Published on Africa Can End Poverty

Cameroun: le moment est-il arrivé pour le lion de se réveiller?

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La croissance économique au Cameroun s’est inscrite en 2010 à 3%, poussée par les activités non-pétrolières qui ont connu une expansion de près de 4% (particulièrement les cultures vivrières, la construction, les transports, et les télécommunications). Cette croissance demeure toutefois insuffisante pour réduire la pauvreté d’une façon durable. Sur sa trajectoire actuelle, le Cameroun ne pourra probablement pas atteindre la plupart des Objectifs de Développement du Millénaire.

Le Cameroun est pourtant riche en pétrole, bois précieux, et produits agricoles (café, coton, cacao). Les ressources inexploitées incluent le gaz naturel, la bauxite, les diamants, l’or, le fer et le cobalt. Pourquoi le pays ne connaît-il pas une croissance économique plus grande?

La réponse est qu’une infrastructure limitée, un cadre des affaires défavorables, et une gouvernance faible entravent les activités économiques au Cameroun.

 

L’infrastructure en Afrique Centrale (y compris au Cameroun) est la plus limitée en Afrique. Par exemple, malgré les ressources importantes en hydro-énergie, l’Afrique Centrale a le secteur énergétique le moins développé du continent. La densité des routes goudronnées est seulement une fraction des niveaux déjà bas observés en Afrique de l’Ouest. En comparaison internationale et par rapport au reste de l’Afrique, les consommateurs en Afrique Centrale paient également exceptionnellement cher pour les services en infrastructure. L’accès Internet au Cameroun coûte, par exemple, quatre fois plus que dans d’autres pays en développement.

Des simulations suggèrent que si les infrastructures au Cameroun se mettaient au niveau du meilleur pays Africain (l’Ile Maurice), la croissance économique par habitant en termes réels serait de quelque 4½ points de pourcentage plus élevée par an. En d’autres mots, le Camerounais moyen verrait son revenu annuel croître plus de cinq fois plus vite qu’aujourd’hui.

Pour contribuer à financer des infrastructures-clés, le Gouvernement a émis son premier emprunt obligataire en décembre 2010. Le moment est peut-être finalement venu pour le lion de se réveiller.


 

 


Authors

Raju Jan Singh

World Bank Lead Economist & Program Leader for Haiti

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