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Magnotta «possiblement» sain d’esprit selon un expert

Luka Rocco Magnotta
Le Dr Gilles Chamberland, expert en psychiatrie légale mandaté par la Couronne, croit que Magnotta était possiblement sain d’esprit quand il a tué Jun Lin le 25 mai 2012. Photo Chantal Poirier, Le Journal de Montréal


Luka Rocco Magnotta était « possiblement » sain d’esprit quand il a tué et dépecé Jun Lin, croit le psychiatre-expert de la Couronne.

« Il nous semble encore très possible que la partie saine de monsieur (...) était amplement suffisante pour lui permettre de juger de la nature et de la qualité des actes qu’il posait et de savoir que ces actes étaient mauvais», conclut le Dr Gilles Chamberland dans son rapport déposé à la cour.

Le psychiatre-expert mandaté par la Couronne n’a toutefois pas pu interviewer l’accusé de 32 ans. Il s’est donc basé sur les rapports de ses collègues, ainsi que sur le dossier médical de Magnotta.

Diagnostic douteux

Le Dr Chamberland n’a pas manqué de noter qu’en 2001, le premier diagnostic de schizophrénie n’était pas clair. Les professionnels de la santé se demandaient même si Magnotta simulait.

Et dans les années suivantes, même les proches de l’accusé avaient émis des doutes sur sa maladie. Peut-être que Magnotta feignait la maladie pour attirer l’attention, ou encore qu’il imitait son père schizophrène, a ajouté le Dr Chamberland.

Selon lui, les symptômes de schizophrénies relevés par les médecins pourraient plutôt être causés par la consommation de cocaïne.

Organisé

Le psychiatre-expert note aussi que le meurtre de l’étudiant chinois a été commis dans un contexte où la sexualité est «présente à plusieurs niveaux».

Magnotta avait en effet commis des outrages à caractère sexuel sur le cadavre de sa victime. Le tout avait été filmé, et une vidéo éditée avait été mise en ligne sur internet.

«Ça milite définitivement à l’encontre de l’idée que l’auteur du geste souffrirait de schizophrénie», croit le Dr Chamberland.

L’accusé travaillait aussi comme escorte -ce qui implique «un bon niveau d’organisation»- en plus d’être très actif sur les réseaux sociaux. Cela ne fait «aucun doute» qu’il était apte à travailler selon l’expert.

L’expert s’est aussi basé sur la rencontre de Magnotta avec le Dr Joël Paris en avril 2012, soit un mois avant le meurtre de Jun Lin. À ce moment, Magnotta avait été diagnostiqué avec un trouble de la personnalité limite.

Il est toutefois à noter que le Dr Paris n’avait pas eu accès au dossier médical de Magnotta et qu’il n’avait pu se fier qu’aux déclarations du patient.

Le témoignage du Dr Chamberland se poursuit ce jeudi, au palais de justice de Montréal.

 


 
Ce que l’expert de la Couronne a dit:
 
 
« M. Magnotta était apte à travailler (...), il semble à tout le moins manifeste que les montants d’aide sociale que Monsieur recevait pour une incapacité au travail n’étaient pas justifiés. »
 
«Les rapports médicaux indiquent très tôt la schizophrénie chronique chez M. Magnotta. Or, cela est trop long à évaluer.»
 
«La consommation de drogue peut expliquer les symptômes présentés par M. Magnotta lors de son hospitalisation.»
 
«En 2002, certains symptômes présentés par M. Magnotta peuvent laisser croire à la schizophrénie. Mais j’ai tendance à pencher pour l’intoxication à la cocaïne.»
 
«Le souci élevé de l’apparence chez M. Magnotta est incompatible avec la schizophrénie.»
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