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Une centaine d’oiseaux américains bientôt débaptisés

La Société américaine d’ornithologie ne veut plus que des volatiles honorent des personnalités, surtout celles au passé raciste ou offensant. Tous les patronymes humains seront remplacés par des particularités physiques des animaux.

Publié le 12 novembre 2023 à 15h00, modifié le 12 novembre 2023 à 21h11 Temps de Lecture 2 min. Read in English

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Cette photo fournie par le US Fish & Wildlife Service montre une paruline de Wilson (paruline à calotte noire), en Alaska.

Le puffin d’Audubon va disparaître. La liste rouge des animaux menacés, tenue par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), assure qu’il ne risque rien. Les sites d’ornithologie de référence décrivent sa présence sur presque tout le continent américain, du nord de l’Arctique au sud du Brésil. Pourtant d’ici un ou deux ans, ce grand voyageur marin n’existera plus. Du moins sous ce vocable. La société ornithologique américaine a, en effet, annoncé, le 1er novembre, qu’elle allait changer les noms communs de tous les oiseaux du continent « directement nommés d’après des personnes, ainsi que les autres noms jugés offensants ou excluants ».

Au communiqué rendu public par la société savante, sa présidente, Colleen Handel, a ajouté une déclaration personnelle. « Les noms ont un pouvoir, et certains noms d’oiseaux en anglais comportent des associations historiques qui restent excluantes et néfastes, écrit-elle. Nous avons besoin d’un processus scientifique beaucoup plus inclusif et engageant qui concentre l’attention sur les caractéristiques uniques et la beauté des oiseaux eux-mêmes. » Dorénavant, les noms communs célébreront donc les particularités physiques des animaux ou leur habitat. Puffin à face blanche, puffin à longue queue, puffin des terriers… Une commission incluant le public et soucieuse de diversité sera chargée de décider.

Il faut admettre que les personnalités américaines jusqu’ici célébrées par les volatiles du continent n’étaient pas toutes des plus recommandables. En 2020, la société savante avait déjà débaptisé le plectrophane de McCown – devenu plectrophane à gros bec. Honorer ainsi un général confédéré, défenseur de l’esclavage, n’apparaissait plus possible, quel que fût son amour des passereaux. Mais la liste restait longue. L’oriole de Scott ne distinguait-elle pas un autre général, fidèle à l’Union celui-là mais organisateur de la Piste des larmes, le déplacement forcé de populations autochtones, dont les Cherokees ? Et la paruline de Townsend pouvait-elle offrir l’immortalité à John Kirk Townsend (1809-1851), qui traqua les oiseaux dans le ciel américain mais aussi les crânes dans les tombes indigènes ?

Une solution radicale

Le peintre et naturaliste Jean-Jacques Audubon (John James Audubon pour les Américains, 1785-1851) posait un problème d’une autre ampleur. Côté face, la figure la plus célèbre de l’histoire ornithologique des Etats-Unis, auteur d’une œuvre considérable. Côté pile, un petit propriétaire de terres et d’esclaves, qui s’est toujours opposé à l’abolition. En mars, la National Audubon Society a décidé de conserver son nom. Le principal syndicat de la maison l’a abandonné.

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