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« Michael Bloomberg s’apprête à payer pour devenir président des Etats-Unis »

Pour l’économiste Julia Cagé, la candidature du richissime ancien maire de New York à la présidentielle balaye l’effort des démocrates pour réduire l’impact des donations sur le jeu électoral.

Publié le 26 novembre 2019 à 02h37, modifié le 26 novembre 2019 à 11h31 Temps de Lecture 3 min.

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Michael Bloomberg, à New York, le 17 novembre .

Tribune. C’est officiel : Michael Bloomberg est candidat à l’élection présidentielle américaine. Et c’est une mauvaise nouvelle. Bloomberg, l’homme dont le New York Times disait, en 2013, qu’il avait payé pour être le maire de New York. Et qui s’apprête aujourd’hui à faire de même pour devenir président des Etats-Unis. Président philanthrope, heureux de faire montre de l’étendue de sa générosité qui consistera à dépenser jusqu’à 1 milliard de dollars pour vaincre Donald Trump. Et faire perdre dans le même temps et les démocrates, et la démocratie américaine.

Les démocrates pour commencer, dont les classes populaires n’ont cessé de s’éloigner au cours des dernières années, préférant en 2016 le vote Trump à celui de Clinton. Pourquoi ? Parce que les démocrates ont délaissé le terrain de la redistribution depuis des décennies : ils ont abandonné les ouvriers et cessé de dénoncer les dérives de Wall Street – il n’y a qu’à penser aux discours de Hillary Clinton auprès de Goldman Sachs et autres Citibank.

Des politiques menées pour plaire à ceux – les plus riches – qui financent leurs campagnes électorales ; car les milliardaires démocrates sont tout aussi conservateurs sur les questions économiques que leurs alter ego républicains, ce qui a conduit le parti au pouvoir à bien trop souvent faire l’impasse sur la question de l’explosion des inégalités.

Les deux dernières années avaient marqué un tournant

Or de ce point de vue, les deux dernières années avaient marqué un tournant dans la stratégie électorale des démocrates, tournant entamé en 2016 par Bernie Sanders en campagne qui refusait toutes les donations supérieures à 200 dollars, et médiatisé il y a quelques mois par la démonstration implacable d’une Alexandria Ocasio-Cortez, établissant en tout juste cinq minutes dans la vidéo politique la plus vue à ce jour la corruption de la vie politique américaine par la « dark money ».

L’arrivée d’un Bloomberg et de tous ces millions. Millions qu’il brandit fièrement en arme de campagne

Début 2019, la grande majorité des candidats aux primaires démocrates s’étaient engagés à refuser un certain nombre de donations politiques, au moins en provenance du secteur de l’énergie fossile ou des lobbyistes au niveau fédéral. Le Comité national démocrate (Democratic National Committee), qui dirige le parti au niveau national, avait lui décidé de favoriser pour 2020 le recours aux petites donations, en offrant une place à l’un des deux débats des primaires à tous les candidats qui auraient au moins 65 000 donateurs, avec a minima 200 donateurs dans chacun des 20 Etats. Un tournant en direction des petites donations qui est particulièrement visible avec les candidatures de Sanders et Warren (bien davantage qu’avec celle de Biden).

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