Les pierres d'attente des morts en France et en particulier les pierres des morts de l'Ile-d'Yeu (V.). par M. le Dr Marcel Baudouin.

Introduction.

J'ai appelé Pierre i> Attente des Morts, pour bien les distinguer des Pierres ou Bancs de Criée des Eglises, des blocs de pierre ou des monuments en maçonnerie, qu'on édifiait, autrefois, au voisinage des églises ou dans les campagnes, pour y déposer, temporairement, les Cercueils, transportés de la Maison Mortuaire au lieu de Culte. Sur ces sortes de Tables mortuaiues, les Morts attendaient, en effet, quelques instants, pour permettre à leurs porteurs de se reposer. Je ne connais au;une étude d'ensemble sur ce sujet, qui, d'une part, a un certain intérêt archéologique, et que, d'autre part, il est bon d'étudier aujourd'hui, avant que tous les spécimens de ces vieilles Tables, désormais inutilisées pour la plupart, aient totalement disparu de notre sol. Aussi, à l'occasion de recherches faites sur deux, très intéressantes, d'entr'elles, que j'ai eu l'occasion jadis d'examiner à lTle-d'Yeu (Vendée), ai-je cru utile d'entreprendre ici une sorte de Revue générale de nos connaissances en France sur cette question de Folklore et de Traditionalisme FUNÉRAIRE. J'ignore complètement si de tels faits ont été enregistrés à l'étranger; mais j'espère que cette étude attirera l'attention de nos confrères, — surtout ceux de Suisse, d'Espagne et d'Italie au moins, — sur cette coutume, qui ne doit pas être absolument spéciale et localisée a la France, et en particulier à la France Occidentale ou Centrale. — C'est, pour cette raison,