Le cheval – le meilleur ami du soldat

Hannah Leal

“The horse was ever the friend of man, but never did he aid his masters so effectively as in the war which has just ended.” Aussie magazine

Sketch of a Light Horseman

Sketch of a Light Horseman, from The Kia Ora Coo-ee, December 15, number 6, page 6. University of Melbourne Archives, Harrison Family collection, 1978.0119, item 4/1

Un dicton commun est que le chien est le meilleur ami de l’homme, mais en temps de guerre, la phrase a besoin de changer. Pendant la guerre, c’est le cheval qui est le meilleur ami du soldat.

Les chevaux ont joué un rôle important pendant la première guerre mondiale. Les chevaux ont été utilisés au combat, afin de permettre aux soldats de rejoindre et de quitter rapidement les conflits, ils ont aussi servi à transporter des pièces d’artillerie, des messages et des troupes à travers des terrains variés, pour tirer les wagons d’approvisionnement et pour les ambulances. 136000 chevaux australiens ont servi pendant la Première Guerre mondiale.

On peut voir l’importance des chevaux dans “History of the Ninth Australian Field Ambulance” et “Aussie”.

History of the Ninth Australian Field Ambulance

Cette unité d’ambulance était chargée de fournir des services médicaux aux blessés. Le document décrit l’expérience de l’unité pendant la première guerre mondiale et souligne le rôle important que les chevaux ont joué dans le service ambulancier.

Les chevaux tiraient les wagons qui transportaient des blessés sur des distances qui auraient été trop grandes pour que des soldats les transportent. Pour permettre aux chevaux d’atteindre les bases médicales, le document décrit la nécessité de créer des chemins de transport spécifiquement adpatés aux chevaux.

Cette publication décrit également une anecdote amusante impliquant des australiens de l’unité et des chevaux allemands. Deux chevaux allemands ont été “souveneered” par des soldats australiens (c’est à dire, gardés en souvenir) sachant que ce vol affaiblirait les Allemands et fournirait une aide précieuse aux Australiens. Ces chevaux ont été nommés par les australiens “Fritzy” et “Fraulein”. Ils ont été ensuite utilisés par les australiens pour déplacer l’équipement et les wagons non sans difficultés car les chevaux allemands ne comprenaient pas les commandes en anglais.

Aussie

Il y a une section dans ce magazine sur les différentes unités australiennes. Le “Australian Veterinary Hospital”, était une unité qui s’occupait de chevaux blessés.

Tandis que les soldats qui ont survécu à la guerre ont été appelées héros, beaucoup de “poor dumb beasts”, dont l’aide avait été “so valuable … that it is doubtful whether the result could have been what it was without them”, ont été tués en raison de blessures et de privations. Toutefois, pendant la guerre, en raison du rôle important que les chevaux avaient, des hôpitaux vétérinaires ont été construits pour soigner les chevaux blessés ou “nursed back to strength – and duty”. Le “Australian Veterinary Hospital” était l’un de ces hôpitaux, où 500 soldats ont travaillé dans des installations pour 1250 “patients”. Pendant les 18 mois que l’hôpital a existé, 25000 chevaux ont été traités. “Aussie” souligne l’importance du rôle des chevaux pendant la guerre en disant des soldats qui travaillaient à l’hôpital qu’ils faisaient un travail noble et privilégié et que le traitement des chevaux n’était pas moins essentiel que le traitement des soldats humains.

Bibliographie

Aussie, No. 11, February 1919. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection.

A History of 9 Field Ambulances. Retrieved from http://www.raamc.org.au/

History of the Ninth Australian Field Ambulance. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection.

Horses used in the First World War (Walers). Retrieved from http://www.awm.gov.au/

McAloon, C. (2010, April 21). Remembering old war horses. ABC, retrieved from http://www.abc.net.au/

The Australian Light Horse. Retrieved from http://www.lancers.org.au/

La Poésie de La Cantine Militaire

Joanne Daenerys and Tay Wei Wen

La Poésie de “La Cantine Militaire”

“La Cantine Militaire” est une publication militaire française qui était publiée le premier et le quinzième chaque mois à Paris. Elle servait comme source de divertissement pour tous les soldats qui étaient stationnés en France. Cette publication se trouve parmi la collection personnelle de Ray Jones et contient un recueil de poésie écrit par Paul Ferrier. Ray Jones était un soldat australien qui était stationné en France et en Belgique (19th Battalion). C’est intéressant qu’il ait choisi de garder cette publication avec lui même si on ne sait pas la raison de cette démarche.

La poésie de cette publication traite de thèmes comme l’horreur de la première guerre mondiale, le désir de vengeance et le patriotisme. Ces thèmes rappellent au peuple de France qu’ils souffrent ensemble à cause d’un ennemi commun. Donc, ils créent un sentiment de solidarité entre les gens.

Poem from La Cantine Militaire

Extract from “Les Jour Des Morts” by Paul Ferrier, La Cantine Militaire. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection, 1981.0081, item 5/3/3 box 7.

Les poèmes soulignent la cruauté et l’horreur de la première guerre mondiale. Ils appellent à la compassion du peuple de France. La première page de la publication dit: “À tous ceux qui souffrent, une pensée de pitié”. “Tous ceux qui souffrent” se réfère surtout aux soldats qui ont été blessés ou qui sont morts, et aussi aux gens qui ont souffert de la pauvreté, de la famine et de la douleur de perdre leurs proches à cause de la guerre. Le poème “Le Jour Des Morts” met l’accent sur la façon dont la guerre est horrible. On voit que les vies sont facilement perdues, car “il suffit du temps d’un éclair”, et elles sont perdues en grands nombres, sous la forme “d’innombrables tombes”. Il y a quelques autres mots et phrases qui expriment cette horreur: les morts sont décrits comme les “fantômes par milliers et par millions” qui forment les “autels de flots de sang, des fleuves, des océans”. Le choc des morts de la guerre rappelle au peuple de France que toute l’Europe souffre ensemble. Par conséquent, il évoque la compassion et la sympathie du peuple et crée un sens de solidarité avec les alliés.

La Cantine Militaire

La Cantine Militaire, by Paul Ferrier. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection, 1981.0081, item 5/3/3 box 7.

Les poèmes condament les ennemis de la France, particulièrement l’Allemagne. Ils appellent à la vengeance et rappellent au peuple que l’Allemagne est la cause de leur misère. Dans la première page, on voit un petit discours du Général de Castelnau. Il dit à son fils, qui est mort: “je te jure que nos armées te vengeront en vengeant les familles françaises”. Ce discours reflète le thème de vengeance dans les poèmes. On peut le voir dans “Le Jour Des Morts”. Ce poème condamne le Kaiser d’Allemagne. Il est comparé à “un bandit”, à un monstre, “le pire monstre que jamais l’enfer démusela” et aussi au démon “Satan”. À partir de la douzième strophe, le poème prend la voix du Kaiser, qui se complaît dans la mort des Français et ses alliés. Il dit: “tous ces morts, c’est mon oeuvre et ma gloire et mon culte”. Cette phrase incite la colère et l’horreur parmi les gens et les pousse à desirer la vengeance”. De même, le poème “La Nuit des Trépassés” dénonce le Kaiser. Les morts sortent de leurs tombes et le maudissent. On voit cela comme “un million de morts” crient “maudis sois-tu, Kaiser Guillaume”. Ce poème exprime un profond besoin de vengeance, car même les morts se lèvent pour exprimer leur haine du Kaiser. Il rappelle au peuple qu’ils doivent être unis en face de leurs ennemis. Le poème “Debout, Les Morts!” exprime aussi la haine du monde entier pour l’Allemagne; “le monde entier flétrit jusqu’au nom allemand, sous le dégout la race sombre”. Il décrit l’Allemagne comme “l’ombre” et le reste du monde comme “l’Aurore”, et “l’Aurore triompant de l’ombre”. L’Allemagne est nuisible mais le reste du monde est bon. Ce contraste entre le bien et le mal suscite un sentiment de justice et de patriotisme parmi les soldats. C’est une forme de propagande qui les incite à aimer leur pays encore plus et à faire de leur mieux pour le protéger contre l’Allemagne.

Bibliographie

19th Battalion. Australian War Memorial.

Ferrier, Paul. “La Cantine Militaire.” 1917. Print.

J.R.W.T. “France Has Attracted Australia by Her Glorious Spirit.” Aussie: The Australian Soldier’s Magazine 1919. Print.

Des Touristes À Six Shillings Par Jour

Morteza Allahyari and Evan Nicolaidis

Les soldats australiens ont souvent choisi de courir le risque d’être tué et de faire face aux dangers de la guerre pour faire du tourisme et gagner en même temps six shillings par jour.

Westminster Abbey, 1918

Westminster Abbey, 1918. Ray Jones collection, 1981.0081, NN/2350

Ray Jones n’avait que 25 ans quand il s’est enrôlé le 25 juin 1915. Étant responsable des transmissions dans le 19ème bataillon de la Force impériale australienne, il est parti la même année pour le front et a servi en Égypte, en France et en Belgique. Il écrivait régulièrement des lettres à ses parents en Australie et tenait un journal intime pendant la guerre. Sur la totalité des notations dans ce journal, environ les trois quart sont consacrées à des expériences de voyage. La première entrée nous raconte son bref séjour à Lemnos, une île grecque, où il fait une promenade au village de Portianou. Arrivé à Alexandrie, une ville d’Égypte, il visite les anciennes tranchées où il trouve quelques curiosités qu’il porte plus tard à un magasin local français pour les envoyer quelque part, sans doute à sa famille. Il visite aussi un village et prend des photos. Il va ensuite au Caire et y visite les mosquées du sultan Hassan et d’Ibrahim Agha, ainsi qu’un musée.  Au cours d’une visite à Mataria, il voit l’arbre sacré et le puits de la vierge Marie. Arrivé en France, il achète des souvenirs à Marseille. Ayant obtenu une permission en 1917, il décide d’aller en Angleterre. C’est à Londres qu’il fait des courses et visite la tour de la ville, ainsi que l’Hippodrome à Willesden. Puis, à Stafford, il rencontre sa grand-mère et sa tante, avec qui il visite une église. Il est parti finalement pour Paris où il visite bon nombre de sites, dont la tour Eiffel, le Louvre, les Tuileries et le Sacré Cœur. Après la guerre, il est retourné en Angleterre et s’est marié avec une Anglaise, avec laquelle il part pour Australie à la fin de 1919. C’est à partir de ces notations que nous pouvons déduire que Ray Jones a fait beaucoup d’activités touristiques et qu’il a saisi toute opportunité pour voyager.

Né le 5 novembre 1874 à Melbourne,  Sir Alfred White était médecin australien qui a servi comme major au 2ème Hôpital général australien à Boulogne, France, pendant la première guerre mondiale. Avant de partir pour le front, il a terminé son diplôme en médecine à l’Université de Melbourne en 1906 et a travaillé comme médecin dans différents hôpitaux, dont l’hôpital Alfred de Melbourne. De plus, il est devenu professeur de la même université. Pendant la guerre, il a tenu lui aussi un journal. Par exemple, il décrit son expérience à Biarritz, ville au sud-ouest de la France, près de la frontière espagnole, le 29 novembre 1918. En tant que touriste, il raconte en détail comment il a pris un train de Boulogne à Paris avec son collègue, ensuite de Paris à Bordeaux et enfin à Biarritz. Il décrit également de magnifiques montagnes et de belles plages de sable du sud. White ajoute qu’ils se sont sentis comme des millionnaires quand ils sont restés à l’Hôtel du Palais à Biarritz. Donc, on peut voir à travers ses remarques et sentiments qu’il considère ces voyages comme une expérience qui ne se renouvellera  jamais.

Sir Wilberforce Newton, lui, en plus des ses récits de voyage, a pris beaucoup de photos. Dans son journal intime, par exemple, il raconte la belle vue de Gibraltar en route pour l’Angleterre. Dès qu’il a débarqué à Plymouth, il a pris le train pour Londres via la charmante campagne. Il a pris des photos de la magnifique Cathédrale de Salisbury et a visité le Parc royal et un zoo. Il voyageait beaucoup pendant son service militaire et a fini par faire un album. C’est dans cet album qu’il a classé les photos par ordre chronologique pour raconter et classer méthodiquement ses visites touristiques au cours de la guerre.

En 1917 il est retourné à Melbourne, où il s’est mis à travailler dans l’hôpital Alfred. Il est décédé le 3 octobre 1956 à Fitzroy.

Bibliographie

James, S. 2002, “White, Sir Alfred Edward Rowden (1874–1963)”. 2013. Web. 18 October 2013.  http://adb.anu.edu.au/biography/white-sir-alfred-edward-rowden-12008.

Jones, R. “1916 and 1917 Diaries of Signaler Ray Jones 19th Battalion, Australia Imperial Force”. (1916). Print.

Newton W, “Personal, 18 May to 2 Dec 1915” (1915). Print.

Richar, W. “The Soldier as Tourist: The Australian Experience of the Great War”. WAR&SOCIETY, 5.1 (1987):  63-77 Print.

Les chevaux pendant la première guerre mondiale

Stefan Anjou

Excerpt from Aussie magazine

Aussie: The Australian Solders’ Magazine, February 1919, number 11, page 53. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection, box 2.

Le rôle du cheval a grandement changé  avec la transition et l’évolution stratégique et tactique du conflit armé. La cavalerie avait toujours été centrale dans les forces armées mais avec le développement des divisions blindées mécanisées et la modernisation de l’artillerie, le rôle du cheval a été radicalement transformé .  Les chevaux étaient utiles sur les terrains accidentés ou boueux, pour aller en reconnaissance et tracter les ambulances. Bien qu’ayant des rôles différents, la  dure réalité du cheval à la guerre, est qu’il y en a eu des milliers de tués ou blessés.

LA BIBLIOGRAPHIE

Caillebot, Renée, Le cheval et la guerre, L’Attelage Français, février 2012, consulté le 21/19/2013 à http://attelage.org/f_article_read.php?aid=13072

Unknown, World War 1 : Animals, Historical Boys’ Clothing, mars 2011, consulté le 20/19/2013 à http://histclo.com/essay/war/ww1/anm/ww1-anm.html

Unknown, La cavaleries durant la Première Guerre mondiale, Skyrock : la guerre-musique, mai 2013, consulté le 20/19/2013 à http://guerre-musique.skyrock.com/3163393556-La-cavaleries-durant-la-Premiere-Guerre-mondiale.html

University of Melbourne Archives: Aussie: The Australian Soldiers’ Magazine. Ray Jones collection, box 2. Feb 1919, n.11

Les Lettres et Leurs Fonctions Pendant La Première Guerre Mondiale

Sophie Davey, Yo Zi Ngoo and Shi Chen

Les Fonctions des Lettres au Front

Pendant la Première Guerre Mondiale, la communication était très difficile. D’abord, la technologie n’était pas encore aussi développée qu’aujourd’hui.  De plus, les nombreuses mesures de sécurité, telles que la censure visant à éviter la fuite de secrets militaires et la restriction des ressources afin d’assurer leur suffisance, constituent un obstacle supplémentaire à la communication.  C’est pourquoi, la communication personnelle se faisait par écrit: la méthode la moins chère et la plus pratique. Ainsi, les lettres et les cartes postales étaient devenues les principales façons pour les soldats de rester en contact avec leurs proches à l’autre bout du monde pendant la guerre. En lisant les lettres de la Première Guerre Mondiale, nous pouvons examiner les réactions individuelles des gens pendant cette période car les lettres se concentrent davantage sur les expériences et les émotions des soldats et de leurs proches que les livres historiques. Grâce aux archives, nous pouvons imaginer les sentiments ressentis pendant cette époque émouvante.

 Les lettres apportent un soutien aux familles que les militaires laissent derrière eux

Selon Burke et al. (2009), écrire et discuter de sa perte avec d’autres personnes qui ont subi une expérience similaire peut agir comme un instrument thérapeutique pour aider au soulagement de la douleur et entamer le processus de guérison (Burke et al. 2009, 3). En s’écrivant des lettres, les proches en deuil ont, non seulement accès à un groupe de soutien, mais également un moyen d’exprimer leurs sentiments de tristesse, pleurer leur perte partagée et aussi trouver une signification à la mort et parfois même y voir un bon côté. Burke et.al (2009) suggèrent en outre que ces fonctions sont importantes pour commencer la guérison psychologique après la mort d’un être cher (Burke et al. 2009, 3). Toutefois, en raison de l’insuffisance de moyens de communication et des grandes distances qui séparent souvent les proches au moment de la Première Guerre Mondiale, cette fonction importante n’aurait pas pu être remplie sans les lettres. La notion de lettres comme offrant un sursis après la mort d’un être cher peut être illustrée par les lettres écrites par Ethel et E.Kitching à Muriel Crawford, à la mort de la mort de Fred, frère de l’une et fiancé de l’autre.

Muriel Crawford, c1914

Muriel Crawford, c1914. University of Melbourne Archives, Murielle Crawford collection, 1988.0171, box 5

Dans ces lettres, les femmes expriment leurs sentiments de tristesse: “C’est très difficile pour nous tous … Il était le préféré de la famille … Nous l’aimions beaucoup et étions très fiers de lui” (Ethel to Muriel, February 24 1918). Elles ont réussi à trouver une signification et à rester positives par rapport à la mort de Fred: “Bien que ce soit très difficile, nous trouvons une grande consolation au fait qu’il soit mort pour nous tous et il a fait son devoir noblement et fidèlement et nous pensons que c’était une mort glorieuse” (Ethel to Muriel, April  7 1918) et, «C’est un grand réconfort de savoir qu’il n’a pas été mis en pièces par ces terribles obus» (Ethel to Muriel, February 24 1918). Enfin, en s’écrivant, elles étaient en mesure de s’offrir un soutien mutuel et de l’amitié pendant cette triste période.

L’importance des lettres pour le monde d’aujourd’hui.

Vera Scantlebury Brown, 1918

Vera Scantlebury Brown, 1918. University of Melbourne Archives, Vera Scantlebury Brown collection, 2013.0058

A travers les lettres écrites par des personnes comme Vera, nous sommes en mesure d’obtenir des informations précieuses sur les conditions de vie dans la zone de conflit. Les lettres écrites par des femmes sont particulièrement utiles, car si il y a beaucoup de documentation en ce qui concerne l’implication des hommes dans la guerre – on connaît moins le rôle unique des femmes. Par exemple, les femmes devaient faire face aux conséquences de la guerre – la gestion des enfants et les responsabilités de la famille, la pénurie de ressources, ainsi que la douleur et le traumatisme. Sur le front, les femmes australiennes ont principalement contribué en tant qu’infirmière –  2139 femmes ont rejoint la guerre en tant qu’ infirmières (Australian Government, 2009).

La vie d’infirmière au front était très active. Vera affirme par exemple qu’elle a fait cinq opérations en un jour (Le vendredi 22 septembre dans une lettre à sa famille). Elle décrit une situation extrême:  “Ils ont dû opérer de nuit avec seulement deux bougies sur l’amputation  d’une hanche et, “Il y a un hôpital qui n’a fonctionné que trois jours. Il n’y a que 60 chambres mais il y a 160 hommes blessés” (Vera Scantlebury Brown, 22 septembre 1917). Elle écrit également dans la lettre qu’elle ne peut pas imaginer comment les hommes blessés sont apportés à l’hôpital. Les lettres écrites par Vera révèlent la sévérité des conditions ainsi que le manque de ressources pendant la guerre. Ainsi, grâce aux informations recueillies dans les lettres, on se fait vite une idée des horreurs que la guerre a créé.

Bibliographie

Australian Government, ‘Women in Wartime’, Big Black Dog Communications Pty Ltd, (2009), at <http://australia.gov.au/about-australia/australian-story/women-in-wartime> (le site visitation Octobre 6 2013)

Australian Government, ‘Womens’ responses to war’, The National Archives, at <http://www.nationalarchives.gov.uk/pathways/firstworldwar/document_packs/women.htm> (le site visitation Octobre 6 2013)

Burke, L.,Neimeyer, R., Mackay, M., Van Dyke Stringer, J. (2009) ‘ Grief Therapy and the Reconstruction of Meaning: From principles to Practice, Springer Science, pp. 2-11

Davis, C. G., Wortman, C. B., Lehman, D. R., & Silver, R. C. (2000). Searching for meaning in loss: are clinical assumptions correct? Death Studies, 24, 497-540

Kitching, Ethel. Letter to Muriel Crawford. 24 Février et 7 Avril. 1918. Muriel Crawford Collection, University of Melbourne Archives, The University of Melbourne, Parkville, VIC.

Kitching, E. Letter to Muriel Crawford. March 10 1918. Muriel Crawford Collection, University of Melbourne Archives, The University of Melbourne, Parkville, VIC.

Ruszkiewicz, C. ‘La  Communiquer pendant la Première Guerre Mondiale’, La Plume Culturelle, (2009) at. <http://www.laplumeculturelle.com/Communiquer-pendant-la-Premiere-Guerre-Mondiale_a669.html> (le site visitait October 5 2013).

Société du Musée canadien des civilisations, ‘Le Canada et le Premier Guerre Mondiale’,  Musée canadien de la guerre, at. <http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/communication-f.aspx> (le site visitait Octobre 5 2013).

Simon, R J., Rosenberg, S., & Eppert, C. (2000) Between Hope & Despair: Pedagogy and the Remembrance of Historical Trauma.  Lanham, MD: Rowman & Littlefield. pp. 194-197

Scantlebury Brown, V. Letter to family. Septembre 22 1917. Vera Scantlebury Brown Collection, University of Melbourne Archives.

Mythe National et Mémoire Personnelle : différences ou similarités ?

Kimberly Malone

“Aussie” résume parfaitement le mythe national qui a été créé au cours de la Première Guerre mondiale. Magazine populaire pendant et après la guerre, il a été écrit par des soldats avec l’objectif d’être divertissant et humoristique et de refléter l’esprit de l’armée australienne. Chaque numéro contient des histoires personnelles, des poèmes, des chansons, des conseils et des croquis. Ceux-ci créent un récit identitaire clair, dans lequel les caractéristiques suivantes occupent une place importante.

• Le Bon esprit dans l’adversité: Selon “Aussie”, les soldats australiens avaient une capacité unique pour endurer les mauvaises conditions du terrain et pour surmonter les obstacles avec humour. L’esquisse ironique “Not in a Position to Judge” capture cela. Il montre un soldat bravant des pluies torrentielles dans une pirogue. Il tient une lettre de sa famille qui dit “We have had heavy rains this winter in N.S.W. You can form no idea of how wet and muddy this place is”.

Aussie, 1919

Page 3, “Aussie: The Australian Soldiers’ Magazine” March 1919, edited by Phillip L Harris. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection, 1981.0081, box 6 item 5/1/3

• L’Optimisme: En plus de leur bonne humeur, l’esprit des soldats australiens est optimiste Une autre esquisse de Aussie, «When Bill Returns to  Aussie», décrit la façon dont les compétences de guerre seront utiles quand les soldats rentreront chez eux. Bill rêve de faire de barbelés pour décourager sa belle-mère d’entrer et projette d’ouvrir un café de style français avec son salaire différé.

Aussie magazine, When Bill returns cartoon

“When Bill Returns” Aussie magazine, page 10. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection, 1981.0081, box 6 item 5/1/3

• Le “Larrikinism”: «Aussie» raconte beaucoup de blagues que les soldats se font entre eux, ce qui indique un sens de l’humour espiègle. Par exemple, une histoire raconte comment un soldat habillé dans des vêtements de femmes trompe son ami dans l’organisation d’un rendez-vous romantique.

• Le Camaraderie: La loyauté féroce et l’amitié qui existaient entre les soldats australiens sont parfaitement résumées dans un article du ‘White Star’, publié dans “Aussie”, qui se plaint “the officers are loath to face even one Australian because of the spirit of camaraderie known to exist among these camouflaged devils, who will even take up an unjust quarrel for a friend…”

• L’ingéniosité et la débrouillardise: un article de gratitude pour les boulangers et les ingénieurs dans “The Aussie” donne des exemples de l’esprit d’initiative et d’ingéniosité des Australiens. Il raconte comment les boulangers ont trouvé une façon de continuer la cuisson malgré le manque de bois de chauffage et la façon dont «The Wombat Boring Machine», une invention australienne, a été utilisée pour faire avancer l’inventaire et fournir de l’eau aux troupes.

• L’amour de l’alcool, des femmes et du sport: à de nombreuses reprises le magazine fait références aux histoires sentimentales entre les femmes françaises et les soldats australiens, aux compétitions sportives et aux jeux ainsi qu’aux précieuses rations de rhum

Le ton du journal intime de Newton, médecin, promu au grade de capitaine, est très différent de celle de “Aussie”. Il est factuel plutôt que familier et l’ambiance est beaucoup moins joviale. Selon le journal de Newton, la vie sur le front occidental a été caractérisée par les tâches quotidiennes banales, des blessures tragiques et les conditions de vie et de travail difficiles. Après avoir lu «Aussie», on est frappé par la manière honnête dont Newton décrit la fatigue, la frustration et la futilité de la vie sur le front occidental.

Malgré cela, le lecteur peut identifier les caractéristiques du mythe national dans les souvenirs personnels de Newton. Son esprit infatigable et son optimisme sont évidents dans sa persévérance dans son travail médical. Le 30 Septembre 1915, il décrit une nuit blanche lors d’un bombardement: “The wounded came in all afternoon. I managed to get some dinner and put in then until 10am the following morning, dressing, inoculating, stopping hemorrhage etc.” Après avoir été blessé et transporté à l’hôpital, Newton reste positif et  note “Great to have a bed again after 3 months and what is better sheets. Have been sleeping on a floor of Garret since arrived” (12 octobre 1915).

La camaraderie est évidente quand, en Novembre 1915 Newton tombe malade et ses amis, Moody et Cowen, réparent les fuites de son hangar et prennent ses tours de garde pour lui pendant qu’il récupère. Le 19 Novembre Newton commente  “Thank God for Cowen, he has strafed the old man (the Colonel) for trying to make me work”.

Ainsi on peut dire que  même si le quotidien de Wilberforce Newton ne reflètent pas exactement le mythe présenté dans «Aussie», l’esprit n’en n’est malgré tout pas très éloigné.

Bibliographie

The Aussie, no. 11 Février 1919, Disponible à l’Université de Melbourne archives.

The Aussie, no.12, Mars 1919, Disponible à l’Université de Melbourne archives.

Newton, W 1915, Journal, Disponible à l’Université de Melbourne archives.

“Oh, what a life” : journal d’un médecin de guerre

Rebecca McIntosh

Men from the 58th Brigade of the 19th Division of the Royal Army Medical Corps

Men from the 58th Brigade of the 19th Division of the Royal Army Medical Corps. Wilberforce Newton is standing on the far right. University of Melbourne Archives, Newton Stephen family collection, 1980.0146 item 5/6/2

Le journal de Wilberforce Newton

Ce dossier va explorer les entrées écrites par le médecin Wilberforce Newton du 18 mai au 1er décembre 1915, soit durant sa première année de service en tant que médecin pendant la guerre.

Les tâches et l’environnement          

Les tâches auxquelles Wilberforce est assigné ne sont pas seulement de traiter les soldats blessés ; il doit aussi censurer des lettres (28 juillet), construire des abris (jeudi 25 novembre), et réparer des trous dans les rues (dimanche 28 novembre).

Quant à son devoir médical, il doit traverser le champ de bataille aussi bien que les tranchées boueuses pour ramasser des soldats blessés. Wilberforce exprime les difficultés de son travail:

“Raining. […] Devil of a job getting wounded out of trenches, as up to knees in mud and water, and could not put stretcher down for fear of drowning patient.” (jeudi 4 novembre)

Wilberforce doit faire encore plus attention qu’un médecin en dehors de la guerre, parce qu’il y a toujours des menaces qui pèsent sur la santé de ses patients. Le danger ne s’arrête pas au moment de la blessure, mais il continue jusqu’à ce qu’on arrive au poste de secours.  Même là, il y a des risques. Comme l’exprime Newton:

“Had a nasty experience to-night as Cell was hit and trolley was hit twice before we could get the patients off and lie down. Two patients killed.” (mardi 31 août)

Quand il travaille dans un hôpital “normal”, il écrit qu’il est étrange d’utiliser à nouveau un stéthoscope et d’écrire des ordonnances (mardi 19 octobre date ? place ?). De la même façon que les soldats sont arrachés de la vie normale, Wilberforce ne s’est pas habitué au travail de médecin de guerre.

La maladie    

Lui-même, Wilberforce a besoin d’un médecin. Il vomit (dimanche 5 septembre), il souffre de migraines causées par les tirs de l’artillerie (vendredi 3 septembre, mercredi 22 septembre), il s’évanouit de fatigue (jeudi 30 septembre), et il est envoyé à l’hôpital avec la grippe (dimanche 10 octobre). Cependant, tant qu’on est pas parti de la guerre, il est difficile de récupérer : la bataille continue et les responsabilités restent.

Paresseux ? Deux types de strafing

Il est clair que Wilberforce travaille sous une forte pression physique et mentale. Il raconte une fois où il échappe de justesse à la mort, puis continue de travailler:

“Shapnell burst within 2 yards of us […] Expected next to come in the middle, but no more fell […] we got up and went on with our work with trembling knees.” (samedi 4 septembre)

Il est obligé de mettre sa peur de côté pour faire son devoir, comme un soldat. Il travaille dur presque chaque jour, or il est traité de paresseux par un supérieur.

“Strafed by a swine of a major for not getting on more rapidly. This after I had been up mending roads for 7 hours last night […] Oh, what a life.” (lundi 29 novembre)

Donc, il souffre de deux types de ce qu’il appelle strafing : les attaques verbales de ces supérieurs, ainsi que le bombardement de l’armée rivale—

“Strafed by shells today” (vendredi 5 novembre)

Ce double emploi du mot montre la forte présence de la guerre dans son esprit, et assimile la pression physique imposée par l’environnement avec la pression mentale imposée par les officiers. Quand il écrit le 27 octobre qu’il n’y a que strafing, il pourrait faire référence aux deux types.

L’entrain résistant    

Malgré tout, Wilberforce ne perd jamais sa confiance en lui. Le fait qu’il écrive des entrées presque chaque jour démontre qu’il veut se souvenir de ce qui se passe, et qu’il ne s’abandonnera pas au désarroi de la guerre. Il semble être malgré tout plein d’entrain.

Par exemple, lorsqu’il est à l’hôpital avec la grippe, il écrit avec humour qu’il y a un garde à qui il a failli donner un coup de pied.

“Hospital. Phillipson, an objectionable Guardsman in next bed. Damn nearly kicked him.” (vendredi 15 octobre)

Il sait aussi défendre son honneur et sa nationalité. Quand il est traité de prisonnier, une allusion à l’histoire de l’Australie, Wilberforce donne un coup de poing à celui qui l’insulte.

“Hell of a row. Fox called me a ——- convict, and I altered the shape of his face.” (dimanche 31 octobre)

Bien que Wilberforce travaille pour les Britanniques, il garde son amour propre d’ Australien. La façon humoristique dont il décrit cet événement indique qu’il ressent une sorte de triomphe et qu’il n’a pas honte.

Finalement, il y a le cas où le supérieur de Wilberforce insulte ses patients.

“Applied for some leave […] Had a row with the C.O. over his treatment of my patients. He had not examined them and started calling them names, and saying some of them should be shot. I told him he had no right to say these things before he had examined the men.” (vendredi 26 novembre)

Après des mois de labeur, en novembre Wilberforce est toujours passionné par son travail. Il doit être épuisé, mais il respecte les soldats. On pourrait en quelque sorte le décrire comme un soldat de la guérison.

Bibliographie 

Tapuscript du journal de la guerre. Wilberforce Newton. Entrées 18 mai – 2 déc 1915.

Se nourrir sur le front

Karen Mezentsef and Nellie Bi

Officers enjoying their rations

Officers enjoying their rations, from “Australia In The Great War” number 1 page 16. University of Melbourne Archives, Ray Jones collection, box 6.

Les rations

Les rations pendant la Première Guerre mondiale se composaient de nourriture qui ne pouvait pas s’abîmer rapidement. Ainsi, beaucoup d’aliments étaient déshydratés, ou bien se conservaient en boîte, ou bien étaient salés car en utilisant le sel, on pouvait conserver la nourriture plus longtemps.

A cette époque-là, les rations d’un soldat australien inclues par exemple : du “bully beef” qui est un type de bœuf préservé en boîte, de la confiture, du chocolat, du thé, du café, du beurre, il y avait aussi des biscuits durs au lieu de pain frais, des fruits et des légumes secs.

Il existe beaucoup de mots d’argot militaire de l’armée australienne qui décrivent négativement cette nourriture, par exemple : “graisse d’essieu” (ou “axle grease”) pour le beurre, et “le chien en boîte” (ou “dog in a can”) pour la viande en boîte, on peut facilement imaginer pourquoi…

Les colis

Heureusement, les soldats recevaient des colis de leur famille, amis ou groupe de soutien qui comprenaient des “articles de luxe” pour compléter leurs rations: du tabac, des gâteaux, du lait concentré sucré, du sucre, des biscuits sucrés, des saucisses,  des journaux, des pochettes, et des vêtements tricoté à la main. 1 354 328 paires de chaussettes ont été fabriquées par des bénévoles et près de 2 million de colis ont été envoyés en France pendant la guerre.

Ray Jones a reçu beaucoup de colis de ravitaillement dont il parlait souvent dans ses lettres. On voit qu’il remercie régulièrement ses parents pour des produits envoyés, et dans la lettre suivante il remercie sa sœur Dorry, et son amie Miss Callcott :

Excerpt from letter by Ray Jones, 1916

Ray Jones, Lettre #48, p.20, 15/7/16, boîte 2 – lettres 38 à 55, Les Archives de l’Université de Melbourne

Le Pain

Des boulangeries australiennes ont fourni le pain aux soldats sur le front. Il y avait cinq boulangeries qui fonctionnaient pendant la guerre. Elles ont produit 210000 rations par jour en France. Ces rations étaient envoyées par train de Rouen au front.

Les Desserts

Dans les lettres de Ray Jones, on voit qu’il demande souvent à sa mère d’ envoyer des desserts. La plupart du temps il demande du sucre parce que c’était presque impossible d’en trouver “ici” (Jones, Lettre #119, p.8). De plus, la ration de sucre pour un soldat en ce temps-là était seulement de 1 lb par semaine (Jones, Lettre #139, pp.51-52). Sur place, le prix était excessivement élevé (Jones, Lettre #116, p.2). Des desserts quotidiens comme du chocolat, des biscuits, des bonbons et du pudding étaient des produits de luxe pour ces soldats “quelque part en France”.

extraits de lettres de Ray Jones qui parlent des desserts :

Excerpt from Letter by Ray Jones, 1917

Ray Jones, Lettre #116, p.2, 16/12/17, boîte 2 – lettres 38 à 55, Les Archives de l’Université de Melbourne

Excerpt from Ray Jones letter, 1918

Ray Jones, Lettre #135, pp.51-52, 29/4/18, boîte 2 – lettres 38 à 55, Les Archives de l’Université de Melbourne

Excerpt from Ray Jones letter, 1918

Ray Jones, Lettre #119, p.8, 6/1/18, boîte 2 – lettres 38 à 55, Les Archives de l’Université de Melbourne

Le café 

Pour les soldats sur le front, l’ “Australian Comforts Fund” fournissait du café, du thé et du chocolat chaud pour offrir un petit répit de la misère des tranchées. Le premier établissement qui a fourni ces produits est fondé à Pozières en août 1916 par Chaplain W.E Dexter. Selon des rapports de l’ACF plus de 12 millions de tasses de café et de thé ont été distribuées aux soldats pendant la Grande Guerre.

L’alcool

Au front l’alcool remontait le moral aux soldats qui se battaient, à l’arrière, il diminuait la douleur des soldats blessés. Cependant, l’alcool était aussi rare que le sucre ou le café. Avec la consommation d’alcool, le problème de l’ivresse et de l’alcoolisme de troupes surgissait. Afin d’éviter les débordements, l’armée australienne  avait établi des règles strictes. Par exemple, en accord avec les règles d’hygiène publique de Poperinghe, les estaminets avaient la permission de vendre de l’alcool aux soldats seulement de 11 à 13h et de 18 à 20h. Il était interdit de vendre de la bière anglaise ou de la bière brune. Ce qui veut dire que seule la bière légère était permise.

Pour faire face à la vie épouvantable de la guerre, un verre de rhum ou bien du “brandy” était considéré cent fois plus efficace que la médecine. On peut le voir dans une petite histoire humoristique du rhum renversé tirée de Aussie Magazine (1919).

Pour White (1987), le brandy représentait pour ces soldats un moyen aussi important d’échapper à la réalité du quotidien que leurs voyages. Il explique : “Perhaps sightseeing was not as effective an escape as the cherry brandy, to which it gradually, over this period, gave precedence. But both were important methods of dealing with the realities of war.” (White, p. 73). On peut voir cet état d’esprit dans cette “ode” ou “hommage” au vin que l’on trouve dans le magazine “Aussie: The Australian Soldiers’ Magazine” :

Owed to Wine poem

Owed to Wine by Mill. ‘Aussie: The Australian Soldiers’ Magazine’, February 1919 No.11, p.27, Les Archives de l’Université de Melbourne

Les References

White, Richard, (1987) ‘The Soldier as Tourist: The Australian Experience of the Great War’, War And Society, Volume 5, Number 1 (May), The University of New South Wales.

Les lettres de Ray Jones, Ray Jones collection, Les Archives de l’Université de Melbourne.

‘Aussie: The Australian Soldiers’ Magazine’, La Collection de Ray Jones, box 2. February 1919, n.11, Les Archives de l’Université de Melbourne.

http://museumvictoria.com.au/collections/themes/1848/australian-comforts-fund-world-war-i

http://joyoffieldrations.blogspot.com.au/2013/04/field-rations-humor-of-world-war-one.html#uds-search-results

http://www.cuisinealafrancaise.com/fr/article/19-brillat-savarin-jean-anthelme

http://www.awm.gov.au/collection/E00232

www.awm.gov.au/sites/default/files/c00474_2.jpg

http://www.tommyspackfillers.com/showitem.asp?itemRef=RL154

http://en.wikipedia.org/wiki/File:Corned-beef-1.jpg

http://www.anzacday.org.au/miscellaneous/teacup.html

L’avancement de la médecine pendant la première guerre mondiale

Jaka Bambang

Dental hospital, Egypt, 1918

Dental Hospital Egypt, 1918. University of Melbourne Archives, ABP Amies collection, 1979.0044, BWP27044

La chirurgie esthétique et les rayons x

Dans les archives de Sir Arthur Barton Pilgrim Amies, un célèbre professeur australien en science dentaire, j’ai trouvé une collection de rapports médicaux et d’images de soldats blessés au visage accompagnée des procédures de traitement pour chaque cas. Les images et les rapports viennent de l’Hôpital Queen Mary à Sidcup en Angleterre. L’hôpital était bien connu pour sa chirurgie esthétique, en particulier pour le traitement des blessures au visage. Le service était dirigé par Sir Harold Gillies, un néo-zélandais habitant en Angleterre, qui est considéré comme l’un des pionniers de la chirurgie esthétique. Il a obtenu ce titre en réussissant à transférer la peau d’autres parties du corps sur  les blessures ouvertes des visages des soldats. Cette découverte a été très importante parce que, comme les nombreux cas médicaux et rayons x de la collection le montrent, de nombreux soldats ont été blessés au visage ou à la tète à cause des balles et des éclats d’obus de l’artillerie moderne. Les techniques des rayons x et de l’anesthésie se sont aussi développées grâce à son utilisation fréquente.

L’ hypnose

La lettre de Rowden White sur la guérison des traumatismes de guerre

Sir Alfred Edward Rowden White, né le 5 octobre 1874 à Melbourne, était un médecin, bienfaiteur et aussi un major du Deuxième Hôpital Général Australien (AGH2) à Boulogne, où il a vu beaucoup de soldats blessés et une variété  de cas médicaux. Selon l’une des entrées de son journal, Sir Rowden White a rendu visite à l’hôpital Ashurt à Oxford au cours d’un voyage en Angleterre, pour observer les techniques utilisées pour traiter les soldats qui souffraient de paralysie du corps. A l’hôpital, il observe un médecin hypnotiser l’un de ses patients pour le guérir d’une paralysie de ses membres inferieurs. Grâce à cette thérapie, le médecin réussit à trouver la cause de la paralysie : le patient avait été traumatisé par la guerre et à cause de cela, avait développé la conviction qu’il ne pouvait plus marcher. Sir Rowden White remarque dans son journal que cette méthode risque d’être bien utile pour la médecine. Il n’a pas été loin de la vérité. De nos jours, l’hypnose est une des thérapies utilisées pour traiter les état de Stress Post-Traumatique (aussi appelé ESPT ou en anglais, PTSD), un état très commun parmi les vétérans de la guerre.

Référence

Collection de A.E. Rowden White, Box 1, Letter concerning the visit to Ashurst Hospital in Oxford to view the treatment for war neurosis

Collection de Sir A.B.P Amies, WW1 x-ray images and medical reports of soldiers from Queens Hospital, Sidcup

Collection de Sir Alfred Plumley Derham, Manual of Injuries and Diseases of War, H.M. Stationery Office, 1918

Australian Dictionary of Biography – http://adb.anu.edu.au/

The Gillies Archives – http://gilliesarchives.org.uk/

le soldat touriste   

 Patrick Pham

Ern Batten était en charge des chevaux (driver), dont le poste se situait dans le nord de la France. Il semble qu’il n’ait pas eu beaucoup d’expérience de la guerre au front.

Il venait du Victoria, de Melbourne, de la banlieue d’Alwood. Il est probable que cette banlieue soit en réalité, ‘Elwood’, mais cette information reste imprécise.

À travers ses lettres à son ami ‘Rip’, Ern Batten semble être plus touriste que soldat. Il découvre le monde qui l’entoure avec curiosité. La guerre ne semble pas être son occupation prioritaire.

Mena House baths, Egypt, 1914

Mena House baths, Egypt, 1914. University of Melbourne Archives, Bishop family collection, 1965.0017, BWP3/306

Le point de vue touristique

La notion de “soldat-touriste “ est proposée par Richard White. Selom lui

“… (The journey) keeps a high moral tone. It is infused with a certain humility and is less likely to end in disappointment. It is intended to be educational, civilizing.”

White  soutient que c’est grâce à cette dimension touristique que les Australiens ont trouvé une façon d’échapper aux soucis et aux larmes de la guerre.

Ern parle beaucoup de ses passe-temps, comme de ses baignades dans la rivière

“We have been getting any amount of real good swimming lately”.

Par ailleurs, il se divertit par le sport. Hormis la baignade, il jouait aussi au “cricket”, un sport d’origine anglaise.  De plus, nous voyons qu’Ern Batten écrit et parle beaucoup de ses distractions et des choses mémorables, mais ne mentionne jamais de privations. Le ton de ses lettres est toujours positif, il décrit aussi les paysages de la France et la beauté de la campagne.

“The country around here is much more interesting than that which we left. It is rolling down like country”.

Cela montre que son point de vue sur la France est celui d’un observateur extérieur qui voyage dans le pays et observe les attractions touristiques.

Tandis qu’il reste en France, il s’inquiète pour l’Australie. Il écrit

“Things certainly are in a very rotten way at the Trust”

en relation avec la société ou il travaille. Ainsi voyons-nous que son lien avec l’Australie est bien réel même lorsqu’il est en France. C’est possible que ce lien lui ait donné la force de faire face aux peines de la guerre, en plus de son approche “touristique” de la France qui lui permet sans doute de prendre de la distance par rapport aux réalités de la guerre et de divertir ses lecteurs.

Une bataille l’a fasciné, il s’agit d’un combat entre un seul avion allemand et un bataillon d’avions Anglais. “We have witnessed some exciting aerial contests here lately.” Puis il décrit le combat entre les avions. Enfin, il dit, “It was about the finest bit of work I have ever seen.” Ainsi, ce commentaire nous montre bien que certains soldats Australiens se considéraient comme extérieurs à la guerre. Certes, il est probable qu’il était bouche bée car il n’avait jamais vu d’avions, mais il  n’éprouve aucune émotion. Il n’était ni  triste ni désespéré par cette violence.

Pour conclure, les lettres d’Ern ne nous donnent pas une expérience normale de la guerre. Il est probable qu’il n’a pas beaucoup combattu. De plus, ses lettres dégagent un air de bonheur, d’insouciance. Malgré cela, nous ne pouvons pas supposer que la guerre ne l’a pas affecté. Le massacre était omniprésent, et ils ont fait face à de nombreux risques. Or, c’est à travers ces distractions qu’Ern Batten a pu voir la guerre sous un angle positif.

Bibliographie

University of Melbourne Archives, Melbourne VIC, Australia, 1917-1918, EJ Batten Collection 2002.0019, Ern Batten

University of Melbourne Archives, Melbourne VIC, Australia, 1914-1915, Photos From David in Egypt, in Bishop, Joseph & Family, UMA/I/4485

University of Newcastle, Cultural Collections, Callaghan NSW, Australia 2009-04-15, Soldiers on leave with female companions – WW1

White, R 1987, The soldier as tourist: the Australian experience of the Great War, in War & Society, 5(1), 63-77, p.65