LM Wind Power à Cherbourg : la moitié des salariés au chômage partiel

Un moule servant à la fabrication des pales sur le site LM Wind Power à Cherbourg (Manche) est hors service. De ce fait, la moitié des salariés se retrouve au chômage partiel.

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Le moule de pale d’éolienne de 107 mètres installé en 2021 est hors service.
Le moule de pale d’éolienne de 107 mètres installé en 2021 est hors service. (©Archives / La Presse de la Manche)
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Alors que la direction de LM Wind Power se félicitait encore mardi 2 avril 2024 de l’entrée à la Bourse de New York de GE Vernova, société dérivée de General Electric détenant LM Wind Power et faisant ses débuts comme entreprise énergétique indépendante, le champagne n’a sans doute pas été sabré pour les employés du site de Cherbourg-en-Cotentin (Manche).

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En effet, selon une source interne, les inquiétudes enflent au sein de l’usine cotentinoise composée aujourd’hui d’environ 650 salariés. Depuis mercredi 3 avril, « la moitié des salariés, concernés de manière plus ou moins forte en fonction de leurs postes, sont au chômage partiel ».

Et ce, « jusqu’au 23 juin », toujours selon cette même source. Un écho au souhait de General Electric de diviser par deux ses effectifs d’ici cet été 2024 dans son usine de Montoir en Loire-Atlantique, les intérimaires étant les premiers ciblés.

Plus de 130 pales en attente

Deux raisons peuvent expliquer cette actualité anxiogène pour les salariés. La première, la casse du deuxième moule servant à la fabrication des pales de 107 m de long destinées aux éoliennes Haliade-X, « un accident de sécurité survenu il y a trois semaines ».

Contacté, GE Vernova confirme cet « incident technique » ayant « endommagé l’un des moules utilisés ». Un porte-parole assure également que « personne n’a été blessé », et que « toutes les mesures nécessaires pour une remise en service prochaine » seront prises, « et ce, en toute sécurité ».

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La deuxième, l’embouteillage des pales produites stockées sur le terre-plein des Mielles et les difficultés rencontrées pour les écouler. Aujourd’hui, plus de 130 pales sont en attente sur site sur les 164 produites.

En février dernier, SSE (Scottish and Southern Energy), le promoteur du plus grand parc éolien offshore du monde – Dogger Bank – avec une puissance estimée à 3,6 GW, annonçait que le projet pourrait accuser du retard, alors que l’exploitation commerciale du premier parc avait été programmée pour cette année 2024. Les pales entassées sur le port sont en grande partie destinées à ce champ éolien géant et ses 277 éoliennes au large de Yorkshire en Angleterre.

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LM Wind Power a été officiellement inaugurée le 6 novembre 2019 – plusieurs mois après le début de son activité – en présence de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie de l’époque, Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière évoquait « une opportunité de créer des emplois tout en améliorant notre empreinte technologique ».

Cinq ans après, certains employés se disent « inquiets » quant à l’avenir de l’entreprise. « On se demande où est la logique de fonctionnement », s’interroge l’un des salariés.

Alors que des perspectives d’agrandissement sont toujours dans les tuyaux pour concevoir des pales d’un peu plus de 120 m, ce dernier peine à y croire. « La direction en parle, mais il faudrait rehausser le toit et agrandir le bâtiment. Cela semble compliqué. »

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