Des terminaux paralysés à Nantes et nouvelle opération « Ports morts » le 8 avril

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Crédit photo ©Yann Causs
Les terminaux vraquiers, ro-ro et conteneurs du port de Nantes sont contraints depuis le 29 mars par la CGT des dockers qui devait décider de la suite du mouvement le 7 avril. Cette semaine de grève anticipe l’opération « Ports morts » prévue ce 8 avril à l’appel de la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT.

Le trafic du port de Nantes-Saint-Nazaire a été en partie paralysé à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) la semaine dernière du fait d'une grève des dockers amorcée dès le 29 mars.

Les terminaux vraquiers, ro-ro et conteneurs sont contraints par les dockers, a confirmé auprès de l’AFP Pascal Vialard, président de l'Union maritime Nantes Ports (UMOP), qui compte 60 membres parmi les industriels, chargeurs et opérateurs portuaires.
Les installations pour les pétroliers et les méthaniers ne sont en revanche pas concernées.

« C’est une situation très pénalisante pour les industriels avec un risque de rupture dans la chaîne d'approvisionnement. Les armateurs annulent leurs rotations vers Saint-Nazaire ou se déroutent vers le Havre, Brest ou même La Rochelle », précise le président.

La CGT des dockers a initié cette grève à la suite d'un conflit avec leurs employeurs à qui ils réclament notamment « un engagement en matière d'investissement », selon le préavis de grève courant jusqu'au 7 avril.

Opération « Ports morts » le 8 avril

Cette semaine de grève anticipe l’opération « Ports morts » prévue ce 8 avril à l’appel de la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT. Cet énième mouvement social porte sur les mêmes revendications depuis novembre, en particulier les mesures d’accompagnement social de la réforme des retraites, promulguée le 14 avril 2023.

En février, le mouvement syndical avait renoncé in extremis à son opération de blocage total programmé le 27 février, qui devait clore une série de trois jours de perturbations sociales les 16 et 22 février. Finalement, les appels à l’arrêt du travail auront été observés uniquement le 16 février.

Les dockers avaient décidé, « en signe d'apaisement », de ranger les braseros, ayant obtenu du nouveau ministre des Transports Patrice Vergriete (après le remaniement) l'entame de négociations sur leurs revendications sociales et leurs demandes d’investissement.

Ils partaient alors du principe que cette ouverture allait nécessairement répondre à leurs « attentes légitimes ». En cas d'échec, la fédération avait précisé qu’elle « repartirait au combat et en élèverait le niveau dès le mois d'avril ».

Les échanges n'ont visiblement pas donné satisfaction. Le communiqué envoyé le 3 avril n'en précise pas les raisons mais indique que les pourparlers sont restés « sans solutions ».

Des investissements de 10 Md€

Le syndicat attend une reconnaissance de la pénibilité de leurs conditions de travail, afin d'obtenir une meilleure retraite anticipée, estimant qu'ils sont soumis aux horaires décalés et aux astreintes. Grâce à un accord de branche, les dockers pouvaient valider une carrière complète en partant quatre ans avant l'âge légal, à 58 ans. Or, la nouvelle loi les oblige à faire deux ans de plus (60 ans donc).

Mais leurs revendications débordent largement du seul cadre de l'application de la réforme. Ils attendent également du gouvernement un niveau d'investissement massif (10 Md€) dans les infrastructures portuaires. Des revendications non sans lien avec les inquiétudes découlant des mutations en cours (transition énergétique) dans les ports.

Les dockers et les personnels de la manutention portuaire du Golfe de Fos sont particulièrement proactifs sur ce point, leurs propositions ayant été consignées dans un document intitulé, avec esprit, « Après Marseille en grand, le Port de Fos en grand ». Une paraphrase du « plan Marseille en grand », vaste programme de 15 Md€ d'investissements publics lancé par Emmanuel Macron en 2021 et censé transformer la ville de Marseille.

Après plusieurs séries de grèves – celles de novembre et de début février avaient été particulièrement suivies dans les grands ports maritimes de Marseille, du Havre et de Rouen mais aussi dans de plus petits, comme à Lorient ou à Brest –, le gouvernement reste peu réceptif aux demandes de la CGT Ports et Docks.

Adeline Descamps

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