Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Au conseil national des Républicains, Laurent Wauquiez face à la fragile unité de son parti

Samedi, le conseil national a été le théâtre d’une passe d’armes entre Valérie Pécresse et le président du parti de droite.

Par 

Publié le 27 janvier 2018 à 18h20, modifié le 28 janvier 2018 à 16h53

Temps de Lecture 3 min.

L’heure n’est pas encore à la sérénité chez Les Républicains (LR). Le conseil national du parti de droite, qui se réunissait samedi 27 janvier à Paris, pour la première fois depuis l’élection de Laurent Wauquiez comme président de la formation, a été le théâtre d’une passe d’armes entre ce dernier et ses opposants internes, Valérie Pécresse en tête.

Alors que le président du conseil national, l’ancien centriste Jean Leonetti, s’exprimait à la tribune, la présidente de la région Ile-de-France a fait une entrée remarquée dans l’auditorium de la Maison de la Mutualité, sous les acclamations de ses partisans, qui se trouvaient dans son sillage.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La « galaxie » Wauquiez, une nébuleuse encore en formation

Cette mise en scène n’a pas manqué d’agacer M. Leonetti, tout comme une partie de la salle, qui a hué Mme Pécresse. Laurent Wauquiez est alors monté à la tribune pour tenter de calmer les esprits, et faire applaudir sa rivale. « Ces huées, c’est mauvais pour Wauquiez », commentait après coup un proche de la présidente de la région Ile-de-France. « Sans l’intervention de Laurent, elle sortait avec le goudron et les plumes », estimait de son côté un soutien du nouveau président des Républicains.

Valérie Pécresse au conseil national du parti Les Républicains, à Paris, le 27 janvier.

De fait, le discours prononcé à la tribune par Mme Pécresse, quelques minutes plus tard, n’a pas contribué à calmer les esprits. Présentant la candidature de son mouvement, Libres, pour qu’il devienne parti associé aux Républicains, l’ancienne conseillère de Jacques Chirac a soulevé de nouvelles huées en assurant qu’« aujourd’hui, il y a deux droites ». « Il y a une droite plus conservatrice et une droite plus progressiste. Une droite plus protectionniste et une droite plus ouverte. Une droite plus eurosceptique et une droite plus européenne », a dit Mme Pécresse, qui revendique de fédérer la droite modérée au sein des Républicains face à M. Wauquiez.

Le ton très droitier de Wauquiez

Une fois encore, le président du parti est remonté à la tribune dans la foulée. « Il y a une droite. Elle peut être diverse, mais il y a une droite, une seule droite », a-t-il martelé. Ce qui ne l’a pas empêché de défendre la cause du mouvement de Mme Pécresse auprès du conseil national, ajoutant, doucereux : « Sa voix est attendue quand elle travaille dans une équipe commune, et qu’elle ne tire pas contre son camp. »

« Venir ainsi provoquer les cadres et les élus, c’est juste un non-sens », considère de son côté un proche de M. Wauquiez, raillant une « stratégie politique incohérente » de la part de Mme Pécresse et un « naufrage ». « C’est l’ego qui domine », juge quant à elle Lydia Guirous, porte-parole des Républicains.

Dans son propre discours, prononcé en conclusion de la journée, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a assumé un ton franchement droitier, fidèle à sa campagne interne pour prendre la présidence du parti, à l’automne 2017. « Je n’ai pas changé et je ne changerai pas », a-t-il d’ailleurs assumé. « Il faut réduire de façon drastique l’immigration, avant qu’il ne soit trop tard », a assuré l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui revendique de partir à la conquête des électeurs du Front national (FN).

Un volet « social »

Fustigeant sans relâche la politique du gouvernement, il a estimé qu’« Emmanuel Macron capitule face à l’insécurité ». « Il n’y a plus d’autorité, il n’y a plus de crainte, il n’y a plus de respect. Aujourd’hui, ce sont les voyous qui imposent leur loi, a-t-il ajouté. Et que fait le gouvernement Philippe ? Rien. »

A ce volet « régalien », M. Wauquiez a aussi ajouté un volet « social », jurant vouloir faire sien le mot de « justice ». « Ce n’est pas un mot qui appartient à la gauche », a-t-il avancé. Et d’assurer vouloir pérenniser l’assurance-maladie et s’emparer du sujet du handicap.

Pendant ce temps-là, le juppéiste Maël de Calan, ancien adversaire de M. Wauquiez dans la course à la présidence du parti, a enchaîné de son côté les déclarations auprès des journalistes pour se plaindre de la faible place qui lui a été accordée au sein des instances des Républicains.

« On va structurer une forme d’opposition en interne, qui pèse un gros tiers », prévient-il. « Deux trois essayent de faire un petit buzz à l’extérieur, personne ne l’entend à l’intérieur », réplique Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais. Les réjouissances ne font décidément que commencer pour Laurent Wauquiez.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.