par Arnaud Lauqué et Christophe Roux – france3-regions.francetvinfo.fr – 20/05/2023

Que sa Corrèze natale peut lui sembler loin ! Pourtant, Hélène Tassain a tout quitté pour s’installer dans une casbah au cœur de l’atlas marocain. Arnaud Lauqué est partie à la rencontre de cette expatriée qui a fait le choix radical de changer de vie.

Hélène Tassain a grandi à Tulle, en Corrèze, qu’elle n’a quitté que pour ses études. Elle y est revenue pour enseigner l’anglais dans un lycée agricole. Étudiante, elle était passionnée par l’Amérique latine, convaincue qu’elle y ferait sa vie. Diplôme en poche et prête à partir, sa mère décide de lui offrir un voyage au Maroc. Hélène y restera pour y faire sa vie.

Lors d’une excursion à Imouzzer, un village au milieu des montagnes, elle tombe amoureuse de Hassan, un jeune berbère. C’est le coup de foudre, ils ne se quitteront plus. Mariés depuis 20 ans, ils ont 3 garçons de 17, 14 et 11 ans.

Aujourd’hui encore, évoquer Imouzzer la remplit d’émotions, c’est la vallée du Paradis. De sa rencontre et son installation au Maroc, Hélène dit que c’est le Mektoub (le destin).  Ses débuts ont été un peu difficiles. Elle a d’abord travaillé comme journaliste dans un magazine agricole puis a donné des cours de soutien. En 2005, elle trouve un poste de professeur d’anglais au lycée français d’Agadir (ce lycée français dépend de l’académie de Bordeaux).

Mais ce qui tient particulièrement à cœur à Hélène, c’est sa seconde activité, leur chef-d’œuvre à elle et Hassan, un éco-lodge dans l’arrière-pays d’Agadir, dans l’Atlas. C’est le premier éco-lodge du Maroc. Il a obtenu le Trophée mondial de Tourisme Responsable à Londres en 2015. 

Il est entièrement construit selon les plans, les techniques et les matériaux traditionnels. Ce sont des vieux artisans du village qui l’ont construit. Les travaux ont commencé en 2006, la Kasbah a ouvert en 2009. À l’origine du projet, il y a la passion d’Hélène et Hassan pour le développement durable. Ils souhaitaient ouvrir un éco-lieu de 2 ou 3 chambres et la chance leur a souri : leur projet s’est transformé lorsqu’ils ont reçu des subventions du Conseil régional d’Agadir, un crédit sans intérêt et un peu d’aide de leurs familles.

La Kasbah compte neuf employés permanents, tous originaires du village, et elle contribue aux revenus d’une centaine de familles qui ont été formées aux métiers de l’hôtellerie.

La Kasbah a permis de stopper l’exode rural, le restaurant est alimenté par le jardin, un four à pain permet une cuisson traditionnelle…   Hélène et sa famille vivent dans un appartement dans la Kasbah. Ses enfants ont grandi dans la double culture franco-marocaine. Ils prennent ce qui leur plait de chaque côté. Anecdote : Ils préfèrent manger chez leur grand-mère berbère parce qu’il n’y a pas à s’embêter avec des fourchettes. Hélène a appris le berbère. Sa belle-famille vit dans le village au pied de la Kasbah. Sa famille a elle vit encore en Corrèze. Elle fait régulièrement des appels vidéos avec eux.

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Les bons plans d’Arnaud

Le spot de rêve : sans aucun doute, Taghazout. C’est l’un des incontournables spots de surf du Maroc. Les vagues se trouvent à quelques kilomètres à peine de l’Atlas Kasbah.

L’incontournable : un thé à la menthe sous la tente berbère. L’expérience est authentique, très loin de l’attrape touriste. Nous avons vécu un véritable moment de partage au cœur d’une tribu berbère.

Un son : les discussions des femmes membres de la coopérative d’huile d’argan. Je me suis régalé à les écouter lorsqu’elles étaient en train de travailler.

Ne pas oublier : d’emmener un peu de pâté ou de saucisson si vous décidez de passer quelques jours dans l’Atlas Kasbah. Hélène sera sans doute ravie de retrouver des produits du sud ouest !