La marine chinoise finalement invitée à l’exercice aéronaval Rim of the Pacific

rimpac-20160323Depuis 1971, le commandement américain pour le Pacifique organise, tous les deux ans, Rim of the Pacific (RIMPAC), le plus important exercice aéronaval du monde. Plusieurs pays ayant des intérêts dans la région, dont la France, sont invités à y participer. Y compris la Chine, qui y prit part pour la première fois en 2014.

La marine chinoise avait été conviée à ces manoeuvres alors que, à l’époque, les incidents navals avec le Japon au sujet des îles Senkaku s’étaient multipliés. Et cette invitation devait permettre de réduire les tensions…

Seulement, l’actualité récente montre qu’il n’en a rien été. Au contraire même : Pékin a depuis aménagé plusieurs îlots des archipel Spratleys et Paracel afin de s’assurer du contrôle de la mer de Chine méridionale. Et cela n’est pas sans susciter de nouvelles tensions en raison de la position stratégique de cette région, mais aussi à cause des revendications territoriales des pays riverains, qui estiment aussi avoir des droits sur ses eaux, par ailleurs riches en hydrocarbures et en ressources halieutiques.

En outre, lors de sa première participation à RIMPAC, la marine chinoise avait envoyé le Beijixing, un navire espion, rôder non loin du groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Ronald Reagan, déployé non loin d’Hawaï.

Aussi, il y avait quelques réticences, côté américain, à inviter des navires chinois à participer à l’édition 2016 de RIMPAC. Et cela d’autant plus qu’il y a eu plusieurs incidents récents impliquant l’armée chinoise ainsi que des navires et des avions américains, justement au sujet de la liberté de navigation en mer de Chine méridionale.

En tout cas, le chef du Pentagone, Ashton Carter, avait estimé, en mars, qu’il fallait « ré-examiner » la participation chinoise à ces manoeuvres aéronavales. Mais, finalement, des navires chinois seront bel et bien présents.

« La marine de l’Armée populaire de libération va participer à un exercice, le plus important que nous réalisons, dans les mois à venir », a en effet déclaré, le 6 mai, le vice-amiral Joseph Aucoin, commandant de la 7e flotte américaine, qui s’est exprimé après l’arrivée de son navire-amiral, l’USS Blue Ridge, à Shangaï.

À noter que, quelques jours plus tôt, les autorités chinoises ont refusé que le porte-avions USS John Stennis fasse escale à Hong Kong.

Pour l’amiral Aucoin, RIMPAC est « un moyen de mieux se connaître, de travailler ensemble de façon plus étroite, de manière à ce que nous puissions nous soutenir, dans des domaines comme l’aide humanitaire ou les secours en cas de catastrophe. »

S’agissant des tensions en mer de Chine méridionale, l’amiral Aucoin a estimé que le renforcement de la présence américaine dans la région, marquée par davantage de patrouilles navales et aériennes à proximité des îlots contestés mais aussi par plus d’exercices avec des forces armées de pays ayant des revendications sur certains secteurs de cette zone (comme les Philippine, par exemple), ne les « accentue » pas.

« Nous naviguons, survolons et opérons dans les eaux internationales. Et Nous faisons cela pour contester les revendications maritimes excessives », a-t-il fait valoir.

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