fashion tech

Zoom sur la French Fashion Tech

Céline Sabbagh

En plus d’être la capitale de la mode, Paris est devenue l’épicentre des start-ups en Europe. Le président de la république, les groupes de Venture Capital ainsi que les grands groupes de Luxe Français mettent désormais tous l’accent sur les compagnies Tech. Ce mouvement a été influencé par la digitalisation globale de l'industrie, et grâce à la technologie et ses softwares, Launchmetrics aide les marques de Mode, Beauté et Luxe à améliorer leurs performances de marque. En effet, Les marques de luxe françaises ont bien compris que la technologie est désormais nécessaire pour faire avancer toutes les facettes de leurs activités. Nous assistons à un changement culturel où ces start-ups fashion tech n’ont plus de mal à attirer l’attention du secteur mais se trouvent en fait au cœur de la discussion.

Lorsque les deux mondes se rencontrent, cela donne naissance à une explosion de compagnies Fashion Tech très prometteuses dans l’Industrie. Dans cet article, nous décomposons la sphère française de la Fashion Tech pour comprendre quelles sont les compagnies, qui grâce à la technologie, changent la façon dont nous pensons, achetons et portons la Mode. 

Pour ce faire, nous nous penchons d’abord sur les start-ups qui re-dessinent l’expérience d’achat en ligne, celles qui rendent possible l’essai virtuel et facilitent nos recherches, puis sur celles qui émergent dans le monde de la 'Metaverse' et pour finir sur celles qui nous montrent comment la technologie est favorable à l’environnement.

Humaniser l’achat en ligne 

Il est évident que la pandémie a accéléré la tendance à effectuer ses achats en ligne et les médias sociaux sont devenus une source d’inspiration pour les consommateurs. Cependant, même si la tendance s’est considérablement démocratisée, l’expérience d’achat reste toujours quelque peu mécanique. Nous parlons beaucoup de ‘Live Shopping’ mais une compagnie au focus fashion tech en particulier a pour mission de permettre aux marques d'animer leurs propres réseaux de 'social-sellers' pour communiquer et inspirer sur les réseaux sociaux afin de vendre en ligne de manière humaine. Replika Software a été financé par LVMH Luxury Ventures et l'Oréal Bold Ventures et sont sur le point de conclure des partenariats avec de prestigieuses marques françaises. La fondatrice Kareen Mallet annonce, ‘Au cours des dernières années, nous avons assisté à un changement progressif dans la façon dont les consommateurs sont inspirés pour acheter et ce qui les amène à réaliser un achat. (…) Le business model de Replika consiste à humaniser l’achat en ligne. Au cours de cette dernière année, cela est devenu plus pertinent que jamais et nous avons triplé notre infrastructure pour répondre à la demande croissante des marques afin de créer des programmes de “social selling” adaptables et évolutifs.’ La compagnie travaille déjà avec le géant de la beauté Sephora du groupe LVMH et, Dior utilise la plateforme pour ses conseillers de vente afin de mieux vendre en ligne. 

De l’essayage virtuel au Shazam de la Mode 

Avec plus de 41,6 millions de Français qui ont acheté en ligne en 2020, soit 1.5 millions de plus par rapport à 2019, il est évident que la demande pour essayer les produits virtuellement est en hausse mais les moyens des marques pour engager leur clients visuellement en ligne restent limités. Pour répondre à ce besoin, de nombreuses startups fashion tech se sont tournées vers le sujet. Maxime Patte, cofondateur et PDG de Veesual, met en place un service d'essayage virtuel pour les marques de mode qui permet aux clients de choisir des mannequins qui correspondent à leur profil afin de voir comment la ou les pièce(s) qu’ils souhaitent acheter leur va. L’étape suivante est de remplacer le/la mannequin par le client lui/elle-même. Cette dernière fait partie de Station F, un des plus grands campus de Start-up mondial basé à Paris. Juste 8 mois après sa fondation en 2020, Veesual a levé plus de 800,000 euros de l’accélérateur de start-up américain Techstars.

Watiz, La startup française d'Intelligence Artificielle, permet d’identifier ou de suggérer des articles similaires à une image téléchargée sur l’application, de la même façon dont Shazam fonctionne pour la musique. De grandes entreprises technologiques comme Google et Pinterest proposent aussi cette technologie sous forme de recherche visuelle. Watiz fait elle aussi partie du campus parisien Station F.

Immersion dans le monde Metaverse, des NFTs aux inspirations jeux vidéo 

Le mot ‘Meta’ semble être dans l’air du temps, le groupe Facebook annonçait pas plus tard que la semaine dernière son nouveau nom Meta qui fera référence au futur d’internet. Afin de brouiller les lignes entre le réel et le virtuel, le monde metaverse se déploie aussi dans le secteur de la mode et du luxe. 

À Paris, les entrepreneurs français Alexis Arragon et Guillaume Gouraud, deux anciens adeptes du jeu vidéo, ont monté le studio Stylé en 2020 pour permettre aux marques et aux consommateurs d’interagir en temps réel avec des vêtements virtuels. Une façon de faire le pont entre le gaming et la mode, " deux industries de poids qui ne se comprennent pas, mais qui ont pourtant les mêmes clients !" , assure Alexis Arragon. Pour le lancement de la collection Chloé x Fusalp, Stylé a digitalisé la collection composée de vêtements mais également d’accessoires de ski afin de créer une expérience retail unique.

Arianee, une start-up basée à Paris, construit un nouveau paradigme du luxe et de la mode. Déterminée à transformer la façon dont les consommateurs possèdent et consomment le luxe et la mode, la start-up a pour mission de responsabiliser les marques et les propriétaires en donnant une vie numérique aux produits physiques, aux expériences ou aux communautés grâce à un passeport numérique NFT. Basé sur un protocole blockchain, le certificat de propriété digital est unique et infalsifiable et permet de tracer à la fois toute la supply chain d'un produit (de la matière première au consommateur) et l'évolution du produit au fil des ans et permet donc ainsi de garantir l'authenticité du produit et faciliter sa revente. La start-up a levé €8 million de Bpifrance et Isai.

La Tech au profit du développement durable

La tech permet non seulement de nous faciliter la vie au quotidien mais elle est aussi favorable à l’environnement et ça l’industrie de la mode l’a bien compris. De nombreuses start-ups utilisent le digital pour circulariser cette industrie qui est une des plus polluantes au monde. Créée en 2017 et basée en France, Tekyn, a pour objectif de créer des vêtements à la demande de manière industrielle, en conciliant la préservation de la planète et en évitant la surproduction de vêtements tout en augmentant la rentabilité économique des marques. La startup a levé près de 9 millions d’euros depuis 2018 pour développer sa plateforme de production digitale destinée à transformer la production textile et est partenaire de Petit Bateau, IKKS, La Redoute, Promod, 1083 et Cyrillus.

Vestiaire Collective, la fameuse plateforme de revente de produits de luxe co-fondée par Fabre en 2008 et aujourd'hui valorisée à plus d'1 milliard d'euros, est reconnue comme l'une des grandes réussites françaises. Plus tôt cette année, le géant annonçait une nouvelle levée de fonds de 178 millions d’euros auprès du groupe Kering et Tiger Global Management afin d’accélérer sa croissance sur le marché de la seconde main et d’impulser le changement vers une industrie de la mode plus durable.

Afin d’éviter le surstockage, The Bradery est une plateforme spécialisée dans le déstockage permettant de valoriser le sur-stock de marques haut de gamme de mode mais aussi de créer du contenu pour ses marques sur les réseaux sociaux, tout en offrant ces pièces neuves à prix réduit.  Fondée en 2018 en France, l’entreprise a connu une forte croissance en 2020. " Nous sommes passés d’un chiffre d’affaires d’1 million d’euros à 15 millions. Pour 2021, nous visons 50 millions " annonce Edouard Caraco, cofondateur de The Bradery.  

 

Dans la même lignée, Stockly, fondée en 2018 par Eliott Jabès et Oscar Walter à Paris, a pour but de créer un réseau de stocks qui grâce à leur algorithme permet d’éviter les ventes perdues lorsque le produit est en rupture de stock, d’augmenter la satisfaction des clients et celle des ventes. Stockly limite ainsi les déchets et les surstocks potentiels renvoyés à la marque en fin de saison. La startup a levé 5,1 millions d’euros auprès des fonds Idinvest et Daphni et les Galeries Lafayette et Go Sport ont déjà testé leur proposition.

Nous l’avons compris, le secteur regorge de start-up fashion tech très prometteuses. En plus des start-ups, nous parlons aussi d’incubateurs dédiés à la mode tech; Le géant du luxe français Kering, envisage de s'associer à l’incubateur La Caserne, ou encore Richemont qui s’est également associé à Plug and Play, un accélérateur de business pour les secteurs du retail et du e-commerce à Paris. Il est évident que l’industrie est désormais dépendante de la technologie et reste un segment à regarder de très près..

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