objectifs est de réaliser des plans d’urbanisme de détails, développer des zones d’habitat social, mettre en œuvre des actions de reboisement sur la base d’un « plan vert», améliorer la mobilité urbaine et les transports, ce plan vise également à prolonger le chemin de fer en direction de  Maloukou-Tréchot, réguler et maîtriser l’itinéraire des poids lourds en ville, établir une zone industrielle en bordure de ville, maîtriser et contrôler les limites urbanisables  avec le principe de forêt, ou « ceinture verte » comme limite de l’urbanisation  et tourner la ville capitale vers le fleuve.

À Pointe-Noire, l’ambition de ce plan veut connecter les grands pôles urbains aux « fonctions spécifiques » par des axes de transport, avec comme objectifs d’assurer l’embellissement du centre-ville et la valorisation des patrimoines naturels et culturels. Il s’agit, en claire, de développer Pointe-Noire comme destination touristique, grâce à une identité forte de cette ville. Ce plan vise aussi à protéger et valoriser le littoral naturel et le front de mer, développer des plans directeurs d’assainissement et de gestion des déchets solides et lutter contre les érosions, les inondations et l’ensablement.

Ces projets doivent cependant être adoptés par le parlement. Selon le ministre Josué Rodrigue Ngouonimba, leur adoption attendue serait suivie de l’élaboration et de l’adoption de plans directeurs d’urbanisme pour toutes les villes du Congo, « qui auront pour objet de réglementer chaque type d’affectation des sols, tout en étant accompagné de règlements d’urbanisme ».

Afin d’assurer la réussite des politiques d’aménagement urbain pour les prochaines années, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a souligné lors du Conseil des ministres, la nécessité pour les pouvoirs publics de les accompagner d’une « communication proactive », afin de vulgariser leurs principes essentiels auprès de la population pour qu’elle y adhère pleinement. Car l’extension géographique des villes pourra avoir un impact pour quelques intérêts particuliers, d’autant plus qu’elle doit respecter la loi et protéger les massifs forestiers.

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Vue aérienne de la Corniche de Brazzaville

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