Paris : le Centre du don des corps fermé après la découverte d'un « charnier »

Ce centre rattaché à l'université Paris-Descartes a accueilli des milliers de dépouilles dans des conditions indécentes. L'établissement a présenté ses excuses.

Source AFP

Ce centre parisien fondé en 1953, qui est le plus grand centre d'anatomie européen, accueille chaque année plusieurs centaines de corps donnés de son vivant volontairement à la science.

Ce centre parisien fondé en 1953, qui est le plus grand centre d'anatomie européen, accueille chaque année plusieurs centaines de corps donnés de son vivant volontairement à la science.

© Nathan Alliard / Photononstop

Temps de lecture : 2 min

La sanction n'a pas tardé à tomber. Le Centre du don des corps à la science de l'université Paris-Descartes, qui a accueilli des milliers de dépouilles dans des conditions indignes, selon L'Express, fait l'objet d'une fermeture administrative immédiate ordonnée par la ministre de la Recherche, a annoncé mercredi l'université. Cette mesure s'accompagne d'une mission d'inspection menée en commun par les ministères de la Recherche et la Santé afin « d'établir la réalité des faits » et « la marche à suivre » avant une réouverture, selon un communiqué de l'université.

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Dans son édition de mercredi, l'hebdomadaire dénonce les « conditions indécentes » dans lesquelles ont été conservées les dépouilles de « milliers de personnes ayant fait don de leur corps à la science ». « Dans des locaux vétustes, les dysfonctionnements du centre et les problèmes de gestion ont eu une conséquence terrible : des dépouilles putréfiées, rongées par les souris, à tel point que certaines ont dû être incinérées sans avoir pu être disséquées », relate L'Express.

Lire aussi Le « J'accuse » d'Idriss Aberkane sur le charnier de Paris-Descartes

Selon l'enquête du magazine il y a eu « des corps empilés les uns sur les autres, sans aucune dignité et contrairement à toute règle éthique ». L'Express relève en outre que « les corps servent également à des entreprises privées auxquelles ils sont vendus, entiers ou démembrés » et que les professeurs de médecine, y compris ceux de l'université Descartes dont dépend ce centre, doivent eux aussi payer pour pouvoir disséquer.

Les « excuses » de Paris Descartes

L'université Paris-Descartes, dans son communiqué, « tient à présenter ses excuses aux familles sur cette situation » et indique qu'elle met en place un numéro, le 01 42 86 20 48, pour répondre à toutes les questions des familles de donneurs. En raison de la fermeture administrative, « il n'y a plus d'activités de dissection, mais le centre continuera d'assurer la prise en charge des dons en lien avec les familles », indique l'université à l'Agence France-Presse.

Ce centre parisien fondé en 1953, qui est le plus grand centre d'anatomie européen, accueille chaque année plusieurs centaines de corps donnés de son vivant volontairement à la science, souligne l'université. Il joue un rôle primordial et indispensable pour la formation des chirurgiens et futurs chirurgiens, mais aussi pour le développement de nouveaux dispositifs médicaux (prothèse, matériel chirurgical) ou de nouvelles procédures opératoires. L'université admet qu'« après plusieurs décennies d'activité, certaines installations sont devenues vétustes ». Un plan des travaux a été lancé.

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Commentaires (10)

  • Maurice de Berne

    Ce scandale est révélateur des dysfonctionnement graves de notre administration et de nos universités. Décidément, je préfère crever que de donner mon corps à la science.

  • mustel

    "... Certaines installations sont devenues vétustes" … La belle excuse !
    Apparemment, ce sont surtout les comportements qui sont "vétustes" !

  • irene 27

    Habitant la région parisienne, un ami m'avait dit dans les années 80 que sa mère avait donné son corps à la science. Le jour où le service adéquat est venu chercher son corps il a été choqué et désespéré quand il a vu les conditions dans lesquelles cela s'est passé : L'ascenseur étant trop étroit pour l'emporter une civière, au lieu de la descendre par l'escalier, certes au 2ème étage, (ce que savent faire les pompiers ou ambulanciers) on la "redressée" si j'ose ce mot horrible et enveloppée dans un châle pour la mettre dans un fauteuil. Puis on lui a fait traverser la cour gravillonnée de l'immeuble en poussant ce fauteuil avant de la mettre dans une camionnette. Donc le non respect de ceux qui généreusement donnaient leurs cadavres à la science ne date pas d'hier. Il n'y a malhereusment rien d'autre à ajouter.