Slash : «Un album de Guns N’ Roses, c’est la prochaine étape»

Le guitariste du groupe mythique fête les 30 ans de la sortie de leur album historique. Et prépare l’avenir, depuis les retrouvailles du groupe.

 Slash, guitariste du groupe Guns N' Roses, à Paris le 19 juin 2018.
Slash, guitariste du groupe Guns N' Roses, à Paris le 19 juin 2018. LP / Philippe de Poulpiquet

    Slash est bien plus que le guitariste de Guns N' Roses. Le corbeau chevelu au haut de forme est à 53 ans un dieu de la mythologie rock, au look aussi identifiable que son jeu flamboyant, qui lui a permis d'accompagner Bob Dylan, Michael Jackson, Iggy Pop, Rihanna...

    Trente ans après la sortie de l'album « Appetite For Destruction », qui a fait entrer Guns N' Roses dans la légende, Slash est toujours aussi populaire. Qu'il joue avec son groupe phare ou accompagné de Myles Kennedy And The Conspirators, dont l'excellent second album est sorti en septembre. De passage à Paris, le timide Slash nous a accordé une rare interview dans laquelle il évoque l'avenir de Guns N' Roses, qui s'est reformé il y a deux ans dans sa formation d'origine, et dont tout le monde espère un nouveau disque.

    En groupe ou en solo, vous ne chantez jamais. Pourquoi ?

    SLASH. Je suis bien trop timide et introverti.

    D'où votre fameux haut de forme ?

    J'ai toujours aimé les chapeaux, c'est confortable et cela me permet de me cacher dessous (il sourit).

    Avec ou sans les Guns, la France vous accueille toujours à bras ouverts.

    Parce que j'ai été conçu en France ! A Paris même je crois.

    Pourquoi êtes-vous retourné dans Guns N' Roses après 20 ans de brouille ?

    Nous avons fini par nous reparler avec Axl (NDLR : Rose, le chanteur du groupe). On a parlé de tout, des raisons de mon départ en 1996, des gens qui nous avaient monté l'un contre l'autre. C'était bien de réaliser qu'il n'y avait plus de problèmes aussi compliqués et énormes que ce que la presse en disait.

    Et en 2016, le festival Coachella vous a proposé de vous reformer...

    Depuis sa création, en 1999, Coachella nous faisait chaque année une offre. On a fait un test sur deux concerts puis trois clubs. On s'est bien amusé, Axl a été parfait, c'était évident de continuer.

    «Appetite For Destruction» a été réédité l'été dernier en coffret pour son 30e anniversaire. Quels souvenirs en gardez-vous ?

    L'album a été enregistré en 1987. Et nous jouions ensemble depuis 1985. Les morceaux, on les avait bien en main. On les a enregistrés en trois prises. Ce fut très simple, très efficace.

    Quel était votre objectif ?

    On considérait le studio comme une nouvelle expérience, une étape. On dormait dedans, au milieu de nos instruments. Cela nous changeait de la rue.

    On vous a souvent reproché de n'être que des ersatz des Stones et Aerosmith.

    Évidemment nous avions des influences mais pas pour être à la mode à Los Angeles. Nous étions un authentique jeune groupe de rock, on chantait notre vie. Et c'est cette authenticité que les gens ont ressenti dans notre album.

    Vous en avez vendu 30 millions !

    On n'en avait rien a foutre. Bien sûr il y avait les drogues, l'alcool et le sexe, mais aucun d'entre nous n'avait l'ambition de devenir riches et célèbres, d'avoir du pouvoir ou un traitement spécial. On ne travaillait pas pour cela. On n'a jamais été des poseurs.

    Et personnellement, comment avez vous vécu ce succès ?

    Le rythme des tournées incessantes me convenait. Car quand ça s'arrêtait, je ne savais pas quoi faire de mes journées. Et en plus je ne pouvais plus aller nulle part. Les gens m'abordaient dans la rue, "hey Slash", je détestais ça. Donc je restais chez moi et je m'ennuyais ferme. C'est pour ça que je me droguais. Aujourd'hui, je m'occupe : j'écris, je travaille sur des films...

    Y aura-t-il un nouvel album de Guns N' Roses ?

    Je dois faire très attention à ce que je dis parce que quand on me cite ce ne sont pas toujours mes mots. On se marre bien avec les Guns, on travaille bien ensemble. Avec Axl, on ne s'est jamais aussi bien entendu. Lorsque notre tournée sera finie (NDLR : en 2019), on aura envie de se retrouver. C'est la prochaine étape. C'est ce qu'on veut tous. Cela fera plaisir aux gens mais c'est d'abord pour nous qu'on le fera.

    Slash avec Myles Kennedy et les Conspirators, «Living The Dream »,Warner, 16,99 € ; en concert le 22 février 2019 à Paris, le 10 mars à Toulouse, le 3 juillet au festival de Nîmes, le 4 juillet aux Eurockéeennes de Belfort.