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Le paradoxe institutionnel du manifeste

[article]

Année 1980 39 pp. 17-22
Fait partie d'un numéro thématique : Les manifestes
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Anne-Marie Pelletier, Paris x.

LE PARADOXE INSTITUTIONNEL DU MANIFESTE

La présente note a son origine dans le choix d'un parti : celui de l'ignorance... Renonçant provisoirement à la question déjà sophistiquée : « Qu'est- ce qu'un manifeste? », elle prend pour point de départ celle plus naïve et préliminaire : « Où trouver les manifestes? » Certes la reconnaissance idéologique aussi bien que l'intuition ou la perspicacité proposent d'emblée à l'enquêteur un vaste lot de textes répondant à l'appellation. Pourtant il parait légitime de se demander si les limites du champ discursif suggéré par cette première vague de textes ne portent pas plus loin, au-delà de l'aire textuelle que baigne la lumière de l'officialité. Le manifeste ne serait-il pas également représenté en des territoires discursifs moins accessibles mais également représentatifs? Ce scrupule introduit à la fois à la quête d'un objet qui se révèle moins immédiat qu'il ne paraît au départ et, relativement à son économie, à une question inattendue : pourquoi le manifeste, au moins pour partie de ses occurrences, se dérobe-t-il d'abord? Ceci revient finalement à réouvrir la question du corpus, question cruciale dont on sait qu'elle ne relève pas de l'avant-propos, mais qu'elle est déjà au cœur de l'analyse, là où se décident les conclusions d'une recherche. Seul le retour du soupçon en sa place peut éviter que l'analyse ne se réduise à une opération de légitimation et de confirmation des catégories idéologiques existantes et ne livre, à terme, que le double théorique d'objets d'évidence.

A cette précaution méthodologique somme toute banale, s'ajoute relativement au manifeste, un autre motif de circonspection. Certes il est soumis comme tout texte, aux manipulations de l'assujettissement idéologique; mais dans le même temps il est aussi, en son principe, travail des positions et des évidences institutionnalisées : sous ses diverses formes, il annonce uniformément la péremption d'un ordre et en réclame l'abolition. On voit la difficulté, dès lors qu'il s'agit d'un mode discursif marqué par cette dimension polémique, qu'il y a à se fier pour l'appréhender, aux étiquetages gérés par l'insti-

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