L'engin, une bombe américaine de 500 kg dont 265 d'explosif, a été retrouvé fin janvier en plein centre-ville, à l'occasion d'un chantier sur le campus universitaire.

Publicité

Pour le neutraliser, il faut fermer une zone de 800 mètres de rayon, les habitants concernés devant quitter leur logement entre 09H00 et 17H00 dimanche.

Des navettes sont prévues, le centre des congrès - 1.500 places- a été aménagé pour recevoir ceux qui ne peuvent aller ailleurs, selon la mairie.

Si la plupart se préparent sans protester, plusieurs commerçants mécontents ont demandé un report ou une indemnisation pour le manque à gagner occasionné par une fermeture partielle le jour de la Saint-Valentin.

"La Saint Valentin c'est mon deuxième meilleur jour de chiffre d'affaires derrière la fête de Mères", regrette Erick Boyer, un fleuriste qui compte ouvrir en fin de journée.

"Ouvrir à 17H00, pour quoi faire ? On aura rien à vendre, puisqu'on n'a pas le droit d'être au magasin avant pour la fabrication", regrette Christine Mariatte, une boulangère.

Le périmètre fermé inclut le petit quartier touristique de Vaugueux et sa trentaine de restaurants, dont une dizaine ouvrent habituellement le dimanche.

Deux démineurs opèreront vers 13H00 pour 45 à 90 minutes. "Il s'agit de retirer un tube de la longueur d'un doigt qu'on va dévisser à la main", explique Jean Marzolini, le patron du déminage pour la Basse-Normandie, la Sarthe et la Mayenne.

La base de la bombe étant voilée, le désamorçage à distance est exclu. Mais "on est vraiment dans une configuration classique", rassure M. Marzolini.

Certes, la profession déplore 600 morts depuis 1945 mais "à Caen, on démine une bombe de la Seconde guerre mondiale tous les 5 ans environ, de cette taille tous les 10 ans", dit-il. Comme jusqu'à 40% des bombes larguées n'explosent pas, il reste encore 30 à 40 ans de déminage sur sa zone.

Les Alliés en ont déversé plus de 10.000 tonnes pour raser et libérer Caen à l'été 1944, stratégie contestée qui a entraîné la mort de près de 1.200 civils, selon les historiens.

La bombe qui sera désamorcée dimanche a "très vraisemblablement" été larguée le 6 juin 1944 lors du premier bombardement allié, le plus meurtrier, avec 500 morts, car "il a surpris les gens en train de manger vers 13H30", explique Jean Quellien, professeur de l'université de Caen. Lors des bombardements suivants, la population put se réfugier dans des abris.

Dans la région, Brest qui a vu des bombardements dès 1940, a connu trois opérations de déminage l'an dernier. Parmi les records, Nantes a évacué 20.000 habitants le 17 septembre 2006.

Publicité