À lire

Au Japon, le chef d’état-major de la marine démissionne après un scandale sur des données secrètes

La manipulation de donnes classifiées par des marins non habilités et toute une série de polémiques plus ou moins rocambolesques ont précipité le départ de Ryo Sakai, numéro 1 de la marine japonaise. Il sera remplacé par le vice-amiral Akira Saito.

Après plusieurs scandales dans la marine japonaise, l’amiral Ryo Sakai a annoncé sa démission qui sera effective le 19 juillet.
Après plusieurs scandales dans la marine japonaise, l’amiral Ryo Sakai a annoncé sa démission qui sera effective le 19 juillet. | MINISTÈRE DE LA DÉFENSE JAPONAIS/CC
  • Après plusieurs scandales dans la marine japonaise, l’amiral Ryo Sakai a annoncé sa démission qui sera effective le 19 juillet.
    Après plusieurs scandales dans la marine japonaise, l’amiral Ryo Sakai a annoncé sa démission qui sera effective le 19 juillet. | MINISTÈRE DE LA DÉFENSE JAPONAIS/CC

Le chef d’état-major de la marine japonaise a annoncé sa démission vendredi 12 juillet, à la suite d’une série de scandales impliquant notamment la manipulation de données classifiées par des personnes ne disposant pas des autorisations adéquates.  Je démissionnerai de mon poste de chef de l’état-major maritime le 19 juillet et prendrai ma retraite , a déclaré l’amiral Ryo Sakai, numéro 1 de la Force maritime d’autodéfense (MSDF), le nom officiel de la marine japonaise depuis l’après-guerre. L’amiral Ryo Sakai sera remplacé dans un premier temps par le vice-amiral Akira Saito, selon la presse locale.

 En tant que chef de l’état-major maritime, je suis responsable de la formation du personnel et de la gestion organisationnelle de la force. Et je suis à juste titre tenu responsable d’avoir manqué à mes devoirs en tant que gestionnaire des secrets spécifiés , a déclaré Ryo Sakai à la presse. Pour lui, la cause profonde de ces manquements est  le manque de respect des règles parmi les troupes et de capacité de gouvernance .

Repas non payés à la cafétéria

Le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi, a déclaré que des  mesures disciplinaires  avaient été prises à l’encontre de plus de 200 personnes, dont onze ont été renvoyées, selon le quotidien économique Nikkei Asia. Parmi les accusations : la manipulation d’informations confidentielles, des abus de pouvoir de supérieurs sur leurs subordonnés mais aussi… des repas consommés et non payés dans des cafétérias par une vingtaine de responsables et membres des MSDF, relève Nikkei Asia. 

Certains membres des MSDF ont aussi été soupçonnés d’avoir bénéficié d’indemnités pour des formations de plongée et autres tâches qu’ils n’ont pas effectuées, des prestations qui pourraient s’élever au total à environ 43 millions de yens (270 000 dollars), ajoute Nikkei Asia. Une pratique  devenue courante  entre 2017 et 2022, précise le quotidien économique.

Sur le sujet des documents classifiés,  les activités des Forces d’autodéfense reposent sur la confiance du public, et ces incidents, qui ne doivent jamais se produire, sont extrêmement regrettables , a déclaré Yoshimasa Hayashi devant des journalistes.  À partir de maintenant, sous la direction du ministre de la Défense, j’espère que le ministère et les Forces d’autodéfense travailleront ensemble pour s’assurer que des mesures sont prises afin d’empêcher qu’un tel incident ne se reproduise  , a-t-il ajouté.

Informations sur des navires étrangers

Le ministère de la Défense avait annoncé en avril que cinq officiers supérieurs, dont un capitaine de destroyer, avaient été sanctionnés après qu’un officier non habilité a manipulé des informations sur la position de navires étrangers.

Le ministre de la Défense, Minoru Kihara, avait assuré à l’époque que les informations n’avaient pas été divulguées à des tiers, mais que le gouvernement  prenait ces incidents très au sérieux . Cette polémique s’ajoute à plusieurs affaires embarrassant l’armée japonaise, qui renforce ses capacités, encouragée par les États-Unis, en réponse à l’affirmation militaire croissante de la Chine.

Au-delà de la marine, la mauvaise gestion d’informations classifiées est pointée du doigt au sein de tout l’appareil militaire japonais, explique Nikkei Asia : les forces terrestres, aériennes ainsi que le bureau de l’état-major interarmées. Le ministre de la Défense Minoru Kihara, arrivé à son poste en septembre 2023, a indiqué qu’il ne démissionnerait pas, préférant s’atteler à  restaurer la confiance  auprès des Japonais.

Un autre scandale a surgi après les accusations d’agressions sexuelles portées par une ancienne soldate en 2021 contre trois de ses collègues, une affaire devenue un nouveau symbole du mouvement #MeToo dans le pays. Les trois hommes ont été condamnés l’an dernier à de la prison avec sursis à l’issue d’un procès très médiatisé.

Le marin Numérique

1 an pour 290€ soit 24,17€/mois

  • cocheL'accès illimité aux articles
  • cocheLa newsletter quotidienne
  • cocheLes dossiers mensuels et les hors-séries en numérique
Je m'abonne
fermer