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Après avoir reçu le 4 novembre les offres des candidats à la reprise du groupe STX Offshore & Shipbuilding, le tribunal de Séoul a rendu plus rapidement que prévu sa première délibération. Celle-ci, selon une source proche du dossier, acte une vente séparée du constructeur, avec d’une part les chantiers de Saint-Nazaire et, d’autre part, les sites coréens de STX.

Il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’entreprise française et les candidats européens à sa reprise, qui redoutaient que les juges penchent pour une vente groupée, qui aurait potentiellement augmenté le coût d’achat alors que ces acteurs ne souhaitent en aucun cas reprendre les chantiers exsangues de Jinhae et Goseong.

Cette première décision du tribunal laisse donc espérer que, désormais, le choix final de l’offre se fasse plus sur des considérations « qualitatives ». En clair, sur la base de la pertinence du projet industriel et des investissements qui seront proposés pour développer Saint-Nazaire, tant sur ses marchés traditionnels qu’en diversification, plutôt qu’une dimension financière trop importante.

Pour l’heure, aucune annonce officielle n’a été faite quant à l'identité des candidats à la reprise de STX France. Mais on sait que Damen, soutenu par les armateurs MSC et RCCL, est sur les rangs, de même que Fincantieri. Alors que la justice sud-coréenne indiquait la semaine dernière avoir reçu quatre propositions, la question se pose toujours de savoir si des intérêts asiatiques, et notamment Chinois, se positionnent, directement ou via un véhicule européen. DCNS, qui joue un rôle important dans ce dossier, puisque le groupe naval redoute l’émergence potentielle d’une concurrence hexagonale sur le secteur militaire, n’a normalement pas fait d’offre. Mais il demeure très actif en coulisses et pourrait, le cas échéant, rejoindre un consortium en fonction de l’évolution de la situation et des négociations entreprises. L’Etat français aura lui aussi un rôle majeur à jouer puisqu’il est actionnaire à 33.34% de STX France et peut bloquer toute reprise considérée comme indésirable pour les intérêts nationaux.

En attendant que chacun abatte ses cartes et fasse valoir ses arguments, l’assemblée générale des actionnaires de STX O&S doit se tenir le 11 novembre. Elle ne devrait pas avoir d’impact sur la décision de justice et simplement l’acter.

Après avoir présenté leur lettre d’intention, les candidats à la reprise vont désormais entrer dans le vif du sujet, détailler leurs projets et présenter des offres financières fermes d’ici la fin de l’année. C’est sur la base de ces propositions que le tribunal de Séoul choisira le lauréat, qui reprendra les chantiers nazairiens après avoir obtenu le feu vert du gouvernement français.

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