Le Tribunal correctionnel de Grenoble a condamné, ce lundi 8 avril, la société Etoile du Vercors à 100.000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, révèlent France Nature Environnement et la Frapna. Cette filiale du groupe Lactalis devra aussi verser 55.000 euros de réparation aux parties civiles, dont les deux ONG. L'actuel directeur de la fromagerie et son prédécesseur ont en revanche été relaxés.

La fromagerie Etoile du Vercors, située à Saint-Just-de-Claix (Isère), déverse quatre litres par seconde de substances polluantes dans la rivière Isère depuis 1942, indiquent ces dernières. Parmi ces substances : l'hypochlorite de soude 47/50, un extrait de javel très toxique pour les organismes aquatiques, ou encore le Penngar NPH, un nettoyant liquide acide oxygéné, apprécié de l'industrie agro-alimentaire pour sa puissante action dégraissante et oxydante, détaillent les associations.

"C'est à la fois une victoire et un constat d'échec, car si la justice et ses répercussion médiatiques semblent pouvoir inciter ce géant du monde économique à enfin respecter la réglementation environnementale, la pollution n'a pour l'heure pas cessé", déplore Anne Roques, juriste à France Nature Environnement. "Lactalis a les moyens de prendre les mesures qu'il faut dès demain pour arrêter de polluer ce cours d'eau et il faut le faire savoir !", ajoute la représentante de la fédération d'associations de protection de l'environnement.

Parallèlement à la procédure pénale, la société Etoile du Vercors a été mise en demeure par la justice administrative, le 28 décembre dernier, de mettre en œuvre une solution de traitement de ses effluents avant le 28 septembre 2019.