Êtes-vous à l'aise dans votre maison, en hiver? Vous sentez-vous bien lorsqu'il y fait 20°C? Ou préférez-vous une température ambiante plus élevée ? Sans compter l'humidité relative. Et comment préserver un confort thermique sans faire gonfler sa facture d'électricité? Explications.

D'abord, comment résumer la sensation de confort: n'avoir ni chaud ni froid? «En général, quelqu'un se sent bien lorsque les conditions ambiantes permettent à son corps de maintenir sa température normale. Autrement dit, la température idéale pour une personne est celle qu'elle ne ressent pas», explique Mario Villeneuve, conseiller en habitation chez CAA-Québec.

Et le confort va au-delà de la température. «Il y a d'autres facteurs, comme le taux d'humidité relative, qui jouent un rôle déterminant autant pour le bien-être et la santé des occupants que pour le maintien d'un milieu sain», fait-il remarquer.

En effet, plusieurs paramètres physiques participent au confort thermique à l'intérieur d'une résidence, enchaîne Radu Zmeureanu, professeur à la faculté de génie et d'informatique de l'Université Concordia.

«Outre la température de l'air et l'humidité relative, notons également la vitesse de l'air (les courants d'air), les températures de surface (murs et fenêtres), l'habillement des occupants et l'activité physique de ces derniers», détaille l'ingénieur.

Sans oublier le volet psychologique associé au confort thermique. «Une personne pourra se sentir bien dans une pièce à 18°C. Tout dépend de son "histoire" thermique. C'est aussi une question d'acception psychologique. Ainsi, on peut supporter une chaleur [intense] lorsqu'on est à la plage», affirme Radu Zmeureanu.

Température

Selon le Dr Stéphane Perron, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, une température oscillant entre 21 et 23°C garantit le confort. «La sensation de confort diffère d'une personne à l'autre, mais c'est dans cette zone, habituellement, que les gens se sentent bien», observe le médecin.

«Avec l'âge, le métabolisme ralentit, ajoute-t-il. Ainsi, les personnes âgées sont souvent plus à l'aise avec une température légèrement plus élevée.»

Ce dernier conseille de maintenir une température constante dans toutes les pièces utilisées. Surtout dans le cas de personnes aux prises avec des problèmes cardiaques. «Celles-ci ne devraient pas se retrouver dans une pièce à la température trop basse, afin de prévenir toute hausse, même légère, de pression artérielle [une réaction au froid].»

«Selon les normes de la société américaine ASHRAE, poursuit M. Zmeureanu, l'éventail de températures qui procurent un confort thermique aux occupants d'une résidence, en hiver, se situe entre 21 et 24°C.»

De son côté, Hydro-Québec estime que 20°C correspondent à la température ambiante à laquelle la plupart des gens sont à l'aise. Marc-Antoine Pouliot, porte-parole, indique qu'il est possible d'assurer un confort thermique sans trop augmenter sa facture d'électricité, en hiver. Comment? «En abaissant, entre autres, la température de quelques degrés pendant la nuit ou en l'absence des résidants. Utilisez également des thermostats électroniques, propose-t-il. Ceux-ci maintiennent la température désirée au dixième de degré près. Si vous vous chauffez grâce à un système électrique, vous pourriez réduire d'environ 10 % vos frais de chauffage. Et prêtez une attention particulière à l'isolation de votre domicile.»

«Selon des études, il suffit d'abaisser la température de 1 degré pour réduire de 7 % la consommation d'énergie, note M. Zmeureanu. Une personne en santé peut enfiler un pull, le jour, et se sentir bien à une température ambiante moins élevée. Autrement, la nuit, on peut bien dormir la tête au frais et le corps au chaud, sous les couvertures.»

Humidité

«L'hiver est la saison pendant laquelle l'air est généralement le plus sec et le taux d'humidité relative à l'intérieur de votre habitation ne doit pas être inférieur à 30 %», met en garde Mario Villeneuve, de CAA-Québec. De l'air trop sec peut causer de l'inconfort, voire de l'irritation (des yeux, du nez, de la gorge) et même des difficultés respiratoires.

«Idéalement, le taux d'humidité relative de l'air de votre demeure devrait se maintenir entre 35 % et 50 %, autant pour le confort que pour la santé des occupants. Au-delà de 60 %, les acariens et les moisissures vont proliférer», souligne le Dr Stéphane Perron.

Enfin, CAA-Québec rappelle que le contrôle de l'humidité s'avère délicat en saison hivernale. «Normalement, on s'emploie à la réduire par la ventilation ou l'aération», lit-on sur le site. «Il importe de se doter d'un hygromètre pour surveiller le taux d'humidité relative, recommande Mario Villeneuve. Et lorsque l'air est trop sec, on peut utiliser, avec précaution, un humidificateur, sans jamais excéder un taux de 50 %. Aussi, il faut soigneusement entretenir l'appareil, car l'eau stagnante favorise la prolifération de microbes», conclut-il.