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"La Subsistance de l’homme", de Karl Polanyi

Oui à l'économie de marché, non à la "société de marché", tel est le credo que Karl Polanyi entreprend de justifier dans "La Subsistance de l'homme", paru chez Flammarion.

Publié le 05 décembre 2011 à 15h32, modifié le 05 décembre 2011 à 15h32 Temps de Lecture 1 min.

C'est l'Américain Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie 2001, qui le dit : "On a souvent l'impression que Karl Polanyi traite directement des problèmes actuels."

Ouvrage inachevé publié en 1977, treize ans après la mort de Polanyi (1886-1964) et inédit en France, La Subsistance de l'homme est une critique de la lecture économiste de l'histoire. Oui à l'économie de marché, non à la "société de marché", tel est le credo que Polanyi entreprend de justifier dans ces pages, dans lesquelles on retrouve, développées et enrichies, les thèses de La Grande Transformation (Gallimard, 1983), son ouvrage majeur.

Pour l'historien du libéralisme qu'est Polanyi, le marché est une invention moderne.

L'économie de marché n'a pas toujours existé. Comme l'écrit Bernard Chavance, professeur à Paris-VII, dans l'introduction : "Pour lui, la domination de la société par l'économie est un phénomène unique et récent dans l'histoire." S'intéressant à la Grèce classique, Karl Polanyi montre ainsi qu'on ne trouve pas une institution telle que le marché dans l'Antiquité.

Il raconte, au passage, comment Périclès, au Ve siècle avant J.-C., mena une politique presque keynésienne, en faisant construire le Parthénon.

Polanyi ne croit pas aux "vertus harmonisatrices du laisser-faire". C'est moins le capitalisme, dit-il, que le système de marché - ce qu'il appelle le "désencastrement" de l'économie -, qui menace la société et l'environnement.

Pour l'économiste hongrois, le raisonnement qui consiste à dire qu'il faut toujours plus de marché et de concurrence, et toujours moins d'Etat, est fallacieux.

Or, ce "sophisme économiste" fait barrage à toute reconnaissance du rôle originel des institutions. Il "revient à gommer du paysage la plus grande part de l'histoire humaine", écrit-il.

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Les marchés ont horreur du vide, ils ont besoin d'être "rassurés", entend-on aujourd'hui.

A l'heure où l'on se demande comment desserrer leur emprise, "l'institutionnaliste" Karl Polanyi, à cinquante ans de distance, nous rappelle combien une action des Etats, s'inscrivant dans la durée, est primordiale.


La Subsistance de l'homme. La place de l’économie dans l’histoire et la société, de Karl Polanyi. Flammarion, 420 pages, 26 euros.

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