Elle cumule deux inédits: 5 choses à savoir sur Tipsy Tribe, première brasserie distillerie de Bruxelles

Une brasserie-distillerie, c'est une première. Et quand on sait qu'elle crèche à... Koekelberg, y a de quoi intriguer. Voilà 5 choses à savoir sur Tipsy Tribe, tout juste cofondée par les Bruxellois d'adoption Aylin et Daniel à deux pas de la basilique.

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg. ©EdA - Julien Rensonnet

Un couple fondateur américano-turc

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
L'Américain Daniel Fastenau et la Turque Aylin Dirioz Fastenau se sont rencontrés en 2012 à Bruxelles. ©EdA - Julien Rensonnet

À la tête de Tipsy Tribe, un couple, un vrai : Daniel Fastenau et Aylin Dirioz Fastenau. Lui est arrivé du Nevada durant ses études secondaires, en 2001, suivant un papa militaire basé à l’Otan, à Mons. “J’ai ensuite fait mes études à la VUB en business et technologie avant de travailler quelques années dans la robotique”. Elle vient d’Ankara. Elle découvre Bruxelles de 1989 à 1996 avec son père diplomate. Après ses études aux USA en économie, psychologie et politique de l’énergie, elle y revient en 2012 pour travailler dans la com autour des institutions européennes notamment. La même année, le couple se rencontre. Ils brassent en amateurs dès 2016 : “À l’époque, les IPA qu’on voulait boire, ça n’existait pas par ici. On les a brassées”. Le rêve de se lancer restera dans un coin de la tête. “Nous sommes des immigrants. Nous avons dû prouver qu’on maîtrisait les langues nationales. Mais quoi de plus belge finalement que la bière ?” sourit le couple.

À Koekelberg, une église et… plantation de cannabis

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
Le bâtiment sur les étiquettes de Tipsy Tribe s'inspire de la basilique de Koekelberg, mais ne la reproduit pas exactement. Et sur cette triple belge, les couleur rappellent évidemment celle de la meringue art déco bruxelloise. ©EdA - Julien Rensonnet

Aylin et Daniel n’ont pas visé Koekelberg : c’est en cherchant un bâtiment déjà en ordre de permis d’urbanisme qu’ils débarquent chaussée de Jette. “Le lieu a été un garage, une église pour le culte évangéliste et, avant nous, une plantation de cannabis. Il y avait des plants partout. Les exploitants tiraient l’électricité des maisons voisines”. Un incendie met fin à la petite affaire et quand Daniel arrive pour visiter le site en février 2021, il signe illico malgré les traces de suies, souvenir du sinistre. Les cuves arrivent en novembre 2021. 2022 est la première année d’exploitation pour Tipsy Tribe. Qui assume son identité koekelbergeoise en s’inspirant de la basilique pour ses étiquettes : “on aime bien le quartier, il est cosmopolite. On est près du métro et du parc. Et comme c’est une très petite commune, c’est un avantage : les autorités nous connaissent”.

La basilique de Koekelberg voudrait séduire les Belges: 5 choses que vous ignorez à son sujet

Une brasserie… distillerie

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
Une vodka, un gin, un distillat de sauce piquante et un "esprit de Noël": la gamme de spiritueux de Tipsy Tribe. ©EdA - Julien Rensonnet

C’est une première à Bruxelles : Tipsy Tribe brasse des bières mais distille aussi des spiritueux. D’où ce jeu de mots “brewstillery” dont Aylin est très fière, pour “brewery” et “distillery” en anglais. Tout part d’une bière forte. “On brasse une sorte de blanche, une bière de froment à 13 degrés”, développe Daniel. “500 litres fermentent en cuve”. Il pointe son distillateur. “J’y distille 50 litres à la fois pour obtenir un breuvage absolument terrible, imbuvable, autour de 45 pourcents. Puis je redistille et j’obtiens 4 litres à 95 pourcents”. Arrive la délicate opération du coupage : il ne faut garder ni la tête ni la queue, qui donnent mauvais goût et gueule de bois, mais uniquement le cœur. “C’est de la vodka”, commercialisée sous le nom “Vivre”. Ce spiritueux de base permet d’élaborer toute la gamme de Tipsy Tribe : gin (le “Jetteset”), raki à la turque… Voire deux spécialités maison : un alcool à base de sauce piquante distillée en collaboration avec Fermenthings (”Lit”) et un “esprit de Noël” qui embarque des saveurs orientales comme la très sucrée caroube et l’agrumeux sumac. Dans un coin attendent déjà les barils à whisky. “J’espère produire un bourbon à l’américaine, mais avec moins de maïs”. Notez-le: tout ce processus, sans compter le brassage, s'effectue en grande partie grâce à l'énergie solaire fournie par les panneaux qui bardent le toit. Mais finalement, pourquoi des spiritueux? D’abord parce qu’Aylin adore ça. Et ensuite parce qu’un contact brasseur du Nouveau-Mexique leur en a soufflé l’idée. Aux USA, la pratique est de plus en plus courante. “Si on sait faire une bonne bière en Belgique, alors c’est sûr : on sait faire aussi un bon alcool”, glisse Daniel.

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
Le couple ne voulait pas se cantonner à la bière. ©EdA - Julien Rensonnet
guillement

"Je distille 50 litres à la fois pour obtenir un breuvage absolument terrible, imbuvable, autour de 45 pourcents. Puis je redistille et j’obtiens 4 litres à 95 pourcents. C’est de la vodka"

Et rayon bières ?

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
IPA, pale-ale: des bières contemporaine chez Tipsy Tribe. Mais aussi des classiques revisités. ©EdA - Julien Rensonnet

Derrière les étiquettes rappelant les meringues du plus massif édifice religieux art déco du monde, pas de sucre évidemment : on est ici dans l’artisanal misant sur le renouveau des saveurs brassicoles. “Amertume, sécheresse, c’est ce qu’on aime”, glisse Daniel. Le fourquet de Tipsy Tribe avoue un faible pour les bières “buvables” allemandes, comme la kölsch qui fait déjà partie de la gamme (”Ümlaüts Ünleashed”). Sortent aussi une IPA classique (”Hipsters Revenge”), une double IPA (”Clown Show”, parce que, explique Daniel, “on ajoute les houblons comme les clowns s’entassent dans une voiture miniature au cirque”) et une IPA “japonaise” avec 30 % de grain de riz “ce qui ajoute de la sécheresse”. Et puis, les Koekelbergeois revisitent la triple à la belge en réduisant son taux d’alcool (”Summer Tripel”). Surtout, Tipsy Tribe s’inscrit dans son quartier avec la “Koekelbeer”, une pale-ale légère (4,8 %) avec des flocons d’avoine. “Elle plait beaucoup, on va relancer un brassin très vite”.

Tipsy Tribe, ça veut dire quoi ?

La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg: dernière née des brasseries artisanales de la capitale. ©EdA - Julien Rensonnet
La brasserie distillerie bruxelloise Tipsy Tribe à Koekelberg.
Une tribu qui aime s'entourer. ©EdA - Julien Rensonnet

Bah oui au fait : c’est quoi, ce nom ? “Tipsy Tribe, ça veut dire quelque chose comme “la tribu des pompettes””, traduit Aylin. “Parce qu’on aime faire les choses en communauté. On aime s’entourer, recevoir des conseils des proches, partager. Et puis ça fait référence aussi à ce moment où on a bu le premier verre et où l’ambiance prend”. Aucun doute, elle va monter à Koekelberg.

Vous réveillonnez à plusieurs ? Voilà 7 bières festives à partager sélectionnées par notre expert
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...