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Santé

Le tube digestif, une fenêtre ouverte sur le cerveau

Déduire de simples biopsies du côlon, la présence et l’importance des lésions dans le cerveau de patients atteints de la maladie de Parkinson est le dernier résultat surprenant des recherches menées par des équipes de l’Inserm à Nantes.

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neurones
A. Immunomarquage permettant le comptage du nombre de neurones du système nerveux entérique et l'identification des prolongements B : identification des inclusions pathologiques signant la maladie de Parkinson.
Inserm

Chaque être humain possède deux cerveaux ! L’un bien identifié au sommet du corps encapsulé dans la boite crânienne et un autre moins connu qui siège dans l’abdomen : le système nerveux entérique. Il s’agit d’un ensemble de 200 millions de neurones qui contrôlent, en toute autonomie, le système digestif aussi bien pour l'activité motrice (péristaltisme et vomissements) que pour les sécrétions et la vascularisation. Cette indépendance (partielle) de ce système lui vaut le qualificatif de « deuxième cerveau ».

Ces neurones peuvent-ils être affectés par des pathologies neuro-dégénératives qui touchent habituellement les cellules nerveuses du cerveau ? La réponse est oui ! Par exemple, il est désormais clairement établi que les lésions de la maladie de Parkinson ne se limitent pas au système nerveux central mais qu'elles touchent aussi des systèmes nerveux périphériques comme le système nerveux entérique.

Cette avancée récente a permis de résoudre un problème pratique majeur dans l'étude de la maladie de Parkinson : étudier les lésions sur des patients vivants. Effectivement, alors que l'accès au système nerveux central n'est possible qu'après le décès des malades, les systèmes nerveux périphériques et notamment le système entérique présentent l'avantage de pouvoir être étudiés « in vivo ».

Les chercheurs ont donc analysé de simples biopsies du colon obtenues en routine chez 39 patients (29 atteints de la maladie de Parkinson et 10 témoins). Forts de leur expérience dans la connaissance du système nerveux entérique, ils ont réussi à quantifier et qualifier les neurones digestifs issus des biopsies. Chez 21 des 29 patients parkinsoniens, les chercheurs de l'Inserm ont mis en évidence des anomalies des neurones digestifs identiques aux anomalies présentes dans le système nerveux. Ils ont également pu établir un parallèle entre les lésions et les signes cliniques : l'importance des lésions étant corrélée à la sévérité de la maladie de Parkinson.

Les résultats de cette étude, publiée dans PLoS ONE, montrent pour la première fois que l'analyse du système nerveux entérique est une vraie fenêtre ouverte sur le système nerveux central.  Par  ailleurs, le lien observé entre les lésions et les signes cliniques représente un marqueur de sévérité intéressant pour la maladie de Parkinson.

J.I.
Sciencesetavenir.fr

15/09/2010

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