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Et si Karl Marx avait tout prévu (c’est une banque qui le dit) ?

Pour Patrick Artus, responsable des études économiques chez Natixis, « la dynamique du capitalisme est aujourd’hui bien celle qu’avait prévue » le penseur allemand.

Publié le 05 février 2018 à 06h42, modifié le 05 février 2018 à 06h43 Temps de Lecture 2 min.

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Le 5 mai 1818 naissait à Trèves (aujourd’hui dans le Land de Rhénanie-Palatinat), le deuxième enfant d’un couple de bourgeois juifs en train de se convertir au protestantisme : Karl Heinrich Marx. Deux siècles plus tard, après avoir été tour à tour adulé, honni, puis classé au rayon des auteurs dépassés, l’intellectuel allemand reste une référence-clé. « Depuis plusieurs années, la pensée de Karl Marx fait un retour fracassant, ressuscitant de son enterrement programmé après l’effondrement du système soviétique », assurait même en janvier Patrick Le Hyaric, le directeur de L’Humanité.

Marx, le retour ? Ses défenseurs viennent de recevoir un renfort inattendu, celui de l’une des grandes banques françaises. « La dynamique du capitalisme est aujourd’hui bien celle qu’avait prévue Karl Marx » : tel est le titre, explicite, d’une note publiée vendredi 2 février par Natixis. Patrick Artus, son auteur, n’a rien d’un militant rouge. Responsable des études économiques de la banque, membre du conseil d’administration de Total, c’est de l’intérieur qu’il scrute les évolutions du capitalisme. Et ce qu’il voit lui paraît d’une « logique implacable ».

Le mouvement se déroule en trois temps, explique-t-il. Un, il constate une « baisse de l’efficacité des entreprises des pays de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] », qui risque de réduire le rendement du capital. Deux, pour éviter ce possible recul de leurs profits, les sociétés concernées font en sorte de capter une plus grande part de la valeur ajoutée, au détriment des salariés, dont la rémunération diminue. Cependant, cette compression a une limite : « l’impossibilité de réduire les salaires en dessous d’un certain niveau », correspondant au « salaire de subsistance ». D’où un troisième temps : pour soutenir malgré tout le rendement du capital, les capitalistes recourent à la spéculation. Ils misent sur le bitcoin ou l’immobilier, les entreprises rachètent leurs propres actions, etc.

« Cette dynamique aboutit nécessairement d’une part à la hausse des inégalités de revenu, d’autre part à des crises financières », conclut M. Artus. Une prophétie que ne désavouerait pas le Nouveau Parti anticapitaliste…

La démonstration n’est toutefois pas sans faiblesses. La moindre efficacité des sociétés qui sert de prémisse ne ressort pas de façon évidente des statistiques. Quant à la fameuse « baisse tendancielle du taux de profit », c’est l’inverse : les multinationales n’ont quasiment jamais gagné autant d’argent ! Ce qui amène l’économiste à considérer cette baisse non comme une loi ou un phénomène avéré, mais comme une simple menace qui incite les entreprises à réagir par avance.

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