Livre. Secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) depuis 2018, Laurent Escure n’a pas écrit un livre sur le syndicalisme, même s’il l’évoque. Sous le prétexte de faire un « coming out pragmatique », il prône « la démocratie continue » qui « permet d’associer démocratie représentative, qu[’il] pense indispensable, et démocratie permanente, qu[’il] croi[t] nécessaire ». D’emblée, il annonce la couleur : « Nous sommes face à des fléaux qui se nomment populisme, autoritarisme, islamofascisme, racisme. S’y ajoutent, en toile de fond, une montée des inégalités et une forme d’impuissance durable des pouvoirs publics à contraindre et à juguler un système économique destructeur. » Le constat est sombre, mais l’auteur, qui veut « multiplier et muscler nos anticorps citoyens » pour immuniser la démocratie, cultive l’optimisme.
Laurent Escure nous livre ses rêveries d’un syndicaliste philosophe, une promenade où il s’étend sur les dégâts du trumpisme aux Etats-Unis, l’avenir d’une Europe à reconstruire, la pratique du compromis réformiste, hélas « pas majoritaire », la défense de la laïcité, définie comme « la liberté absolue de conscience », le risque d’un « épisode populiste autoritaire » en France en 2022. Partisan d’une « nouvelle culture citoyenne », il juge toute censure « contre-productive » et estime même que l’éviction de Donald Trump de Twitter est « une dérive et une concession à l’autoritarisme », une dérive qui peut revenir en « boomerang » vers ses initiateurs.
Chèque de « lancement de vie active »
L’ancien instituteur toulousain de 50 ans expose sa pensée sous la forme d’un dialogue avec Madani Cheurfa, directeur associé chez BVA, qui n’hésite pas à le contredire. Il se refuse à fuir les réseaux sociaux, mais préconise de former parmi les utilisateurs « les plus militants de la démocratie » des « sortes de brigades informelles démocratiques qui ramènent non pas de la polémique, mais des arguments, des faits et de la vérité ». Pour mieux « vertébrer la démocratie », Escure propose un « service civique continu » de trois jours avec des débats de culture générale, de culture scientifique, sur la santé publique ou la prévention. Il propose aussi un « revenu universel garanti », dès l’âge de 18 ans, et un chèque de « lancement de vie active », financé « par une hausse progressive de la fiscalité sur les héritages pour les patrimoines à 1,5 ou 2 millions d’euros ».
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