Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Coca-Cola perd face à la Cour suprême dans une affaire de grenade

Par Jean-Baptiste Jacquin (Blog Pertes et profits)

Publié le 13 juin 2014 à 12h27

Temps de Lecture 2 min.

Le droit mène à tout. Ainsi les très sérieux juges de la Cour suprême américaine ont longuement débattu de la taille des caractères d’une étiquette de canette de jus de fruit de la marque Minute Maid appartenant au groupe Coca-Cola.

La situation a beau être cocasse, l’enjeu est des plus importants. Les huit magistrats de la Cour suprême ont décidé, jeudi 12 juin, à l’unanimité que la société Pom Wonderful avait le droit de poursuivre Coca-Cola pour publicité mensongère.

L’objet du délit est cette petite bouteille de jus « grenade myrtille » sur laquelle est mentionné, en « beaucoup plus petit », remarque la Cour, « mélange aromatisé de cinq jus de fruits ». De quoi tromper les consommateurs, accuse le concurrent.

De fait, la composition de ces canettes « grenade myrtille » à un goût sensiblement différent de celui proclamé sur l’étiquette : jus de pomme et de raisin 99,4 %, jus de grenade, 0,3 %, jus de myrtille, 0,2 %, de framboise, 0,1 %.

Dire n'importe quoi

Au pays de la liberté du commerce et de la malbouffe, on n’aurait donc plus le droit de dire n’importe quoi aux consommateurs. Une petite révolution que les services juridiques et marketing des géants de l’agroalimentaire américains regardent de près. Comme leurs agences de publicité, ont expliqué dans la foulée les sites d’information spécialisés.

Si cette affaire, apparemment triviale, est remontée jusqu’à la Cour de Washington, c’est qu’il y avait un point de droit à trancher. Le nom de la boisson litigieuse avait obtenu le feu vert de la puissante Food and Drug Administration (FDA), soucieuse de la protection de la santé des consommateurs.

Dès lors, avaient estimé les tribunaux et la cour d’appel de San Francisco, donnant raison à Coca-Cola, Pom Wonderful n’était pas fondé à invoquer une autre législation, celle sur la concurrence, pour contester la décision d’une autorité fédérale mandatée pour uniformiser et sécuriser l’étiquetage des aliments et boissons. Un argumentaire que la Cour suprême fait voler en éclats.

Les faibles contre les puissants

Le « petit producteur » de jus de grenade, qui a perdu ces dernières années des procès similaires contre Ocean Spray, Pepsi et Welch’s, a cette fois des chances de l’emporter contre le géant d’Atlanta. Le droit permet donc de défendre les faibles contre les puissants. Magnifique !

Le Monde Guides d’achat
Gourdes réutilisables
Les meilleures gourdes pour remplacer les bouteilles jetables
Lire

Il s’intéresse aussi aux soi-disant faibles. Pom Wonderful (Pom ne vient pas de pomme, mais de pomegranate, grenade en anglais, et Wonderful veut dire merveilleux), propriété du plus gros producteur d’agrumes des Etats-Unis, a ainsi maille à partir avec la justice.

Dans cette autre affaire, la FDA accuse Pom Wonderful de tromper les consommateurs en promettant que le jus de grenade prévient contre la maladie…

Business as usual, comme on dit. L’Etat de droit, lui, ne nuit pas à la santé.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.