Elections américaines : le Parti démocrate sous pression dans le New Hampshire
Les électeurs du New Hampshire votent ce mardi pour la primaire, une semaine après le fiasco électoral dans l'Iowa. Les sondages montrent, malgré le faible nombre de délégués à glaner, le poids de la dynamique électorale dans un scrutin qui se déroule sur cinq mois.
Ray Buckley doit sentir la pression monter. A quelques jours de l'élection primaire ce mardi, le président du parti démocrate du New Hampshire prédisait prudemment « un score serré ». Une semaine après le fiasco du vote dans l'Iowa , il doit surtout espérer qu'aucun couac ne viendra troubler le scrutin, pour ne pas entamer davantage la crédibilité du parti.
La situation sera a priori plus simple à gérer : le vote est une primaire classique et non un « caucus » avec ses règles complexes. Mais les candidats sont à cran. Les déboires du vote dans l'Iowa ont privé les gagnants de toute la couverture médiatique qu'ils pouvaient espérer, après avoir passé des mois et dépensé beaucoup d'argent dans l'Etat pour marquer les esprits, bien au-delà de son poids pour la convention d'investiture en juillet (1 % des délégués).
Sanders et Buttigieg au coude-à-coude
Bernie Sanders aurait le plus à s'en plaindre : les résultats l'ont finalement donné au coude à coude avec Pete Buttigieg dans l'Iowa (à 0,1 point près), et le sénateur du Vermont (qui remporte 12 délégués, contre 14 à Pete Buttigieg) a même remporté le vote populaire, avec 6.000 voix d'avance. Donné gagnant dès le lendemain de l'élection, Pete Buttigieg en a tiré le meilleur parti : il a gagné huit points dans les sondages du New Hampshire en une semaine (à 22 %), au détriment de Joe Biden, à la peine dans l'Etat du Midwest.
De quoi montrer, malgré le faible nombre de délégués à glaner (41 dans l'Iowa et 24 dans le New Hampshire, quand il en faut près de 2.000 pour remporter l'investiture), le poids de la dynamique électorale dans un scrutin qui se déroule sur cinq mois.
Benjamin de la course à l'investiture, Pete Buttigieg saura mardi soir s'il a transformé l'essai dans le New Hampshire. Bernie Sanders, qui avait largement remporté la primaire de cet Etat de la côte Est face à Hillary Clinton en 2016 et s'y présente en voisin, est encore favori et le devance assez nettement. Les deux candidats ont été les cibles de leurs concurrents (notamment Amy Klobuchar et Joe Biden) lors du débat télévisé organisé dans l'Etat, vendredi soir.
Ligne saturée
Toujours favori des sondages nationaux, Joe Biden n'attend pas de miracle dans le New Hampshire, espérant se relancer dans le Nevada (le 22 février) et surtout en Caroline du Sud (le 29 février). Populaire au sein de la communauté noire, l'ancien vice-président de Barack Obama y devance pour l'instant très largement les autres candidats. Arrivée troisième dans l'Iowa, Elizabeth Warren cherche de son côté la martingale pour se maintenir à flot. Signe de leur inquiétude, les deux candidats ont commencé à épargner leurs fonds.
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Après l'acquittement de Donald Trump dans la procédure de destitution, la campagne s'annonce sans merci. Dans l'Iowa, des républicains ont, selon des témoignages rapportés par la presse, contribué à saturer la ligne téléphonique de secours des bureaux de vote démocrates, ajoutant au fiasco électoral. Alors que la course à l'investiture républicaine est devenue une formalité pour le président (l'un des deux petits candidats vient de jeter l'éponge), Donald Trump s'attelle désormais à élargir sa base électorale.
À noter
Donald Trump a démis de leurs fonctions le lieutenant-colonel Alexander Vindman et l'ambassadeur Gordon Sondland. Ils avaient tous deux témoigné au cours de la procédure d'impeachment.
Véronique Le Billon (Bureau de New York)