Identité nationale: Juppé met les pieds dans le plat
Même si personne n’est dupe, Juppé est le premier responsable politique de la majorité à formuler clairement que derrière le débat national tel que voulu par Sarkozy et Besson, il y a la question l’islam.
Cette question, à droite, personne n’a osé la formuler telle quelle. Tous ont pris des chemins détournés. Eric Besson le premier. Tout comme Nicolas Sarkozy dans sa tribune parue hier dans Le Monde en usant — même si personne n’est dupe — de périphrases. Et Alain Juppé y répond tout aussi clairement à cette question : « Evidemment oui [l’islam est compatible]. Parce que toutes nos valeurs, précisément liberté, égalité, fraternité, laïcité, respect de l’autre, nous conduisent à dire que la société française comme elle l’a été dans le passé — parce que la France a été historiquement un grand pays d’immigration — doit être accueillante et respectueuse des différences. À une condition et le Président de la République l’explique très bien dans sa tribune : que devenir Français implique évidemment le respect d’un certain nombre de valeurs communes, et une certaine retenue bien évidemment. »
Mais la liberté de ton du maire de Bordeaux (il demande notamment à Luc Chatel de revoir sa copie sur l’histoire-géo en terminale S) a ses limites : lui qui a « bien aimé la tribune » de Nicolas Sarkozy se garde de mettre en évidence qu’entre le discours et les actes du chef de l’Etat, il y a plus qu’un fossé : un grand canyon. Et que celui qui dit vouloir lutter contre le communautarisme en est le plus fidèle artisan…
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