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De Mons à Madagascar, la success-story du concombre de mer

De Mons à Madagascar, la success-story du concombre de mer

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Par Charlotte Legrand

Les yeux rivés sur son microscope, Nils Préat observe des cellules de concombre de mer. Chercheur à l'Umons, le jeune homme s'intéresse aux mécanismes de reproduction de ces organismes marins. "Peu connus chez nous parce qu'on ne les mange pas", explique le chef de service Igor Eeckhaut. En Asie, il en va tout autrement. "Le concombre de mer, c'est un peu le caviar des Chinois", résume Nils. "Ces animaux sont exploités par les Chinois qui les mangent une fois conditionnés. Les concombres sont pêchés aussi sauvagement autour de Madagascar".

L'aquaculture crée des emplois

De Mons à Madagascar, la success-story du concombre de mer

Dans les universités belges, Umons et ULB, des chercheurs s'intéressent depuis longtemps au concombre de mer. Ils travaillent main dans la main avec l'université de Tuléar à Madagascar. "Le but est de développer l'aquaculture, à Madagascar", explique Igor Eeckhaut, "et d'impliquer au maximum les populations locales". Sur l'île, de nombreux pêcheurs sont en effet confrontés à un grave problème. "Les stocks de poisson diminuent, tout comme les crustacés d'ailleurs", confirme Elisa. Elle arrive tout juste de son île natale, et poursuivra son projet de recherche universitaire en Belgique.

Il y a quinze ans, une spin-off "belgo-malgache" a vu le jour. Où en est-elle, en 2015? "Madagascar Holoturie - c'était son nom à l'origine- a bien grandi", affirme Igor Eeckhaut. Rachetée par un groupe international et rebaptisée IOT, l'entreprise emploie aujourd'hui quelque 130 personnes. L’aquaculture des concombres est réalisée selon une technique de reproduction inédite. Les larves sont cédées aux pêcheurs des villages environnants qui les revendent à bon prix à IOT une fois arrivées à maturité. L’entreprise les conditionne (séchage, emballage) pour les revendre à l’international.

Un business rentable, et solidaire

De Mons à Madagascar, la success-story du concombre de mer

"Une variété de concombres marins se vend jusqu'à 500 euros du kilo, sur le marché asiatique", nous confie Nils Préat. "C'est donc un produit de luxe, un peu comme le caviar".

Les Malgaches ne mangent pas ce fameux concombre de mer. Mais grâce à son exploitation, ils trouvent un revenu complémentaire, explique Igor Eeckhaut. "Ca fait vivre des familles! Avec l'argent qu'elles reçoivent, certaines achètent un petit troupeau de chèvres, d'autres quelques meubles...mais cela peut aller jusqu'à leur permettre de scolariser leurs enfants!"

A Madagascar, l'Umons dispose d'un véritable "poste avancé" pour ses chercheurs et doctorants. Les allers-retours sont fréquents. Depuis notre rencontre dans son laboratoire, Igor Eeckhaut a d'ailleurs repris la route "vers Tana" (Antananarivo, la capitale).

Charlotte Legrand

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