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Reims doit monter d’un cran

À Delaune, Bourg-en-Bresse, le Red Star et le Gazélec Ajaccio, pourtant battus, ont cru en leurs chances de faire tomber des Rémois, qui peinent dans la maîtrise du jeu.

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Un grand dessein pour un grand destin ? À voir évoluer et gagner ce Stade de Reims 2016-2017 « promotion Der Zakarian », ses plus ardents suiveurs ne peuvent être que résolument optimistes pour la suite de son aventure, dans une Ligue qu’il fréquente à contrecœur. Son invincibilité qui court désormais sur six journées, facilitant grandement son adaptation.

Le mérite de son nouvel entraîneur, ancien de Nantes, aura été d’établir le bon diagnostic de ses errements passés, et de convaincre ses joueurs de l’urgence du traitement à suivre. « On ne peut rien espérer lorsqu’on encaisse 123 buts lors des deux dernières saisons en Ligue 1 », a vite expliqué le successeur du duo Guégan – Guion.

Pour l’ancienne tour centrale du FC Nantes et du Montpellier Hérault FC, pas de grandes batailles gagnées sans une base hermétique. En deux mois et demi, son équipe, disciplinée dans son repli, pragmatique dans sa démarche globale, a appris à défendre comme un seul homme. Et ses joueurs accordent quasiment la même importance à la réussite d’un « clean sheet » (match sans encaisser de but), qu’à la concrétisation d’un beau mouvement offensif.

Dans le système « MDZ », pas de place pour les fainéants. On fait corps dans la souffrance. Devant son banc, le coach observe le moindre relâchement, rappelant les Berthier et Fortes tentant de s’extraire du travail de récupération.

Ainsi, vendredi contre le Gazélec Ajaccio, Gaétan Charbonnier a été autant remarqué dans sa mission défensive – notamment sur les corners – que dans l’élaboration des attaques. Buteur opportuniste, sa réalisation express aurait dû faciliter la tâche de son équipe. Cela n’a pas été le cas. Et comme face à Bourg-en-Bresse et au Red Star, le Stade a fini par reculer, premier signe de souffrance, pour finalement évoluer en contres, son schéma de jeu préféré.

En comme l’entraîneur portugais du Red Star, Rui Almeida, son homologue corse Jean-Luc Vannuchi est reparti frustré, convaincu d’avoir raté le coche après avoir bousculé comme jamais le favori champenois. « La meilleure équipe a perdu ce soir. Sur la première mi-temps, nous avons eu 60 % de possession de balle. C’est cruel le foot, mais c’est comme ça… Je pense que l’on a été bien meilleur que notre adversaire. On a dominé Reims chez lui et c’est juste très frustrant de perdre 2-0 au vu du contenu ».

Sans un sans-faute du gardien Carrasso, Reims aurait pu payer chèrement l’étiolement de son jeu en 2e mi-temps. « Le rythme nous a fait défaut et on a péché par manque de disponibilité. Nos intentions de jeu n’étaient pas bonnes, on jouait trop rapidement vers l’avant et on perdait le ballon beaucoup trop vite », reconnaît « MDZ ». La satisfaction, c’est que l’on a été réalistes, solides, avec un bon état d’esprit ».

Courir intelligemment

Soit. Pas né de la dernière pluie, l’entraîneur rouge et blanc sait que son équipe devra mieux garder le ballon pour s’éviter ces habituelles frayeurs. Il devra trouver le juste équilibre dans l’entrejeu où l’exigence de courses nuit à la lucidité et à la justesse technique. Les milieux stadistes, à l’image du marathonien Rodriguez, parcourent jusqu’à 1,5 kilomètre de plus par match que leurs adversaires directs, la conséquence d’un excès de balles perdues. Un état d’épuisement souvent synonyme d’approximations dans le rendu général.

Deuxième, invaincu avec une moyenne de 2 points par match, le Stade de Reims, qui a encore tellement de progrès à faire, « est dans les clous », affirme son technicien en chef. D’autres batailles plus ardues l’attendent, qui finiront par convaincre son bloc d’être plus performant en avançant qu’en reculant, mais surtout qu’il est toujours plus prudent de garder la possession du ballon, que de le rendre trop vite à l’adversaire.

Gérard Kancel