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Technip se marie avec FMC et va déménager à Londres

Le groupe parapétrolier français Technip a annoncé ce jeudi son mariage avec l’américain FMC Technologies et l’installation de leur futur siège social à Londres.

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Née de la fusion entre les groupes français Technip et l'américain FMC Technologies, la future TechnipFMC aura son siège social à Londres.

Par Jean-Michel Gradt, Pierre Demoux

Publié le 19 mai 2016 à 09:53

Un autre fleuron français s’apprête à installer son siège social hors de l’Hexagone après une fusion. Après Arcelor-Mittal parti au Luxembourg, Rhodia-Solvay en Belgique, Alcatel-Lucent-Nokia en Finlande ou encore Lafarge-Holcim en Suisse, c'est au tour de Technip d’annoncer un mariage puis un déménagement. Le groupe parapétrolier français a annoncé ce jeudi sa fusion avec son homologue américain FMC Technologies et l’installation de leur futur siège social à Londres.

La nouvelle société, baptisée « TechnipFMC », restera cependant cotée à Paris et à New York et aura pour sièges opérationnels Paris et Houston (Texas), où est basé FMC Technologies, détaille leur communiqué commun publié jeudi.

« Il fallait un territoire neutre »

Pourquoi ce choix de la capitale anglaise pour le siège social ? « Il fallait un territoire neutre pour les deux entreprises, et nous avions déjà une coentreprise [Forsys Subsea, NDLR] basée à Londres », a expliqué le PDG de Technip, Thierry Pilenko, lors d’une conférence de presse ce jeudi. « Ce n’est pas quelque chose [cette fusion, NDLR] que nous avons construit pour des raisons fiscales, mais pour des raisons industrielles. »

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Pour déminer un éventuel futur débat sur ce déménagement, il a également ajouté que celui-ci n’aurait « pas d’impact » sur la base fiscale du groupe en France.

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Créer un « leader mondial »

Les deux groupes veulent ainsi donner naissance à « un leader mondial de la production et de la transformation du pétrole et du gaz ». Leur chiffre d'affaires cumulé est de 20 milliards de dollars (17,8 milliards d’euros) et, ensemble, ils pèsent 13 milliards de dollars en Bourse (11,5 milliards d’euros), quand le numéro un mondial du secteur parapétrolier, Schlumberger, a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 35 milliards de dollars.

L’action Technip s’est envolée de 13 % jeudi matin après l’annonce de ce futur mariage, qui intervient quelques jours après l’annulation d’une autre fusion de deux acteurs parapétroliers : les américains Halliburton et Baker Hughes,respectivement numéro deux et trois mondial du secteur, n’ont en effet pas reçu le feu vert de Washington à leur rapprochement.

Deux spécialistes de leur secteur

Technip et FMC Technologies sont chacun le leader mondial de leur spécialité : le français est un spécialiste des pipelines sous-marins et des ombilicaux (des assemblages de câbles électriques, de canalisations hydrauliques et de fibres optiques utilisés pour contrôler les installations sous-marines). Le texan, lui, produit des équipements pour l’exploitation off-shore (têtes de puits, pompes...).

Thierry Pilenko s’est donc empressé de préciser jeudi matin que les deux groupes ne prévoyaient « pas de difficulté particulière en matière réglementaire étant donné que les doublons entre les deux sociétés sont très limités ». « Le fait que ce soit deux acteurs de taille moyenne devrait normalement permettre à l’opération d’obtenir l’agrément des autorités américaines », estime Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez HPC, cité par l’AFP.

Thierry Pilenko comme président exécutif

La fusion entre Technip et le texan FMC a été approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration des deux groupes et doit être réalisée par échange d'actions en vue d'une finalisation début 2017. Selon le protocole d'accord, les actionnaires de Technip – dont l’Etat, via Bpifrance et IFP Energies nouvelles, détient 7,5 % – détiendront environ 50% du capital de la nouvelle entité.

Côté management, c'est le PDG de Technip, Therry Pilenko, qui deviendra président exécutif, tandis que le directeur opérationnel de FMC, Doug Pferdehirt, sera nommé directeur général. Les dirigeants se connaissent déjà puisqu’ils ont créé l’an dernier une coentreprise, Forsys Subsea, spécialisée dans la conception de systèmes d’exploitation des champs d’hydrocarbures sous-marins – et déjà basée à Londres.

Un contexte délicat

Ce mariage intervient dans un contexte délicat pour le secteur : le faible prix du baril incite les compagnies pétrolières à réduire leurs activités d’exploration-production, et donc leurs commandes à leurs partenaires comme Technip ou FMC. Le français a ainsi vu son résultat net quasiment divisé par dix l’an dernier, à 45 millions d’euros. Les deux groupes ont engagé des plans d’économies ces derniers mois, avec 6.000 suppressions d’emplois dans le monde du côté de Technip. « Vu le ralentissement actuel du secteur, c’est le moment parfait » pour réaliser l’opération « puisque les acteurs n’ont jamais été aussi ouverts aux changements », a souligné John Gremp, le PDG de FMC Technologies.

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La nouvelle entité TechnipFMC vise donc à mutualiser leurs efforts et à proposer « une nouvelle offre complète de solutions dans les domaines subsea, surface et onshore/offshore, permettant de réduire significativement les coûts de production et de transformation des hydrocarbures », ont indiqué les deux sociétés. Elles tablent sur des synergies annuelles d'environ 200 millions de dollars en 2018 et d'au moins 400 millions de dollars avant impôts d'ici à 2019. Celles-ci ne se réaliseront pas par des suppressions d’emplois, a assuré Thierry Pilenko, mais « à travers notre capacité à acheter mieux et à de meilleurs prix ».

Quand Technip voulait fusionner avec un autre français

En 2014, Technip avait tenté de se marier avec un autre groupe parapétrolier français, CGG, spécialisé dans les études sismiques du sous-sol. Mais le conseil d’administration de ce dernier avait repoussé l’offre, malgré le soutien de principe de l’Etat (actionnaire des deux entités via Bpifrance et IFP Energies nouvelles). Faute d’accord sur un prix et une vision industrielle commune, Technip avait retiré son offre à la mi-décembre 2014. Avant de repartir à la recherche d’un autre partenaire. Interrogé ce jeudi, Thierry Pilenko, le PDG de Technip, a redit avoir « tourné la page » d’une éventuelle fusion avec CGG.

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