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Espagne: les agriculteurs en colère multiplient les blocages de routes

À l’appel des trois syndicats agricoles principaux (Coag, Upa et Asaja) et de quelques coopératives agricoles, l’Espagne rurale enchaîne aujourd’hui sa neuvième journée de grève afin de protester contre son sort difficile : concurrence déloyale, bureaucratie, difficulté dans la chaîne d’approvisionnement.

Blocage d'une voie rapide non loin de Barcelone par les agriculteurs espagnols, le 7 février 2024.
Blocage d'une voie rapide non loin de Barcelone par les agriculteurs espagnols, le 7 février 2024. REUTERS - ALBERT GEA
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Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

En Espagne, les agriculteurs maintiennent avec force leur bras de fer avec le pouvoir politique à travers le ministère de l’Agriculture. De nombreux accès routiers ont été libérés, mais plusieurs artères du pays - stratégiques - sont bloquées ou vont l’être très bientôt. Des syndicats empêchent l’entrée à la foire International de la Machinerie agricole à Saragosse, d’autres ont annoncé un bouclage des cinq artères d’entrée et de sortie de Séville pour demain et un blocus total de Pampelune est prévu ce jeudi 15 février.

Faciliter les aides

Luis Planas, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation a promis de faciliter les aides européennes de la politique agricoles commune (PAC) lors d’une prochaine réunion, fin février 2024, à Bruxelles, face à des plaintes d’un excès de bureaucratie.

Pied de guerre

Le ministre a aussi répondu favorablement à deux revendications majeures des agriculteurs : une loi pour favoriser l’agriculture familiale, et un renfort de la chaîne d’approvisionnement, qui serait très problématique pour les exploitants agricoles. Les agriculteurs se disent vigilants. Ils se maintiendront sur le pied de guerre, assurent-ils, jusqu’à ce que ces promesses se concrétisent.

«Les mobilisations des agriculteurs en Europe vont continuer tant qu'on n'aura pas de réponse très claire»

 

Pour Morgane Ody, responsable de la coordination européenne d’agriculteurs Via Campesina, le compte n'y est pas encore: «Concernant nos revendications principales sur le revenu, il n’y a pas eu de réponse à ces revendications-là. Il n’y a pas eu de réponse claire de l'Union européenne non plus pour arrêter les accords de libre-échange. Et donc, les mobilisations des agriculteurs en Europe vont continuer tant qu'on n'aura pas de réponse très claire sur le fait qu'on veuille un revenu décent et qu'on veut arrêter les accords de libre-échange.»

«Nous, paysans agriculteurs, dit encore Morgane Ody, on vit de la vente de nos produits agricoles et donc, tant qu’on n’a pas de réponse sur la question des prix, des prix justes pour nos produits, on va continuer à avoir des revenus de misère. Et il y a des solutions qu'on voit dans d'autres pays pour obtenir des prix, des prix garantis, ce sont les prix minimums d'intervention, c'est la régulation des marchés, ce sont les stocks publics, c'est la régulation de l'offre pour stabiliser les marchés. Et ça, ce sont des outils qui ont été complètement abandonnés par l'Union européenne depuis trente ans à cause d'un dogme néolibéral et libre-échangiste. Donc, c'est vrai, il va falloir changer le logiciel de l'Union européenne pour aller vers beaucoup plus de protection des marchés agricoles et beaucoup plus de soutien à tous les paysans

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