Prise de Position Concernant l’Agression du Président Martelly Envers une Femme à Miragoâne Par des Organisations de Femmes et de Droits Humains, des Personnalités.

Prise de Position Concernant l’Agression du Président Martelly Envers une Femme à Miragoâne Par des Organisations de Femmes et de Droits Humains, des Personnalités.

Lancée le
4 août 2015
Adressée à
Présidence - Bureau de communication de la présidence et
Pétition fermée
Cette pétition avait 516 signataires

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Danièle Magloire

Une nouvelle fois, le Président de la République, Michel Martelly, a rappelé à la population qu’il ne s’est pas départi des pratiques prisées par Sweet Micky, le musicien qu’il était. Le mardi 28 juillet, lors d’un meeting politique à Miragoâne, le président a agressé une femme qui questionnait les réalisations de son gouvernement. Le président, instauré par la communauté internationale, a choisi la date de commémoration du centenaire de l’occupation américaine pour avilir les femmes et le pays ; une date symbolique qui faisait l’objet de réflexions pour des femmes et hommes organisés.

C’est d’un ton rageur et avec des propos orduriers que le président s’en est pris à la femme, l’attaquant dans sa dignité de citoyenne. Les attaques ont aussi ciblé la femme en tant que telle, avec les menaces de violence physique et sexuelle proférées. Ce comportement démontre, qu’aux yeux du président, les femmes n’ont pas droit à la parole et doivent se soumettre à l’autorité masculine, surtout lorsqu’il s’agit d’un chef. Et, les femmes sont destinées à assouvir le plaisir masculin. C’est ce que laissait entendre le président, lorsqu’il a proposé à la femme de le rejoindre sur le podium. Ce comportement du président traduit son mépris des femmes. Lorsqu’un chef d’État agit de la sorte, cela signifie que le discours pour le respect des droits des femmes et leur participation politique n’est qu’une posture. Outre le fait de vilipender une femme particulière, le président insulte le pays et le traîne dans le caniveau, encore une fois. La nation et le monde ont eu droit au triste spectacle d’un président débitant des insanités.

Le comportement du présidant soulève notre profonde indignation. Nous sommes concerné-e-s, en tant que personne, comme défenseur-e-s des droits de la personne et en tant que citoyennes et citoyens luttant pour la dignité dans notre pays. Les insultes du président, visant le corps féminin, constituent une incitation à exercer les violences envers les femmes, spécialement le viol. Les individus qui se gaussaient du spectacle sont aussi complices. Toujours prêts à applaudir les abus d’un chef, ces gens ne songent pas aux conséquences néfastes de ces actes dans la société.
Le comportement de monsieur Martelly est sexiste. Le président a coutume de s’en prendre vertement aux hommes qui le contestent, comme cela s’est vu durant cette campagne électorale dans les départements du Nord-est et du Nord-ouest. Cependant, ces agressions n’ont pas de caractère sexuel.

Ce n’est donc pas par hasard, si sous le gouvernement de monsieur Martelly les conquêtes du mouvement des femmes sont le plus menacées. Ce n’est pas un hasard, si sous son gouvernement le Ministère à la condition féminine se détériore, parfois même jusqu’à être un outil de propagande du pouvoir. Pas de hasard non plus, dans le fait que le harcèlement sexuel envers les femmes tend à s’ériger en règle dans les administrations publiques. Les agresseurs ne sont jamais inquiétés. Au contraire, ils gagnent en grade certaines fois, tandis que les victimes doivent se terrer. Les violeurs ne sont pas sanctionnés par la justice comme ils le devraient. Au début de son mandat, pour encourager le tourisme le président a compté les femmes parmi les choses qu’on pouvait offrir aux touristes. Lors d’une émission à la télévision française, en novembre 2014, le président a laissé entendre que les femmes défavorisées se plaisaient à multiplier leur progéniture.

Selon les articles 116 et 117 du Décret électoral, les candidates et candidats, ainsi que leurs partisanes et partisans, doivent adopter une attitude correcte et agir avec modération et bon sens, dans le respect d’autrui. Durant la campagne qu’il mène pour son Parti Tèt kale, le président bafoue ces règles. Comme pour n’importe qui d’autre, le Conseil électoral se doit de sanctionner ce comportement.
Les agissements du président Martelly concernent l’ensemble des citoyennes et citoyens, parce qu'ils bafouent le droit à la liberté d’expression et le droit au respect de l’intégrité physique et morale.
Les femmes sont majoritaires parmi les personnes détentrices d’une Carte d’identification nationale avec laquelle on peut voter. Avec notre bulletin de vote, nous pouvons sanctionner le président Martelly, en rejetant les candidates et candidats de son parti et de ses avatars.
Quand dans l’appareil d’État nous parviendrons à déraciner le machisme, qui dénigre, discrimine et dévalorise les femmes, le pays avancera dans une autre direction où l’égalité des sexes et les droits humains seront respectés.
A bas le machisme ! Vive la lutte des femmes ! Vive le mouvement féministe haïtien !
Port-au-Prince, le 31 juillet 2015.

Pour authentification
Marie-Frantz Joachim, SOFA            Danièle Magloire, Kay Fanm

Organisations signataires (au 4 août 2015, 16h00)

1.      AFASDA - Asosyasyon fanm solèy d Ayiti /Association des femmes soleil d’Haïti

2.      Biwo teknik fanm demokrat – Bureau technique des femmes démocrates

3.      CEDH – Centre œcuménique des droits humains

4.      CIDIHCA – Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne

5.      CPFO - Centre de promotion des femmes ouvrières

6.      EnfoFanm

7.      Fanm Deside

8.      Fanm Yo La / Les femmes sont là - Collectif féminin haïtien pour la participation politique des femmes

9.      Fanm SAJ /Femmes du groupe SAJ

10.   GADÈS -  Groupe d’appui au développement du Sud

11.   GARR – Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés

12.   IMED – Institut mobile d’éducation démocratique

13.   JILAP – Komisyon episkopal nasyonal Jistis ak Lapè,

14.   Kay Fanm /Maison des femmes

15.   LFHH - La Fondation Héritage pour Haïti

16.   MOUFHED - Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement

17.   Mouvman pou vwa fanm yo – Mouvement pour la voix des femmes

18.   PAPDA – Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif

19.   RAFUH – Rassemblement des femmes universitaires d’Haïti

20.   REFRAKA – Rezo fanm nan radyo kominotè ayisyen /Réseau des femmes des radios communautaires haïtiennes

21.   RIH – Regroupement international haïtien

22.   RNDDH – Réseau national de défense des droits humains

23.   SOFA -  Solidarite fanm ayisyèn /Solidarité des femmes haïtiennes

 

24. Comité de coordination de la Concertation nationale contre les violences faites aux femmes

25. FORG - Fondation Roger Gaillard

 Personnalités signataires (au 4 août 2015, 16h00)

1.     Lisane André, défenseure des droits humains
2.     Nixon Boumba, sociologue
3.     Ginette Chérubin, ex-ministre à la condition féminine
4.     Carine Clermont, gestionnaire
5.     Camille Chalmers, économiste
6.     Peterson Derolus, étudiant finissant en sociologie
7.     Gérald Dimanche, messager
8.     Auguste D’Meza, spécialiste en éducation
9.     Marie-Claude Dorcé, communicologue
10.   Rachelle Doucet, anthropologue
11.   Karine Dorcéan, graphiste
12.   Yolette Étienne, gestionnaire
13.   Marc-Arthur Fils-Aimé, coordonnateur PAPDA
14.   Gusti-Klara Gaillard, historienne
15.   Marie Rebecca (Barbara) Guillaume, spécialiste en communication et genre
16.   Ingrid Henrys, ingénieure en agro-développement
17.   Katia Henrys, psychologue
18.   Mitzy-Lynn Hyacinthe, productrice audiovisuelle
19.  Jean Raymond Jean, chauffeur
20.   Maryse Jean-Charles, entrepreneure
21.   Winifred Jean-Galvan, architecte
22.   Mirlène Joanis, journaliste
23.   Marie-Guyrleine Justin,, animatrice communautaire
24.   Sabine Lamour, sociologue
25.   Nathalie Lamaute-Brisson, économiste
26.   Colette Lespinasse, défenseure des droits humains
27.   Géraldine Le Carret, manager
28.   Panel Lindor 
29.   Sabine Manigat, sociologue
30.   Mirlande Manigat, constitutionnaliste, ex candidate à la présidence
31.   Rachèle Magloire, réalisatrice
32.   Tatiana Magloire, réalisatrice
33.   Adeline Magloire-Chancy, ex-ministre à la condition féminine
34.   Evelyn Margron, enseignante
35.   Kettly Mars, écrivaine
36.   Ernst Mathurin, ingénieur civil-sanitaire
37.   Janine Millet, architecte
38.   Josette Monmaître, femme de ménage
39.   Claude Moïse, historien
40.   Guy Numa, travailleur social
41.   Sevenson Oczéus, animateur communautaire
42.   Jean Micho Pierre, messager
43.   Magguie Rigaud, entrepreneure
44.   Célia Romulus, politologue
45.   Yves Saint-Louis, juriste
46.   Rony Smarth, ex Premier ministre
47.   Sinommé (Dieubon) Sainclair, animateur communautaire
48.   Robert Paret, artiste peintre
49.   Denise Prophète, membre du Collectif contre l’impunité
50.   Frantz Voltaire, politologue
51.   Gina Vrigneau, informaticienne
52.   Lucner Vil
53.   Esther Labonté, communicologue
54.   Mathurin Volny, sociologue
55.   Frantz Louis, linguiste
56.   Josué Augusma, avocat

57. Paul Baron, France

58. Kerline Saint-Louis, petite commerçante

59. Marie Saint-Louis, petite commerçante

60. Morleena Paris, intendante

61. Yolène Choloutte, petite commerçante

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Décisionnaires

  • Présidence - Bureau de communication de la présidence
  • Cheffe de cabinet, Anne-Valérie Thimothée-Milfort
  • Ministre de la communication, Rotchild François Jr
  • Primature, Evans Paul, Premier ministre