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L’exposition aux particules fines pendant la grossesse favorise l’autisme

Ces polluants peuvent provoquer la libération dans le sang et le cerveau de molécules stimulant l’inflammation et altérant le système immunitaire néonatal.

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Publié le 18 décembre 2014 à 20h17, modifié le 19 août 2019 à 13h58

Temps de Lecture 2 min.

Une cycliste lors d'un épisode de pollution à Lyon le 14 mars 2014.

On savait que la pollution atmosphérique était un cancérogène avéré. Elle constitue aussi un important facteur de risque pour l’autisme, révèle une vaste étude réalisée par la Harvard School of Public Health, publiée jeudi 18 décembre dans la revue Environmental Health Perspectives. Les femmes exposées à une forte concentration de particules fines durant leur grossesse, et en particulier au cours des trois derniers mois, ont une probabilité deux fois plus forte de donner naissance à un enfant autiste.

L’exposition à ces substances toxiques environnementales peut en effet perturber les processus in utero normaux, tels que la formation du système nerveux, la prolifération et la différenciation cellulaires, et la mort cellulaire programmée (apoptose).

Les PM2,5 en question

Les particules fines PM2,5 – dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres (µm) – et plus encore ultrafines (dont le diamètre est inférieur à 0,1 µm), qui sont en suspension dans l’air, sont couvertes de polluants divers. Elles contiennent notamment du carbone organique et des hydrocarbures aromatiques polycycliques – comme le benzène – qui pénètrent dans les cellules et les agressent (stress oxydatif), provoquant des dégâts sur leurs composants.

Lire : Tout comprendre à la pollution de l’air aux particules fines

Comme l’ont montré des études sur les rongeurs, ces polluants peuvent même provoquer la libération dans le sang et le cerveau de molécules stimulant l’inflammation et altérant le système immunitaire néonatal – deux processus impliqués dans les troubles autistiques.

Troisième trimestre de grossesse

S’appuyant sur une cohorte de 116 000 infirmières recrutées depuis 1989, l’étude de la Harvard School of Public Health a porté sur 1 767 enfants nés entre 1990 et 2002, dont 245 étaient autistes. Pour chacun de ces 1 767 enfants, l’exposition aux particules fines PM2,5 de leur mère a été analysée avant, pendant et après la grossesse, ainsi que pour chaque trimestre de celle-ci.

C’est vraiment durant la grossesse que la pollution de l’air fait courir un risque d’autisme pour l’enfant à naître. Un lien entre exposition aux PM2,5 et autisme est en effet clairement établi lorsque cette exposition a lieu durant la grossesse et notamment au cours du troisième trimestre. Il est beaucoup moins évident lorsque l’exposition a lieu avant et après la grossesse. L’étude n’a pas révélé en revanche d’association claire entre l’inhalation de particules de plus grandes tailles (PM10) et autisme.

« Nos résultats démontrent que l’exposition de la femme enceinte à un air pollué peut avoir un effet sur l’apparition de troubles autistiques chez son enfant. La pollution atmosphérique est cependant un facteur sur lequel on peut agir, relèvent les auteurs de l’étude. En évitant d’exposer les femmes enceintes à un air pollué, on réduirait ce risque et ce faisant le coût croissant que représente l’autisme pour les familles et la société. »

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