Salaires : les grands patrons ne connaissent pas la crise

Selon Proxinvest, la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 a augmenté de 34 % en 2010.

Le Point.fr

La rémunération des grands patrons reste inférieure à ce qu'elle était avant la crise économique.
La rémunération des grands patrons reste inférieure à ce qu'elle était avant la crise économique. © Sipa

Temps de lecture : 2 min

La rémunération moyenne des dirigeants des entreprises du CAC 40 a fait un bond de 34 % en 2010 et s'est établie à 4,11 millions d'euros après trois années consécutives de baisse, a indiqué mardi le cabinet Proxinvest. Cette rémunération - actions et obligations comprises - ne revient néanmoins pas à son niveau d'avant la crise : la moyenne observée était de 5,7 millions en 2006, précise l'agence d'analyse de gouvernance. La rémunération totale moyenne des patrons du CAC 40 avait baissé de 17 % en 2007 puis de 25 % en 2008 avant de perdre 14 % l'année suivante.

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Onze dirigeants français dépassent en 2010 le plafond de Proxinvest de 240 smic annuels, soit actuellement 4,6 millions d'euros, avec en tête Jean-Paul Agon de L'Oréal (10,7 millions d'euros), le patron de LVMH Bernard Arnault (9,7 millions d'euros) et Carlos Ghosn (Renault : 9,7 millions d'euros). Les suivants sont Bernard Charlès (Dassault Systèmes : 9,5 millions), Franck Riboud (Danone : 7,7 millions), Maurice Levy (Publicis : 6,2 millions), Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis : 6,1 millions). Arnaud Lagardère de Lagardère SCA a une rémunération totale de 4,9 millions d'euros tout comme Henri de Castries d'AXA. Lars Olofsson, patron de Carrefour, affiche 4,8 millions d'euros.

Ces rémunérations valorisent les stock-options et actions gratuites (30 % de la rémunération totale) à la date d'attribution et ne tiennent donc pas compte de la chute des cours enregistrée depuis. Elles ne prennent pas en compte les régimes de retraite supplémentaire.

Transparence insuffisante

"La transparence des grandes sociétés françaises et la lisibilité des performances est inférieure à celle observée dans les pays où les dirigeants sont responsables de leur politique de rémunération devant l'assemblée générale des actionnaires", note Proxinvest. "Le patronat, qui entend définir seul les règles françaises de bonne gouvernance, s'oppose encore à la légitimation de la rémunération devant l'assemblée des actionnaires", remarque Proxinvest, qui appelle à un vote annuel sur la rémunération. Hors CAC 40, les présidents exécutifs des 80 autres sociétés de l'indice SBF 120, qui comprend le CAC 40 et les 80 valeurs les plus liquides du premier marché, ont vu leur rémunération atteindre 2,08 millions d'euros, en hausse de 31 % en 2010.

Interrogé par Europe 1, le P-DG de l'Oréal Jean-Paul Agon a déclaré que dans le chiffre de 11 millions le concernant, "une grande partie, c'est-à-dire les deux tiers, est un chiffre virtuel puisqu'il correspond à la comptabilisation dans les comptes de l'Oréal des stock-options qui (lui) ont été attribuées par exemple l'année dernière". "Ces stock-options dépendent par définition du prix de l'action en Bourse et à titre indicatif, au cours de ce matin, ces 7 millions d'euros soi-disant représentaient en fait zéro", a-t-il indiqué, en ajoutant avoir cependant "un très haut salaire" de 3,7 millions d'euros.

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Commentaires (46)

  • Salines

    Si j'en crois la baisse annoncée au cours des 3 dernières années, les patrons du CAC 40 ont perdu 47 % de leur rémunération - plus les pertes boursières sur les stock options - En effet (1-0. 17)x(1-0. 25)x(1-0. 14) = 0. 53.
    Ils les ont augmentées de 34 % en 2010, ce qui les a ramenés à 0. 53x1. 34 = 1. 72.
    Ils sont donc encore 28 % au dessous des rémunérations de 2006.
    Le niveau de compétence requis pour diriger ce type de multinationales est tel que le marché de l'emploi est mondial.
    Voulons-nous que nos grands patrons désertent les entreprises françaises ?
    Il y a peut-être eu des excès - mais n'y en a-t-il pas dans d'autre domaines, la politique par exemple ? - mais soyons sérieux et arrêtons l'angélisme.

  • D.Strohl

    Seulement, il faut lire un peu plus loin que le titre de l'article. En effet, Proxinvest dit :
    "La rémunération moyenne des dirigeants des entreprises du CAC 40 a fait un bond de 34 % en 2010 et s'est établie à 4,11 millions d'euros après trois années consécutives de baisse, a indiqué mardi le cabinet Proxinvest. Cette rémunération - actions et obligations comprises - ne revient néanmoins pas à son niveau d'avant la crise : la moyenne observée était de 5, 7 millions en 2006... "
    D'ailleurs, l'économiste Elie Cohen - qu'on ne peut pas soupçonner d'être stipendié par NS :) - a cité ce rapport hier soir dans "C dans l'air" et a fait remarquer clairement que la rémunération des patrons n'avait pas retrouvé son niveau d'avant la crise.
    PS : c'est sûr que ce sont des niveaux élevés et que dans certains cas, ils sont très exagérés, surtout lorsque le "patron" en question est un simple employé qui ne risque pas de perdre ses capitaux en cas de malheur. Au pire, il peut se faire remercier (j'allais dire virer :), mais en général, il ne part pas les mains vides...
    Quant aux jaloux, ils n'ont qu'à se mettre patrons (avec le statut d'auto-entrepreneur, c'est facile et pas cher !). On en reparle quelque temps après.

  • anonymus

    Il faut faire venir des patrons polonais ou roumains ou indiens ou chinois pour une saine concurrence. On verra si les salaires sont aussi pharaonesques.