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La marine à voile bientôt de retour dans le Nord - Pas-de-Calais ?

Attention exclusif ! Une bande de très sérieux doux dingues belges et néerlandais sont discrètement passés à Lille pour imaginer le transport de bois, poisson, cacao ou café sur des cargos à voile. À l’abordage d’investisseurs pour en finir avec le fuel lourd et la pollution des mers. Hardis !

Temps de lecture: 2 min

Personne ne les a vus venir et ils sont repartis comme ils étaient venus. En douceur, sans faire de vagues. Des bons gars du port d’Ostende, des ingénieurs vieux briscards des dossiers maritimes de Nijeveen, de Fryse ou le capitaine du port d’Harlingen, là-haut tout au nord des Pays-Bas. Sept pays du nord de l’Europe unis par le projet Sail, 3,4 millions d’euros dont la moitié financés par l’Union pour repenser l’avenir du transport de marchandises sur des routes maritimes espérées plus écologiques, moins polluantes pour la mer et l’océan.

Nos hôtes étaient invités à Lille par Antoine Bonduelle, consultant en solutions écologiques à Cassel, l’un de nos experts régionaux du climat. Leur idée est une vision : construire d’ici deux ans en Hollande un cargo de fret de 8 000 tonnes naviguant avec le vent pour économiser au moins la moitié de fuel lourd ou de diesel (on en a besoin pour manœuvrer dans les ports, lire ci-dessous). « Les saumons viennent souvent de Norvège par camions. Si on les veut bio, il faudrait préférer le bateau à voiles ! », explique-t-il.

La voile, dont ce serait alors le grand retour sur de gros navires de fret, est d’abord une réponse à la pollution. Le fuel lourd est en cours d’interdiction aux États-Unis et l’Europe pourrait suivre. La marine marchande est la première source de pollution aux oxydes d’azote et de soufre et les ports réinterrogent leurs modèles économiques.

Comme ça tangue ! Il existe des routes rentables pour la voile, elles sont bien étudiées et les combustibles fossiles pèsent encore plus de la moitié des coûts pour les chargeurs. Les armateurs réfléchissent de plus en plus, comme les responsables des infrastructures portuaires. L’impératif écologique est aussi économique et la marine marchande du futur s’invente déjà au bord de la mer du Nord.

Alors Boulogne - Oslo ou Reykjavik pour le poisson ? Du cacao, du café d’Amérique centrale avec Dunkerque ? Des lignes vers la Scandinavie ou le Saint-Laurent canadien ? Des fruits et légumes surgelés vers la Russie ? Études. Les vents sont très prédictifs et les galions d’autrefois étaient à l’heure. Qu’on traverse un bras de mer du Nord ou l’Atlantique, toutes voiles déployées.

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