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Scène d’espionnage ordinaire au CES de Las Vegas

Les cas de start-up, notamment françaises, ayant eu la désagréable surprise de trouver des produits aboutis quelques mois plus tard dans d’autres entreprises ne sont pas rares. FREDERIC J. BROWN/AFP

Sans vergogne, caméra ou appareil photo au point, certains individus arpentent les allées et prennent en photo appareils et documentation des exposants.

Souriez, vous êtes filmés! L’espionnage industriel fait partie du jeu, mais il est toujours étonnant de le voir en application, jusque dans les allées du CES de Las Vegas. Depuis dix bonnes minutes, une petite dame, armée d’une caméra Go Pro, filme un stand. Au total, elle passera plus de vingt minutes à tout filmer: depuis les brochures, jusqu’aux photos de produits, sans oublier les deux cartes électroniques déposées sur le présentoir. Petit détail qui a son importance, le stand en question est celui d’une start-up française, Rubix, et il fait à peine trois ou quatre mètres carrés! C’est dire si elle a pris son temps pour en saisir tous les détails. Elle a aussi enregistré les conversations, c’est-à-dire les explications données par les dirigeants à des clients potentiels et à des journalistes sans même essayer de se dissimuler.

Alerte de la direction générale des entreprises

Un peu plus loin, un autre exposant, lui aussi français, regarde impuissant un indiscret photographier son produit sous toutes les coutures. «Quand ils prennent des photos comme ça, ce n’est jamais bon signe», constate-t-il. Prudent, il range quelques objets et brochures, avant de me préciser «nous avons eu des conseils de la part de la direction générale des entreprises (DGE): il faut mieux éteindre son PC, sinon «ils» passent avec des routeurs dans les sacs à dos et absorbent toutes les données qu’ils contiennent». Les cas de start-up, notamment françaises, venues parfois naïvement, présenter leurs prototypes à Vegas et ayant eu la désagréable surprise de trouver des produits aboutis quelques mois plus tard dans d’autres entreprises ne sont pas rares.

Une tablette disparaît

Il y a quelques années j’ai même pu assister à une scène pour le moins étrange. J’étais alors sur le stand immense d’une très grande marque asiatique. Elle y présentait en avant-première une de ses innovations, en l’occurrence une tablette 3D sans lunettes. Arrive un groupe de visiteurs, au moins une vingtaine de personnes, ce qui est plutôt classique dans ce salon. Ils repartent au bout de quelques minutes et là, échange de regards stupéfaits avec mon interlocuteur: plus de tablette. L’alarme n’a pas sonné. Le temps que les gros bras de la sécurité réalisent ce qui s’était passé, le groupe en question avait disparu dans la foule. Petite consolation pour le constructeur lésé: le concept n’a jamais fonctionné. Les espions-voleurs en auront été pour leurs frais!

» LIRE AUSSI - CES Las Vegas 2020: tout ce qu’il faut savoir sur le grand salon de la high-tech

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4 commentaires
  • Tartufflette

    le

    Pourquoi aller dans une conférence si c'est pour cacher ce que l'on veut montrer? Ca n'a aucun sens.

  • anonym2018

    le

    Pourquoi ne pas interdire ces comportements ? Ou alors n’en montrer que très peu ? Quant aux voleurs, les caméras de surveillance ne permettent-elles pas de les retrouver facilement ?

  • anonym2018

    le

    J’espère que ce journaliste ne va pas vouloir faire le point avec moi…

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