Vincent Monteil (orientaliste)

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Vincent Monteil
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Vincent-Mansour Monteil, né le [1] à Bellac et mort le [1],[2] à Paris, est un orientaliste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Charles Monteil (1871-1949), receveur général des finances, qui lui transmet son « amour de l'Afrique »[3].

À sa sortie de Saint-Cyr, en 1935, Vincent Monteil opte pour le service des Affaires indigènes au Maroc. Cet officier méhariste quitte le Maroc en 1940, est emprisonné quelque temps à Riom, rejoint les Français libres à Londres en juillet 1940[4] avant de regagner l'Afrique du Nord pour participer à la campagne de Tunisie avec les goums marocains puis, avec le 22e bataillon de marche nord-africain de la 1re DFL, il participe à la campagne de France. Gravement blessé en septembre 1944[5], il regagne le Maroc au terme d'une longue convalescence.

En 1948, il est nommé observateur militaire en Palestine, puis attaché militaire à l'ambassade de France en Iran (1950-52). Il rejoint ensuite le bataillon français en Corée (1953), avant de recevoir une affectation au Viêt Nam (1953-54), puis en Tunisie (1954) où il participe à la rédaction des accords d'indépendance.

Il met un terme à sa carrière militaire pour se consacrer à ses recherches sur le monde arabo-musulman. En 1959, il consacre une thèse de doctorat à l'arabe moderne[6]. De 1959 à 1968, il travaille à l'IFAN (Institut français d'Afrique noire), avant d'être nommé conseiller culturel en Indonésie (1969), puis occuper différents postes ou séjourner en Birmanie, Albanie, Japon, et finalement en Irlande[7].

Linguiste, ethnologue, humaniste, Vincent Monteil se situait dans la lignée des plus grands orientalistes français[réf. nécessaire], tel Louis Massignon, auquel le liait une profonde amitié depuis 1938.

Prises de position[modifier | modifier le code]

En février 1955 il est chargé par le gouverneur général d'Algérie Jacques Soustelle de nouer des relations avec les musulmans indépendantistes. D'abord chrétien progressiste il se converti à l'islam en 1977, à l'âge de soixante-quatre ans, à Nouakchott, prenant le nom de Mansour qu'il adjoint à son prénom Vincent[8].

Il s'est signalé par des prises de position marquées, par exemple en faveur de la cause palestinienne, de Robert Faurisson[9] ou de la révolution islamique en Iran. Vincent Monteil est cité par Carol Iancu, directeur de l’École des hautes études du judaïsme, dans son ouvrage sur les mythes fondateurs de l'antisémitisme [10] pour son pamphlet antisioniste dans Dossier secret sur Israël, où l'auteur consacre un chapitre à la justification du slogan « Le sionisme est une forme de racisme ». Il a écrit dans la Revue d'histoire révisionniste[11].

Publications[modifier | modifier le code]

Parmi les nombreux livres de Vincent Monteil, généralement publiés sous le nom de « Vincent Monteil », sans le second prénom (sauf indication contraire) :

  • Essai sur l'islam en URSS, Paris, Geuthner, 1953, 144 p. (extrait de la Revue des études islamiques).
  • Les Officiers, Paris, Le Seuil, 1958, 192 p..
  • L'Arabe moderne, Paris, Klincksieck, 1960, 389 p..
  • Anthologie bilingue de la littérature arabe contemporaine, Imprimerie catholique, Beyrouth, 1961, XLIII-267 p., (BNF 37432409).
  • L'Islam, éditions Bloud & Gay, coll. « Religions du monde », Paris, 1963, 131 p., (BNF 37442348).
  • Les Arabes, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1964.
  • Les Tribus du Fârs et la sédentarisation des nomades, Paris-La Haye, Mouton, 1966, 156 p..
  • Indonésie, éditions Horizons de France, Paris, 1970, 288 p., (BNF 35240629).
  • L'Islam noir, éditions du Seuil, coll. « Esprit », série « Frontière ouverte », Paris, 1971 (2e édition, revue, corrigée et augmentée), 418 p., (BNF 35182825).
  • Iran, éditions du Seuil, coll. « Microcosme », série « Petite planète » no 13, Paris, 1972 (nouvelle édition), 192 p., (BNF 35181118).
  • Indonésie, éditions du Seuil, coll. « Microcosme », série « Petite planète » no 44, Paris, 1972, 192 p., (BNF 35166827).
  • Dossier secret sur Israël : le terrorisme, éditions Guy Authier, rayon « Politique », coll. « Vérités », Paris, 1978, 411 p. + 34 p. + 16 p. de planches illustrées, [pas d'ISBN], (BNF 34614122). — Inclut, en annexe, le texte « Une confrontation », par l'Association pour la paix (Tel-Aviv).
  • L'Islam noir : une religion à la conquête de l'Afrique, éditions du Seuil, coll. « Esprit », Paris, 1980 (3e édition refondue), 468 p., (ISBN 2-02-005609-7), (BNF 36599158).
  • Les Musulmans soviétiques, éditions du Seuil, Paris, 1982, 253 p. + 8 p. de planches illustrées, (ISBN 2-02-006057-4), (BNF 36600900).
  • Vincent-Mansour Monteil, Lawrence d'Arabie : le lévrier fatal, 1888-1935, éditions Hachette, Paris, 1987, 330 p. + 8 p. de planches illustrées, (ISBN 2-01-011508-2), (BNF 34971147).
  • Vincent Mansour Monteil, Louis Massignon : 1883-1962 : le linceul de feu, éditions Vegapress, Paris, 1987, 294 p., (ISBN 2-906480-01-0), (BNF 37663879).
  • La Pensée arabe, éditions Seghers, coll. « Clefs », Paris, 1987 (3e édition, revue et corrigée), 208 p., (ISBN 2-232-10072-3), (BNF 34963357).

Divers[modifier | modifier le code]

  • Louis Massignon, Parole donnée, (précédé d'entretiens avec Vincent-Mansour Monteil), Paris, Éditions du Seuil, 1983.
  • Aux cinq couleurs de l'Islam, Paris, Maisonneuve et Larose, 1989, 312 p. (Recueil d'articles publiés entre 1963 et 1979).
  • « Le prêt-à-penser au tribunal de l'Histoire » dans Jean-Gabriel Cohn-Bendit et al. Intolérable intolérance, Éditions de la Différence, 1981.
  • Ḥāfeẓ (1325-1390), L'amour, l'amant, l'aimé : cent ballades du "Divân", choisies, trad. du persan et présentées par Vincent-Mansour Monteil, Paris, Sindbad/UNESCO, 1989, 308 p.
  • Bīrūnī, Muḥammad ibn Aḥmad Abū al-Rayḥān al- (973-1050), Le livre de l'Inde, extraits choisis, trad. de l'arabe, présentés et annotés par Vincent-Mansour Monteil, Arles, Sindbad-Actes Sud/UNESCO, 1996, 365 p.
  • Ibn Khaldoun, ʿAbd al-Raḥmân ibn Muḥammad (1332-1406), Discours sur l'histoire universelle (Al-Muqaddima, ar. مقدّمة ), traduction nouvelle, préf. et notes par Vincent Monteil, publ. par la Commission libanaise pour la traduction des chefs-d'œuvre, 3e éd. rev., Arles, Actes Sud, 1997.
  • Abū al-ʿAlāʾ al-Maʿarrī, Aḥmad ibn ʿAbd Allâh (973-1057), L'Épître du pardon (Risālat al-ġufrān) ; trad., introd. et notes par Vincent-Mansour Monteil ; préf. d'Étiemble. Paris, Gallimard, 1984, 318 p.

Préfaces[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Source : notice d'autorité personne « Monteil, Vincent-Mansour (1913-2005) », dans le catalogue général de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Source : Malek Chebel,« Vincent-Mansour Monteil, un maître de l’École française d'islamologie », Le Monde, 3 mars 2005. (Consulté le 19 mars 2020)
  3. Charles Monteil est l'auteur de deux ouvrages :
    • Les Bambara du Segou et du Kaarta : étude historique, ethnographique et littéraire d'une peuplade du Soudan français, 1924. Nouvelle édition : Préface de Vincent Monteil, notes, index et cartes de Jean Bazin. Paris, Maisonneuve et Larose, 1976, XVIII-440 p. ;
    • Une cité soudanaise, Djénné, métropole du delta central du Niger. Paris, Éditions maritimes et coloniales, 1932 ; Paris, Éditions Anthropos; Londres, Institut international africain, 1971 (avec une préface de Vincent Monteil), XVI-304 p.
  4. « Un Français libre parmi 62168 - Vincent Monteil » (consulté le )
  5. Vincent Monteil, Soldat de fortune, Paris, Grasset, , p. 286
  6. « L'arabe moderne - Vincent Monteil », sur sudoc.fr (consulté le ).
  7. Les informations ci-dessus sont extraites du site personnel de Jean Moncelon [1], qui donne en outre de nombreux extraits de citations et de correspondances de Vincent Monteil.
  8. Peut-être en référence à l'ouvrage majeur de Louis Massignon sur Mansur al-Hallaj ou peut être tout simplement parce que la signification de ces deux prénoms (Vincent et Mansour) est proche (« le vainqueur »).
  9. Vincent Monteil, « Le prêt-à-penser au tribunal de l'Histoire » dans Jean-Gabriel Cohn-Bendit et al., Intolérable intolérance, Éditions de la Différence, 1981. Ici, Monteil « entend exprimer son sentiment sur la qualité technique des travaux de Faurisson. » (Compte-rendu du livre par Robert Berg in Le Monde Juif, 1982/3, n° 107, p. 137-138. [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2021)]
  10. Carol Iancu, Les mythes fondateurs de l'antisémitisme : De l'Antiquité à nos jours, Toulouse, Privat, , 192 p., p. 140.
  11. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 234.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Malek Chebel, Vincent-Mansour Monteil, savant lumineux et discret, Jeune Afrique, . (Lire en ligne - consulté le )
  • Oumma, Vincent-Mansour Monteil (1913-2005) : le dernier des grands orientalistes français, www.oumma.com, . (Lire en ligne - consulté le )
  • Sadek Sellam, Vincent Mansour Monteil (1913-2002 [sic]). De l’arabophile à l’adhésion à l’islam, sur www.lamaisonislamochretienne.com, s.d. (Lire en ligne - consulté le )
  • Jean-Louis Triaud, Vincent Monteil in François Pouillon (Ed.), Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, L'Harmattan, 2008, p. 697-699.

Liens externes[modifier | modifier le code]